La propriété immobilière aux États-Unis représente un dilemme majeur pour les milléniaux, souvent exclus du marché. Une enquête révèle que 67 % des jeunes n’ayant pas encore acheté regrettent de ne pas l’avoir fait plus tôt. Malgré une hausse continue des prix, 63 % des milléniaux estiment ne pas pouvoir se permettre le prix médian d’une maison. Leur optimisme diminue, bien qu’ils restent attachés à l’idée de posséder un logement, même au prix de compromis significatifs.
La situation de la propriété aux États-Unis ressemble à un véritable dilemme pour beaucoup, en particulier pour les milléniaux, qui ont longtemps été exclus du marché immobilier. Cette génération se retrouve souvent entre l’arbre et l’écorce, avec des décisions difficiles à prendre.
Une enquête récente révèle que 67 % des Américains nés entre 1981 et 1996, qui n’ont pas encore franchi le pas d’acheter une maison, regrettent de ne pas l’avoir fait lorsque les prix étaient plus abordables. Réalisée en novembre 2024 par Clever Real Estate pour Real Estate Witch, cette étude a interrogé 1 000 milléniaux envisageant d’acheter une propriété en 2025. Paradoxalement, 82 % des milléniaux déjà propriétaires expriment des regrets concernant au moins un aspect de leur premier achat immobilier.
Les enjeux du marché immobilier
Le rêve d’acquérir une propriété, déjà compromis par deux crises financières en moins de deux décennies, est aujourd’hui freiné par une crise d’accessibilité qui touche le marché immobilier américain. Malgré une diminution récente des ventes, causée par l’exclusion de nombreux acheteurs, les prix des maisons continuent leur ascension. En décembre dernier, le prix médian d’une maison atteignait 427 388 $, soit une augmentation de 6,1 % par rapport à l’année précédente, selon Redfin.
Les taux d’intérêt hypothécaires, malgré certaines baisses récentes de la Réserve fédérale, demeurent autour de 7 %. Pour ceux qui ont réussi à acquérir une maison, la situation ne s’améliore pas : les coûts du logement augmentent, engendrant des frais d’association de propriétaires, des primes d’assurance habitation et des impôts fonciers de plus en plus élevés.
Les réalités des acheteurs millennials
Il est surprenant pour beaucoup de milléniaux de réaliser que le rêve pour lequel ils ont tant lutté peut se transformer en un véritable cauchemar une fois réalisé. Environ 81 % d’entre eux prévoient d’acheter une maison en 2025 et se disent confiants de ne pas le regretter. Cependant, 82 % des propriétaires milléniaux ont déjà des regrets : 19 % estiment avoir rapidement dépassé leur première maison, 18 % regrettent le manque de certaines caractéristiques et 17 % ont compromis l’emplacement au profit d’un prix abordable.
Les regrets continuent de s’accumuler : 14 % se plaignent de la malposition de leur maison, 13 % regrettent d’avoir acheté une propriété nécessitant des rénovations, tandis qu’un autre 13 % pense avoir agi trop vite. De plus, beaucoup trouvent l’entretien de leur maison excessivement coûteux, avec un taux d’intérêt jugé trop élevé par 11 % des répondants.
Les préoccupations croissantes des milléniaux
D’après Real Estate Witch, deux milléniaux sur trois ne peuvent se permettre le prix médian d’une maison aux États-Unis, qui s’élève à 420 000 $. Environ 68 % des participants à l’enquête cherchent à acquérir une maison coûtant moins de 400 000 $, une hausse par rapport à 57 % l’année précédente. Près de 96 % des répondants expriment des inquiétudes concernant l’achat d’une maison, 44 % d’entre eux se préoccupant particulièrement de la difficulté à trouver une option abordable.
Les milléniaux semblent de plus en plus pessimistes : seulement 21 % estiment qu’il est encore possible pour leur génération d’acheter une maison, une chute par rapport à 52 % l’année précédente. Malgré les obstacles et les regrets potentiels, l’aspiration à posséder une maison persiste, beaucoup d’entre eux se sentant obligés d’atteindre cet objectif.
Bien que 69 % des milléniaux affirment que louer est plus simple que posséder, 74 % croient que la propriété reste une part essentielle du rêve américain, avec 62 % se considérant comme des échecs s’ils n’y parviennent pas. À tel point qu’ils sont prêts à acheter des maisons nécessitant des rénovations importantes pour entrer sur le marché immobilier, avec 41 % d’entre eux prêts à acquérir une maison avec de l’amiante ou infestée de nuisibles.
Les perspectives d’avenir
Les experts prévoient une augmentation de l’inventaire sur le marché immobilier américain cette année, ce qui pourrait atténuer la hausse des prix et offrir davantage d’options aux acheteurs potentiels.