La cour d’appel américaine rejette les arguments de Trump dans une affaire de déportation

Une cour d’appel fédérale a confirmé une ordonnance interdisant les déportations de migrants vénézuéliens vers El Salvador, en vertu d’une loi controversée. Cette décision représente un revers pour l’administration Trump, qui a fait appel à cette législation pour des expulsions ciblées. Des organisations telles que l’ACLU contestent la légalité de ces déportations, tandis que des tensions demeurent entre les partisans et les opposants des politiques migratoires. Les débats juridiques continuent, avec des implications significatives pour l’immigration aux États-Unis.

Décision de la Cour d’Appel sur les Déportations de Migrants Vénézuéliens

Dans un verdict de 2-1, une cour d’appel fédérale a décidé mercredi de maintenir une ordonnance interdisant à l’administration Trump de déporter des migrants vénézuéliens vers El Salvador, en vertu de la loi sur les ennemis étrangers, une mesure controversée introduite plus tôt ce mois-ci.

Contexte et Répercussions de la Décision

Cette décision a pour effet de préserver l’ordonnance de restriction temporaire (TRO) en vigueur, représentant un revers significatif pour le gouvernement dans sa lutte juridique concernant l’étendue du pouvoir présidentiel en matière de déportations. L’administration Trump a invoqué cette loi, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, en lien avec des arrestations et déportations ciblées.

Le secrétaire d’État Marco Rubio a confirmé que près de 250 personnes, dont certaines seraient liées à des gangs tels que MS-13 et Tren de Aragua, avaient été envoyées à El Salvador. Cependant, un juge de district, James Boasberg, a ordonné la suspension immédiate des expulsions, entraînant des critiques acerbes de la part de l’administration, Trump appelant même à la destitution du juge.

Cette situation a alimenté le débat public, certains opposants accusant Trump de dépasser son autorité, tandis que ses partisans estiment que les tribunaux dépassent leurs prérogatives constitutionnelles.

Des organisations comme l’American Civil Liberties Union (ACLU) et Democracy Forward ont introduit cette affaire au nom de cinq citoyens vénézuéliens détenus au Texas, affirmant que leurs droits à une procédure régulière avaient été bafoués.

Dans une déclaration concordante, la juge de circuit Karen LeCraft Henderson a souligné que le pouvoir présidentiel sous cette loi n’est pas illimité, précisant que le terme « invasion » nécessitait des critères spécifiques, ne se limitant pas à une simple immigration non désirée.

De son côté, la juge Patricia Millett a insisté sur l’importance de respecter la procédure régulière pour tous, affirmant que même dans des situations difficiles, la loi doit être respectée.

En revanche, le juge Justin Walker, dans son opinion dissidente, a fait valoir que le tribunal de district de Washington, D.C., ne devait pas s’immiscer dans les affaires juridiques en cours au Texas, arguant que cela pourrait nuire à la dynamique des politiques étrangères.

Cette affaire reste ouverte, alors que les TRO émises initialement pour deux semaines sont sur le point d’expirer. Les débats juridiques se poursuivent, avec des implications considérables pour les politiques d’immigration aux États-Unis.

Le président Trump et plusieurs législateurs républicains continuent d’appeler à la destitution du juge Boasberg, une action qui, selon des experts, ne devrait pas être prise à la légère et qui ne s’applique généralement qu’en cas de fautes graves.

Les réactions à cette décision continuent de se multiplier, illustrant la polarisation autour de la question des déportations et de l’immigration aux États-Unis.