L’alliance entre Honda et Nissan a échoué après moins de deux mois de discussions, principalement en raison du manque de réactivité de Nissan face à ses défis économiques. Honda a finalement opté pour une acquisition plutôt qu’une fusion, ce qui a heurté la dignité de Nissan. Dans ce climat incertain, Foxconn explore des opportunités de coopération, tandis que Renault maintient une influence stratégique. Le gouvernement japonais espérait un rapprochement pour contrer la concurrence chinoise, mais Nissan privilégie son indépendance.
L’échec de l’union entre Honda et Nissan
La perspective d’une fusion entre Honda et Nissan a finalement pris fin, laissant derrière elle une liaison tumultueuse qui n’a même pas résisté deux mois. Ce revers a conduit Nissan à se retrouver dans une position délicate, cherchant un partenaire pour naviguer dans des eaux agitées. Cependant, des rapports récents suggèrent que la fierté de Nissan aurait pu compromettre son accord avec Honda, le rendant plus vulnérable à des influences extérieures dans le secteur automobile.
Les raisons de l’effondrement des négociations
Selon plusieurs sources, les discussions entre Honda et Nissan ont commencé à s’effriter lorsque Honda a réalisé que Nissan n’agissait pas avec la rapidité nécessaire pour garantir sa pérennité. En novembre dernier, Nissan avait annoncé une réduction de 70 % de son bénéfice d’exploitation prévu pour 2024. Malgré la suppression de 9 000 emplois et des concessions salariales du PDG Makoto Uchida, le refus de Nissan de prendre des mesures plus significatives, comme la fermeture d’usines, a été perçu par Honda comme un manque de volonté de faire des compromis.
En janvier, Honda a finalement décidé qu’une acquisition serait plus viable qu’une fusion, estimant que la possibilité que Nissan devienne une filiale était inacceptable pour son image. Ce changement de cap a suscité des réactions négatives parmi les dirigeants de Nissan, qui ont perçu cette proposition comme une atteinte à leur dignité. La situation a atteint son paroxysme en février, lorsque Uchida a rencontré Mibe pour mettre fin aux négociations.
Alors que Nissan explore d’autres options, Foxconn, le géant de la technologie, semble également s’intéresser à la situation. Son président, Young Liu, a indiqué que leur objectif n’était pas d’acquérir des actions, mais plutôt de rechercher une coopération, marquant un changement dans leur approche vis-à-vis de Nissan. De plus, Renault, avec sa participation de 36 % dans Nissan, continuera de jouer un rôle stratégique dans l’avenir de l’entreprise, surtout si d’autres parties souhaitent s’impliquer.
Dans ce contexte, des rumeurs circulent selon lesquelles le gouvernement japonais aurait cherché à rapprocher Honda et Nissan pour renforcer leur position face à la concurrence chinoise croissante. La décision de Nissan d’annuler l’accord pourrait décevoir les autorités japonaises, mais la direction de l’entreprise semble déterminée à préserver son autonomie, même si cela signifie naviguer seul dans un secteur en pleine transformation.