Les Verts s’opposent aux changements constitutionnels liés au paquet financier

Les dirigeants des Verts refusent de soutenir le plan financier de l’Union et du SPD, qui nécessite une majorité des deux tiers au Bundestag pour amender la constitution. Malgré des discussions ouvertes, les Verts critiquent la proposition, qualifiée de négligente envers la protection du climat. Ils appellent à une réforme générale du frein à l’endettement et veulent laisser la décision au nouveau Bundestag. Les tensions persistent entre les partenaires potentiels de la coalition, notamment à cause des critiques sur la stratégie politique des partis traditionnels.

Les leaders des Verts se refusent à soutenir le plan financier proposé par l’Union et le SPD au Bundestag. Ils ne contribueront pas à aider le noir-rouge à obtenir la majorité des deux tiers requise pour modifier la constitution, a déclaré la direction du groupe.

L’Union et le SPD avaient espéré compter sur l’appui des Verts, mais la position du parti est désormais claire : les Verts ne voteront pas en faveur du plan de défense et d’infrastructure de plusieurs milliards d’euros proposé par la CDU/CSU et le SPD. Néanmoins, ils restent ouverts à la discussion.

Les présidents du groupe parlementaire des Verts, Katharina Dröge et Britta Haßelmann, ont recommandé de ne pas adopter le plan. La co-présidente du parti, Franziska Brantner, a également souligné que les Verts ne sont pas disposés à financer des ‘cadeaux électoraux’ de l’Union et du SPD.

Étant donné que le plan financier nécessite une modification de la loi fondamentale, le noir-rouge doit obtenir une majorité des deux tiers pour son adoption au Bundestag.

Pour suivre les derniers développements concernant la formation du gouvernement noir-rouge, consultez notre blog en direct.

Critique des Verts sur le ‘coffre au trésor’

La présidente du groupe parlementaire des Verts a exprimé des critiques sévères à l’encontre du projet du noir-rouge, le qualifiant de ‘coffre au trésor avec de l’argent de poche’. L’Union et le SPD souhaitaient l’utiliser pour des allégements fiscaux, une réforme du diesel agricole et une augmentation de l’indemnité de déplacement. Dröge a souligné que la protection du climat est totalement ignorée dans ce plan.

Brantner a également accusé l’Union et le SPD de vouloir ‘cacher’ les problèmes sous le couvert de l’argent, tentant ainsi de dissimuler les divergences entre les partenaires de la coalition potentielle.

‘Cela a dû surprendre certains’, Iris Sayram, ARD Berlin, sur le refus des Verts de soutenir les plans de l’Union et du SPD

Défense, rente des mères et plus encore

La semaine dernière, la CDU, la CSU et le SPD ont convenu d’un plan financier comme élément central de leurs négociations de coalition. Ce plan prévoit un assouplissement du frein à l’endettement pour permettre des dépenses de défense plus élevées. De plus, un fonds spécial d’un montant de 500 milliards d’euros financé par la dette est prévu pour l’infrastructure.

Le document noir-rouge aborde également des projets politiques nationaux concrets, dont certains correspondent à des promesses électorales. Par exemple, la rente des mères est incluse dans le projet. Sous la pression de la CSU, cette rente devrait être prolongée de six mois pour les enfants nés avant 1992. De plus, une réduction de la TVA dans le secteur de la restauration et une augmentation de l’indemnité de déplacement sont prévues.

Théoriquement, le FDP pourrait également aider le noir-rouge à obtenir la majorité des deux tiers, mais son soutien semble peu probable. Le FDP s’est opposé à plusieurs reprises à une réforme du frein à l’endettement, ce qui a en partie conduit à l’échec de la précédente coalition feu tricolore. Les modifications de la loi fondamentale devraient être présentées en plénière le 13 mars et adoptées par le Bundestag dans sa composition actuelle le 18 mars, bien que le nouveau Bundestag soit déjà élu. L’avenir reste incertain.

La CDU, la CSU et le SPD ont discuté de la migration, des finances, du travail, des affaires sociales et de l’économie. Voici un aperçu des discussions.

Dröge appelle à une décision dans le nouveau Bundestag

Cependant, les Verts n’ont pas complètement fermé la porte, notamment concernant un fonds spécial pour les dépenses militaires. Le co-président du parti, Felix Banaszak, a annoncé un projet de loi propre pour le secteur de la sécurité et de la défense, en visant à parvenir à une solution commune à terme.

Dröge a clairement indiqué que les Verts souhaitent une réforme générale du frein à l’endettement. Elle a également plaidé pour que la décision soit laissée au nouveau Bundestag. De plus, elle a exigé que le noir-rouge se rapproche du parti de gauche.

L’Union et le SPD cherchent à faire adopter leur plan cette semaine au Bundestag, car il leur serait plus facile d’obtenir la majorité des deux tiers dans le parlement actuel. Dans le nouveau Bundestag, le noir-rouge dépendrait des voix du parti de gauche ou de l’AfD.

Malgré le refus des Verts, les discussions se poursuivent. Selon le chef du SPD, Lars Klingbeil, le SPD et l’Union souhaitent encore dialoguer avec la direction du parti ce soir. Klingbeil a déclaré qu’il n’était pas surpris que les Verts aient posé des conditions pour leur soutien, affirmant : ‘Je prends cela très au sérieux’. Son objectif est d’obtenir des solutions qui correspondent à la gravité de la situation actuelle dans le pays. ‘Je ne renonce pas à l’espoir que cela réussisse.’

Les Verts maintiennent leur refus

La position des Verts est également influencée par l’attitude de la CDU, de la CSU et du SPD. Le ministre-président de Bavière, Markus Söder, a souvent critiqué fermement les Verts, bien que la nécessité du soutien de ce parti pour le noir-rouge soit déjà évidente.

Dröge a reproché au candidat chancelier de l’Union, Friedrich Merz, d’avoir tardé à établir un dialogue direct. Les propositions, a-t-elle dit, ont été laissées sur leur boîte vocale, ce qui est insuffisant. ‘De notre point de vue, ce ne sont pas des choses qui répondent à la gravité de la situation dans le pays’, a déclaré Dröge.

Le co-président des Verts, Banaszak, a ajouté concernant l’Union et le SPD : ‘Nous ne sommes pas disponibles pour un style politique qui consiste à convenir ensemble de quelque chose, puis à le soumettre à ceux dont on a besoin pour le mettre en œuvre, et à dire ensuite que les Verts doivent de toute façon…’