Thomas Bach quitte la présidence du CIO : un mandat controversé marqué par les actions de Vladimir Poutine

Le mandat de Thomas Bach à la présidence du CIO s’achève après douze années marquées par des controverses, notamment sa loyauté envers Vladimir Poutine. Critiqué en Allemagne, il a défendu son héritage tout en reconnaissant les défis rencontrés, notamment pendant les Jeux de Tokyo 2021. Alors que de nouveaux candidats se profilent pour lui succéder, Bach insiste sur la nécessité d’agir rapidement face aux crises, tout en admettant avoir peut-être agi trop vite lors de certains changements.

Le mandat de Thomas Bach en tant que président du CIO touche à sa fin après douze années tumultueuses. Les critiques se sont intensifiées, notamment dans son pays d’origine, en raison de sa loyauté envers le président russe Vladimir Poutine.

Ces dernières semaines, Thomas Bach a été omniprésent dans les médias allemands. Alors qu’il s’approche de la conclusion de son mandat au CIO, il s’est exprimé sur divers sujets. Se présentant comme l’ange de la paix olympique, il n’a pas hésité à critiquer les réformes des jeux de la jeunesse fédérale, accusant le gouvernement sortant d’avoir terni l’image de l’Allemagne. Lors d’une interview avec la Funke Mediengruppe, il a déclaré : ‘Dans le domaine sportif, il n’y a pas eu que des violations de l’autonomie de la part du gouvernement fédéral, mais aussi plusieurs déclarations malheureuses lors de la Coupe du Monde de football au Qatar, qui ont indéniablement nui à l’image internationale de l’Allemagne.’

Une présidence marquée par des controverses

De telles critiques pourraient également s’appliquer à Bach lui-même. Bien qu’il reçoive des éloges pour son travail avant la fin de son second mandat, celui-ci est assombri par ses liens avec les provocations de Poutine. Depuis les jeux olympiques de Sotchi en 2014, Bach et le CIO sont en proie à un conflit majeur avec la Russie. À la clôture des jeux de 2014, il avait décrit ‘le visage de la nouvelle Russie’ comme étant ‘efficace et amical’, une déclaration qui lui a rapidement été reprochée. À peine la flamme olympique était-elle éteinte que les troupes de Poutine envahissaient la Crimée, entamant une période d’agression qui a terni son image, surtout en Allemagne.

Lorsque les preuves du dopage d’État en Russie lors des jeux de Sotchi ont émergé, la situation de Bach et du CIO s’est détériorée. La rupture finale a eu lieu après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, peu après les Jeux d’hiver de Pékin 2022. En réponse, le CIO a exclu la Russie de toutes les compétitions internationales. ‘Depuis lors, je suis traité de nazi en Russie,’ a déclaré Bach à un média allemand.

Préserver son héritage malgré les critiques

Thomas Bach a été intégré au CIO en 1991 et élu président en 2013, où il a obtenu 49 des 93 voix lors du second tour, soutenu par le koweïtien Ahmad Fahd al-Ahmad as-Sabah. En débutant son discours d’inauguration, il a promis d’être toujours à l’écoute des membres du CIO.

Après douze années mouvementées, son mandat touche à sa fin. Le septuagénaire a longtemps laissé planer le doute sur la possibilité de changer la charte olympique ou de briguer un troisième mandat, mais cela ne s’est pas concrétisé. Il affirme ne pas vouloir que son héritage soit terni, précisant que le CIO est, selon lui, bien préparé pour l’avenir, malgré les crises rencontrées. Les critiques concernant sa gestion et la concentration du pouvoir au sommet sont contredites par Bach : ‘Face à une invasion russe en Ukraine, on ne peut pas se permettre d’attendre des mois. Il faut réagir rapidement,’ a-t-il expliqué.

Le CIO sera inévitablement transformé avec un nouveau président. Des candidats comme Sebastian Coe, qui souhaite une plus grande implication des membres, et Juan Antonio Samaranch, qui vise une meilleure communication avec les médias, émergent comme favoris pour succéder à Bach. Ce dernier ne voit cependant aucune alternative à sa stratégie, affirmant qu’il n’y avait pas d’autres choix possibles durant son mandat. Il reconnait toutefois qu’il a peut-être été trop rapide dans certains changements pour anticiper les crises.

Les controverses des jeux de Tokyo 2021

La tenue des jeux de Tokyo en 2021, repoussés d’un an en raison de la pandémie de COVID-19, a suscité de nombreuses critiques. Bach a été déterminé à faire progresser ces jeux, devenant l’un des personnages les moins populaires au Japon. Un sondage a révélé que 82 % des Japonais préféraient faire face à la variante Delta du coronavirus plutôt qu’à la présence de Bach. Un contraste cruel dans un pays qui a dû composer avec les deux.

À Tokyo, Bach a prôné une nouvelle solidarité au sein de la communauté mondiale, affirmant que cette entraide était essentielle pour sa mission de rendre le monde meilleur grâce au sport. Cependant, son désir d’obtenir le prix Nobel de la paix a suscité des critiques, notamment suite à sa visite controversée à Hiroshima et d’autres initiatives jugées calculées.

La présidence de Bach n’a pas été de tout repos. Il a déclaré que tous les Jeux olympiques durant son mandat ont été confrontés à des défis majeurs, qu’il s’agisse des problèmes financiers de Rio 2016, des tensions politiques autour de la Corée du Nord avant les jeux de Pyeongchang en 2018, ou des conséquences de la pandémie.