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Le président français Emmanuel Macron a exprimé son opposition aux permis d’exploitation minière en eaux profondes mais a confirmé son soutien à l’exploration lors du récent sommet COP27 en Égypte, réglant une fois pour toutes la question de la position de la France.
Lire l’article original en français ici.
Avant que Macron n’exprime son opposition à l’exploitation minière en haute mer lors de la conférence sur le climat en cours en Égypte, la position de la France était quelque peu ambiguë.
Lors d’une conférence de l’ONU à Lisbonne en juillet, Macron a déclaré qu’il voulait « mettre un terme à l’exploitation minière en haute mer et ne pas autoriser de nouvelles activités qui mettraient en danger les écosystèmes océaniques », tandis que le 21 octobre 2021, alors qu’il présentait les plans d’investissement de la France pour 2030, il a dit qu’il ne serait pas opposé à la prise de mesures extraordinaires pour « peut-être permettre l’accès à certains métaux rares ».
Mais désormais, la position de la France est claire : non à l’exploitation minière en haute mer, oui à l’exploration.
« Les océans doivent être ce que l’espace était, en substance, il y a quelques années : une nouvelle frontière pour la coopération et le multilatéralisme », a-t-il déclaré.
Ruée vers l’or sous-marine
Les gouvernements et les entreprises regardent actuellement les profondeurs de l’océan, qui reste un territoire inexploré. Les mers profondes contiennent potentiellement des gisements de cobalt, de nickel, de zinc, de cuivre, d’or et d’argent, tous en forte demande, en particulier pour les industries mondiales du numérique et de l’énergie.
Mais les ONG, les associations environnementales et les écologistes s’opposent à l’extraction de « l’or » dans les profondeurs de l’océan car les conséquences sur les écosystèmes sont encore inconnues. Symboliquement, ils veulent aussi préserver ces zones encore vierges de l’homme.
« Greenpeace France se félicite de cette annonce qui renforce la position de la France contre l’exploitation minière en eaux profondes », a écrit Greenpeace France dans un communiqué publié lundi 7 novembre.
Des eurodéputés écologistes comme Caroline Roose ont même qualifié cela de « bon signal » et ont parlé à EURACTIV de la forte pression exercée par les ONG sur le président.
« Maintenant, lui seul doit tenir parole. J’espère qu’il ne se cache pas derrière l’exploration pour se préparer à l’exploitation des fonds marins », a ajouté Roose.
Moment important
Alors que l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) supervise l’exploration en haute mer et n’a pas encore donné son feu vert aux permis miniers, cela pourrait bientôt changer.
Actuellement, l’organisation intergouvernementale basée en Jamaïque mène des négociations jusqu’au 11 novembre. A l’ordre du jour, la mise en place d’un cadre pouvant donner lieu à des droits d’exploitation.
« Le président prend une position forte à un moment important, au milieu des négociations internationales », a déclaré Pierre Karleskind, député européen de Renew, à EURACTIV.
« L’ISA devait répondre s’il était possible de mener des exploitations de manière responsable. La France dit non », a-t-il ajouté.
La France, deuxième territoire maritime mondial, devra donc se faire entendre dans les prochains jours pour affirmer sa position, qui va à l’encontre des intérêts de nombreux pays du Pacifique et des opérateurs miniers qui font monter la pression sur l’ISA.
Le 7 septembre, l’ISA a approuvé la demande canadienne d’exploitation minière en haute mer de The Metal Company, lui permettant de commencer une phase pilote. Cela signifie que si ISF n’adopte aucun nouveau cadre réglementaire d’ici juin 2023, les premiers permis miniers seront délivrés à l’entreprise, lançant officiellement la ruée vers l’or sous-marin.
« Il nous reste donc deux ans pour assurer la protection de ces espaces aussi uniques qu’intouchés par l’homme. […]», ont prévenu des élus du parti des Verts dans un article paru dans l’hebdomadaire JDD en février.
En espérant un consensus
« J’assume cette position et je la présenterai dans les forums internationaux », a déclaré Macron lors de la COP27.
Pour que l’ISA adopte un cadre réglementaire, son conseil, composé de 36 pays membres, dont la France, doit parvenir à un consensus.
Pour Karleskind, cette session débouchera probablement sur « une demande de travaux complémentaires pour évaluer les impacts environnementaux et évaluer les méthodes d’exploration potentielles. A voir ce qui est faisable. Mais il n’est pas possible aujourd’hui d’ouvrir cette boîte de Pandore.
La France pourra également compter sur le soutien de l’Espagne et de l’Allemagne, toutes deux favorables à un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes. Il en va de même pour la Nouvelle-Zélande, le Panama, le Costa Rica, le Chili et divers États du Pacifique.
La question a également été débattue au niveau de l’UE, et au printemps, le Parlement européen a adopté une résolution en faveur d’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes.
La Commission européenne, pour sa part, a fait de la protection des fonds marins l’une de ses « grandes priorités ». Dans une communication publiée avant la Conférence des Nations Unies sur les océans à Lisbonne en juin, l’exécutif européen a pris position contre « l’exploitation minière en haute mer ».
Bien que certains pays cherchent à freiner l’exploitation minière en haute mer, la ruée vers l’or sous-marin pourrait être accélérée alors que les États se bousculent pour les ressources dans le contexte de la crise énergétique actuelle.
[Edited by Alice Taylor]
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