Le Marché du Film Européen à Berlin affiche une ambiance calme, avec des transactions modérées. Les acteurs du secteur notent un flux constant de contrats, bien que moins intense qu’à Toronto ou Cannes. Des films comme « Good Sex » suscitent de l’intérêt, tandis que le secteur indépendant est en renaissance grâce à des coproductions accrues. Les acheteurs américains sont présents, mais leur efficacité est remise en question. L’intérêt asiatique augmente, renforçant la dynamique du marché.
Le Calme Relatif du Marché du Film Européen à Berlin
Le Marché du Film Européen à Berlin connaît une ambiance plutôt tranquille alors que les agences de vente ajustent leurs activités. À l’approche de lundi, de nombreux bureaux et stands semblaient presque vides. Bien que quelques transactions soient signalées, celles-ci semblent plus correspondre à un « flux régulier » qu’à une activité frénétique. Malgré tout, les agents de vente expriment leur satisfaction quant à l’efficacité du MFE pour conclure des affaires.
Perspectives et Tendances du Marché
Stuart Ford d’AGC Studios a partagé son expérience avec enthousiasme, affirmant que les affaires à l’international se maintiennent bien. « Les acheteurs internationaux avancent prudemment, mais nous observons un flux constant de contrats signés. Nous anticipons que cette dynamique se poursuive, notamment pour des titres comme ‘Kiss of the Spider Woman’ de Bill Condon et ‘Nowhere Fast’ de Noah Hawley », a-t-il déclaré.
Oliver Berben, de Constantin Film, a noté que le marché de cette année se révèle plutôt correct, bien que moins intense que d’autres événements récents tels que Toronto ou Cannes. « Il y a une multitude de films présentes, mais peu de projets majeurs qui attirent une foule d’acheteurs », a-t-il ajouté.
Tout en reconnaissant l’attention autour de projets comme la comédie romantique « Good Sex » de Natalie Portman et Lena Dunham, ainsi que d’autres films en vedette, le marché n’a pas enregistré une effervescence excessive. Cependant, Berlin a débuté avec des offres intéressantes, et nous sommes confiants que des affaires seront bientôt finalisées.
Dans le secteur des films non anglophones, plusieurs ventes territoriales ont été rapportées, notamment pour le film historique « The Captive » d’Alejandro Amenábar et des titres de Sundance comme « DJ Ahmet », qui continuent de susciter l’intérêt.
Fabien Westerhoff de Film Constellation a décrit leur expérience au MFE comme « très positive », précisant qu’il prévoit une augmentation des activités dans les jours et semaines à venir. Il a également remarqué un intérêt soutenu pour des films tels que « Fear Is the Rider » et l’animation « The Growcodile ».
La popularité des films de genre se renforce, en particulier pour ceux d’une qualité supérieure, attirant des acheteurs à la recherche de la prochaine grande œuvre. L’horreur, en particulier, est en forte demande, comme le montre l’engagement d’Embankment Films avec leur nouveau projet « Molepeople ». Toutefois, Hugo Grumbar d’Embankment Films met en garde contre une éventuelle saturation du marché, tout en notant une montée en popularité des comédies romantiques.
Au festival de Berlin, plusieurs films ayant fait leurs débuts dans la sélection officielle reçoivent des retours positifs, ce qui pourrait stimuler leur vente. Les vendeurs évoquent également la possibilité de participation au festival de Cannes pour des films comme « Amrum » de Fatih Akin.
En élargissant le regard sur le marché indépendant, les plateformes de streaming se montrent plus sélectives, concentrées sur leurs productions originales, tandis que les distributeurs deviennent plus prudents dans leurs acquisitions. Bien que le marché théâtral montre des signes de reprise, les négociations autour de nombreux films se poursuivent, promettant des développements dans les jours à venir.
Oliver Berben a commenté l’état du marché indépendant, affirmant qu’il ne faut pas considérer que le cinéma indépendant est en déclin. Au contraire, il est en pleine renaissance, alimenté par un repositionnement des studios américains et une croissance des opportunités pour les créateurs.
Un point positif est l’augmentation des coproductions entre différents pays européens, facilitant les collaborations. « Autrefois, une coproduction entre le Royaume-Uni et l’Allemagne était presque impensable. Ce n’est plus le cas, et dans le climat financier actuel, ces coproductions deviennent essentielles », a-t-il expliqué.
Concernant la présence des acheteurs américains à Berlin, Grumbar a noté une participation de tous les grands distributeurs, mais Ford a exprimé des doutes quant à l’efficacité de leur présence, critiquant les attentes prudentes des acheteurs.
La représentation des acheteurs asiatiques semble avoir augmenté, possiblement en raison de l’absence du Nouvel An lunaire pendant la Berlinale. La Chine, le Japon et la Corée du Sud continuent d’attirer l’attention des professionnels du secteur.