Les propriétaires immobiliers s’inquiètent des mesures fiscales potentielles lors du prochain budget, notamment des hausses d’impôts sur les plus-values et des révisions sur le droit de timbre. Avec des réglementations de plus en plus strictes et un projet de loi sur les droits des locataires, la situation devient difficile pour eux. Les modifications envisagées pourraient affecter la rentabilité de l’investissement locatif, en augmentant les coûts et la bureaucratie. Les propriétaires s’interrogent sur l’avenir du marché locatif et leur capacité à générer des revenus.
Les propriétaires immobiliers se préparent à faire face à des mesures potentielles de la part de la chancelière Rachel Reeves lors du budget à venir, surtout après les remarques du Premier ministre suggérant que ce groupe ne fait pas partie des « travailleurs ».
Sir Keir Starmer a exprimé que ceux qui tirent leurs revenus d’actifs tels que les actions ou l’immobilier « ne correspondent pas à ma définition » d’une personne active sur le marché du travail.
Le gouvernement a promis de ne pas augmenter les impôts pour les travailleurs, ce qui a ravivé les inquiétudes concernant une éventuelle hausse d’impôts pour les propriétaires dans le cadre d’un budget qui s’annonce déjà difficile.
Pour beaucoup de propriétaires, cette situation pourrait être la goutte d’eau après avoir déjà affronté des réglementations plus strictes et des taux d’intérêt hypothécaires en hausse, incitant de nombreux investisseurs à vendre leurs biens.
De plus, le projet de loi sur les droits des locataires du Parti travailliste, qui devrait entrer en vigueur l’été prochain, a suscité des inquiétudes chez certains propriétaires quant à l’avenir du marché locatif.
Ce projet de loi vise à renforcer les droits des locataires, incluant des mesures telles que l’interdiction des expulsions sans motif valable et la protection contre la discrimination envers les locataires avec enfants ou bénéficiant d’aides gouvernementales.
Cependant, un nombre croissant de propriétaires craignent que les coûts supplémentaires et la bureaucratie rendent l’investissement locatif insoutenable.
Par exemple, les propriétaires devront informer les locataires quatre mois à l’avance s’ils souhaitent vendre ou occuper leur propre bien, et ils ne pourront plus refuser les demandes « raisonnables » des locataires concernant l’adoption d’animaux de compagnie.
Dans cet article, nous allons explorer ce que les propriétaires pourraient attendre lors du budget du 30 octobre et comment il est encore possible de réaliser un bon retour sur investissement.
QUELLE STRATÉGIE LA CHANCELLER POURRAIT-ELLE ADOPTER POUR VOTRE INVESTISSEMENT IMMOBILIER ?
1. Modifications possibles de l’impôt sur les plus-values
Il est largement anticipé que l’impôt sur les plus-values (CGT) pourrait être relevé lors du prochain budget, offrant ainsi à Mme Reeves une manière efficace de collecter davantage d’impôts auprès des propriétaires d’actifs.
La CGT est appliquée sur les gains réalisés lors de la vente d’un actif, tel qu’une résidence secondaire ou des actions, qui a pris de la valeur.
Les propriétaires qui vendent un bien locatif ou une résidence secondaire sont tenus de payer la CGT au moment de la transaction, tandis que pour d’autres actifs comme des actions, l’impôt est dû en janvier de l’année suivante.
Pour les ventes d’actions et de fonds d’investissement, les contribuables au taux de base paient généralement 10 % de gains, tandis que ceux au taux supérieur paient 20 %. En revanche, pour la vente de biens immobiliers, les taux de CGT sont plus élevés, atteignant 18 % et 24 %.
Néanmoins, il semble que la chancelière ait écarté l’option d’augmenter la CGT sur les ventes de résidences secondaires et de biens locatifs pour le moment, mais l’impôt sur les actions pourrait toujours être revu.
2. Suppression de la période de tolérance sur le droit de timbre
Il est presque certain que les seuils concernant le droit de timbre seront révisés l’année prochaine, à moins qu’une annonce ne soit faite dans le budget.
Cette taxe est applicable aux acheteurs de biens résidentiels. Depuis 2022, les acheteurs ont bénéficié d’une période de tolérance temporaire suite à l’augmentation des seuils par l’ancien chancelier Rishi Sunak.
Le seuil a été élevé de 125 000 £ à 250 000 £. Au-delà de ce montant, les taux commencent à 5 % et peuvent atteindre 12 %, selon la valeur de la propriété.
Pour les primo-accédants, le seuil a été relevé de 300 000 £ à 425 000 £.
Cependant, ces seuils devraient revenir à leurs niveaux d’origine d’ici avril 2025, car le Trésor semble déterminé à recueillir 35 milliards de livres supplémentaires en impôts, rendant improbable une prolongation de la période de tolérance.
En conséquence, les propriétaires et les acheteurs de biens résidentiels devront s’attendre à une augmentation des droits de timbre à partir d’avril.
De plus, ceux qui acquièrent des propriétés supplémentaires devront généralement s’acquitter d’un supplément de 3 % en plus des taux de droit de timbre existants pour les biens d’une valeur de 40 000 £ ou plus.
Néanmoins, Mme Reeves pourrait décider d’aller plus loin en abaissant les seuils afin que davantage de propriétés soient soumises à cette taxe.
3. Éventuelle suppression de l’exonération de CGT au décès
Actuellement, les plus-values réalisées jusqu’au décès sont exonérées, ce qui signifie que les familles des propriétaires décédés n’ont pas à payer de CGT sur les gains de la valeur d’un actif.
Cependant, cela pourrait évoluer avec le budget à venir. Mme Reeves pourrait viser à modifier l’impôt sur les successions, et cela pourrait également toucher la CGT ou son exonération en cas de décès.
Si cela se produit, un investisseur laissant une propriété locative dans son testament pourrait être assujetti à la CGT.
Une telle mesure pourrait inévitablement provoquer le mécontentement des familles en deuil qui se retrouveraient à payer une CGT en plus d’une facture d’impôt sur les successions déjà lourde.