La technologie portable, comme les montres intelligentes et les traqueurs de fitness, joue un rôle crucial dans la surveillance de la santé cognitive. Une étude sur près de 50 000 participants révèle que marcher régulièrement réduit de 40 % le risque de démence. Les habitudes de sommeil, notamment un endormissement précoce et un sommeil prolongé, augmentent également ce risque. Ces dispositifs pourraient devenir des outils de dépistage non invasifs, facilitant le suivi des risques de démence à faible coût.
La technologie au service de la santé cognitive
La surveillance de votre rythme cardiaque, l’analyse de vos heures de sommeil, et le suivi de vos activités quotidiennes – les montres intelligentes et les traqueurs de fitness offrent un aperçu précieux de votre bien-être. Ces appareils pourraient même vous donner un aperçu de votre avenir en termes de santé mentale, notamment en prédisant le risque de démence.
Étude sur les risques de démence
Une recherche impliquant près de 50 000 participants britanniques utilisant des traqueurs de fitness pendant une semaine a révélé que ces dispositifs peuvent estimer le risque de développement de démence. Les résultats montrent que les individus qui marchent régulièrement et plus rapidement ont 40 % moins de chances d’être diagnostiqués avec une démence ou un déclin cognitif, selon des chercheurs australiens.
Les habitudes de sommeil, mesurées par les traqueurs, sont également révélatrices. Les personnes qui s’endorment avant 21 heures et dorment plus de neuf heures présentent un risque accru de 60 % de développer cette maladie dévastatrice.
Les chercheurs, le Dr Lloyd Chan et le Dr Maria Teresa Espinoza Cerda de Neuroscience Research Australia, affirment que ces montres intelligentes pourraient un jour devenir un outil de dépistage efficace pour la démence grâce à leur simplicité d’utilisation et leur nature non invasive.
Les données collectées sur la marche et le sommeil pourraient permettre un suivi des risques à moindre coût, nécessitant peu d’efforts de la part des utilisateurs et des professionnels de santé.
Des études antérieures ont également établi un lien entre la démarche et le risque de démence. Des variations dans le rythme de marche pourraient signaler des signes précoces de la maladie, tandis qu’un sens de l’orientation altéré pourrait indiquer la forme la plus courante de démence, la maladie d’Alzheimer.
Le Professeur Gill Livingston, psychiatre à l’University College London, a expliqué que la marche requiert une coordination complexe, ce qui peut être difficile pour les personnes atteintes de démence.
Actuellement, environ un million de personnes vivent avec la démence au Royaume-Uni, un chiffre qui devrait atteindre 1,4 million d’ici 2040.
Dans l’étude publiée dans la revue International Psychogeriatrics, les participants âgés de 60 ans et plus, sans démence, ont utilisé des montres intelligentes pendant sept jours pour recueillir des données sur leur activité physique et leurs habitudes de sommeil. Les chercheurs ont ensuite comparé ces données aux dossiers médicaux NHS.
Sur une période de suivi de neuf ans, 387 participants ont été diagnostiqués avec une démence. Il a été trouvé que ceux ayant une marche plus lente et un nombre de pas quotidien inférieur avaient un risque accru de développer la maladie.
Des facteurs tels que la vitesse de marche et le sommeil excessif ont été identifiés comme des indicateurs significatifs du risque de démence. Chaque augmentation de 4,6 cm par seconde de la vitesse de marche réduisait le risque de 32 %, tandis que 3 200 pas supplémentaires diminuaient le risque de 30 % en moyenne.
Les chercheurs ont noté qu’une démarche plus lente pourrait être liée à des modifications cérébrales causées par la démence. Les investigations neuroimaging ont montré que le déclin de la démarche est associé à une diminution du volume hippocampique, essentiel pour le traitement cognitif.
Ces découvertes soulignent l’importance de l’exercice physique pour réduire le risque de maladies liées à la démence et mettent en avant le potentiel des dispositifs portables dans la détection précoce des troubles cognitifs.