Un navire de guerre russe a été repéré escortant un cargo sanctionné à travers la Manche, illustrant l’intensification des efforts militaires de Moscou. La Royal Navy a surveillé la corvette Boikiy et le Baltic Leader, transportant potentiellement du matériel militaire vers l’Ukraine. Malgré des préoccupations croissantes sur la sécurité des navires russes, la législation internationale limite la capacité de la Grande-Bretagne à bloquer ces passages, tandis que la Royal Navy maintient sa vigilance.
Un Suivi Serré de la Royal Navy
Un puissant navire de guerre russe a été détecté escortant un cargo sanctionné à travers la Manche, une manœuvre qui souligne l’intensification des efforts de Moscou dans le contexte de la guerre en Ukraine. Alors que la Russie amplifie ses envois d’armes depuis la Syrie, la Royal Navy a observé la corvette Boikiy pendant trois jours, guidant le Baltic Leader, un cargo soumis à des sanctions américaines en raison de son transport de matériel militaire. Le HMS Somerset, une frégate de type 23, a scruté chaque mouvement, déployant son hélicoptère Merlin pour recueillir des renseignements tout en collaborant avec les alliés de l’OTAN.
Des Opérations de Surveillance Renforcées
Un représentant de la Royal Navy a déclaré : « La frégate britannique de type 23 a utilisé ses capteurs avancés pour surveiller les mouvements russes, lançant son hélicoptère Merlin pour obtenir des informations cruciales depuis les airs. » Le déploiement a débuté le 1er mars, alors que le Boikiy prenait la mer pour escorter le Baltic Leader de retour en Russie. La surveillance a continué lors du voyage de retour, avec des observations près d’Ushant, en France, avant de traverser la Manche.
C’est la deuxième fois cette année que le Somerset est engagé pour suivre des navires russes, ayant déjà observé le navire espion Yantar en janvier. Cette mission a également eu lieu deux semaines après que d’autres navires britanniques aient surveillé cinq navires russes naviguant de la Syrie vers un port balte. Le Baltic Leader fait partie de ce que l’on appelle l’ « Express syrien », un itinéraire d’approvisionnement pour le matériel militaire destiné à l’Ukraine.
Des images satellites au début de février ont révélé la présence d’artillerie lourde et de véhicules militaires au port de Tartous, prêts à être chargés sur des navires. L’équipage du Boikiy a été observé brûlant des documents et manœuvrant des armes alors qu’ils escortaient le Baltic Leader, renforçant les soupçons quant au transport de matériel militaire sensible.
Joseph Byrne, analyste senior, a noté que plusieurs navires de charge russes avaient été détectés naviguant de la Syrie vers la Méditerranée et à travers la Manche, affichant des comportements similaires, tels que l’extinction de leurs transpondeurs lorsqu’ils approchaient des eaux syriennes. L’Ukraine, devenant plus efficace dans ses attaques contre les actifs navals russes, oblige Moscou à emprunter des routes plus longues pour acheminer ses ressources.
James Droxford, expert en renseignement maritime, a mis en garde contre les risques que représentent ces navires de charge pour la Russie, soulignant qu’une attaque ciblée pourrait détruire des tonnes de matériel militaire en un instant. Les inquiétudes grandissent au sein des responsables occidentaux concernant la capacité de la Russie à poursuivre ses expéditions militaires à travers la Manche.
Bien que l’UE envisage des restrictions sur la flotte de navires obscurs de la Russie, la législation internationale empêche la Grande-Bretagne de bloquer légalement ces passages. Pendant ce temps, la Turquie fait face à des pressions pour limiter les expéditions d’armes russes via le Bosphore, bien que Moscou affirme que ces navires sont civils et donc exemptés des restrictions en temps de guerre. Face à la montée d’autres expéditions d’armes russes, la Royal Navy maintient un niveau d’alerte maximal, poursuivant sa mission essentielle de surveillance des activités de Moscou.