Une Indienne défie les conventions de genre en choisissant le skateboard plutôt que le mariage et devient une icône.

Une Indienne défie les conventions de genre en choisissant le skateboard plutôt que le mariage et devient une icône.

Une fée atypique et une Cendrillon moderne se rencontrent dans une histoire inspirante où Asha Gond, skatrice et rappeuse indienne de 25 ans, transforme sa vie et celle des filles de son village grâce au skateboard. Originaire d’une communauté Adivasi défavorisée, elle défie les normes traditionnelles et promeut l’éducation. Asha a fondé une ONG et une école maternelle à Janwaar pour encourager l’apprentissage ludique, offrant ainsi aux enfants l’opportunité de rêver et d’aspirer à un avenir meilleur.

Dans cette fascinante narration, une fée pas tout à fait ordinaire se dessine, créant des skate-parks au lieu de carrosses magiques. À ses côtés, une Cendrillon moderne choisit de fuir le prince charmant, aspirant à une vie d’autodétermination. Asha Gond, skatrice et rappeuse indienne, incarne cette héroïne du quotidien, désireuse d’améliorer non seulement sa propre existence, mais aussi celle des autres jeunes filles de son village grâce au sport et à l’éducation.

Asha Gond : Une Révolution dans son Village

Asha Gond, âgée de 25 ans, provient de Janwaar, un village niché dans l’une des régions les plus défavorisées du sous-continent indien, à 630 kilomètres au sud de Delhi. Elle fait partie de la communauté Adivasi, un groupe qui fait face à des défis uniques. Asha a réussi à surmonter la pauvreté grâce à sa passion pour le skateboard. « Être Adivasi à Janwaar signifie se plier aux normes de la communauté », explique Gond. « Tout dépassement de ces règles peut entraîner dévalorisation et rumeurs. »

Dans cette culture, les filles sont souvent tenues de suivre des traditions bien ancrées, avec peu d’opportunités pour l’éducation formelle. Les attentes sont claires : le mariage avant la fin de l’adolescence et peu de voix au sein de la famille, encore moins dans la communauté.

Une Étoile Émergente sur la Scène Internationale

Pourtant, un changement remarquable se produit dans la vie d’Asha Gond. L’avènement d’un skatepark dans son village, construit en 2015 par la visionnaire allemande Ulrike Reinhard, change la donne. Reinhard, ayant constaté l’impact positif du sport sur les filles, a voulu créer un espace d’émancipation à Janwaar.

Au début, Asha se contentait d’observer les garçons s’éclater sur leurs planches. « Quand j’ai essayé le skateboard pour la première fois, je peinais à garder mon équilibre et à gérer les moqueries », se souvient-elle. Malgré cela, sa détermination l’a poussée à fréquenter le parc tous les jours.

Cette passion n’a pas été bien accueillie par ses parents, qui entendaient les murmures des villageois. « On me disait que les filles ne devraient pas faire cela, qu’il fallait me préparer au mariage », raconte Gond. Malgré les pressions, elle a persisté, et lorsqu’elle a eu l’opportunité d’étudier l’anglais à l’étranger, ses parents ont finalement cédé à ses aspirations.

A l’âge de 17 ans, Asha est devenue la première de son village à partir pour une formation à l’étranger. Elle a ensuite poursuivi ses études dans une Open School près de Delhi, où l’enseignement individuel lui a permis de se concentrer sur le skateboard. « À Janwaar, les garçons se moquaient de moi, mais à Delhi, l’atmosphère était accueillante et encourageante », se remémore-t-elle.

En 2018, son talent l’a propulsée sur la scène internationale, la représentant lors d’un championnat du monde en Chine. Cet exploit a attiré l’attention des médias et a marqué le début d’un changement significatif, non seulement pour Asha, mais pour toutes les filles de sa communauté.

Bien que les femmes indiennes aient longtemps dû lutter contre des normes de genre restrictives, elles commencent à redéfinir leur place dans le monde du sport. Des athlètes comme Sania Mirza et Mary Kom ouvrent la voie, et aujourd’hui, les skatrices indiennes sont de plus en plus reconnues.

Malgré les avancées, elles continuent de faire face à des défis, tels que le manque de skate-parks accessibles et de mentors féminins. Cependant, de nombreuses jeunes femmes, inspirées par Asha, s’affranchissent des mariages arrangés et acquièrent une indépendance financière grâce au skateboard, défiant ainsi les conventions sociales et s’imposant dans leurs communautés.

Un Avenir Prometteur : Éducation et Engagement

Motivée par son parcours, Gond a fondé une ONG, les Barefoot Skateboarders, ainsi qu’une école maternelle à Janwaar, dédiée à préparer les enfants à l’école primaire. « J’ai pris en compte tous les défis que j’ai rencontrés en entrant à l’école », explique-t-elle. « Mon objectif était de rendre l’apprentissage ludique, à travers des jeux et des histoires. Plus important encore, il s’agissait de donner aux enfants l’envie d’apprendre et de rêver grand. »