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Madrid (AFP) – Amnesty International a qualifié mardi de « carnage » la mort de dizaines de migrants tentant de pénétrer dans l’enclave nord-africaine espagnole de Melilla, accusant Rabat et Madrid de chercher à dissimuler ce qui s’est passé.
Dans le rapport sur l’incident du 24 juin, le chien de garde basé à Londres a dénoncé les deux pays pour un « usage excessif de la force », affirmant que leur « échec lamentable » à fournir la vérité sur ce qui s’est passé « ressemble à une dissimulation ».
Selon Amnesty et des experts indépendants, au moins 37 personnes ont perdu la vie, mais le Maroc a fait état de 23 morts.
« En ce triste anniversaire de six mois, les autorités espagnoles et marocaines continuent de nier toute responsabilité dans le carnage de Melilla », a déclaré la secrétaire générale d’AI, Agnès Callamard, dans un communiqué accompagnant le rapport de 66 pages.
Les conclusions du rapport ont été catégoriquement rejetées par le ministère espagnol de l’Intérieur, qui a publié un communiqué disant qu’il contenait « de fausses affirmations… qui étaient extrêmement graves ».
Le bilan est de loin le pire enregistré depuis des années par des migrants tentant de pénétrer dans les deux enclaves espagnoles d’Afrique du Nord qui ont les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique.
« Nous sommes ici aujourd’hui pour rendre compte de meurtres massifs, de disparitions forcées, d’actes de torture, de discrimination et de racisme », a déclaré Callamard aux journalistes à Madrid.
Le drame s’est produit lorsque « entre 1 500 et 2 000 migrants, pour la plupart soudanais, ont tenté de franchir la frontière », provoquant une confrontation avec les forces frontalières marocaines et espagnoles « qui a duré plus de deux heures », selon le rapport.
Melilla et son enclave sœur de Ceuta attirent depuis longtemps ceux qui cherchent désespérément à échapper à la misère et à la faim.
« Tueries de masse, disparitions forcées »
Les deux gouvernements ont insisté sur le fait que les migrants étaient à blâmer, le Maroc affirmant que certains sont morts après être tombés en essayant de franchir la clôture, tandis que d’autres ont étouffé alors que les gens paniquaient et qu’une bousculade a commencé.
Les chercheurs d’Amnesty ont analysé des séquences et des images satellites et se sont entretenus avec de nombreux migrants qui se trouvaient sur les lieux, concluant que les forces de sécurité avaient eu recours à une violence excessive.
« Les méthodes utilisées par les autorités marocaines et espagnoles au passage frontalier connu sous le nom de ‘Barrio Chino’ ont contribué à la mort d’au moins 37 personnes et à des dizaines de blessés », a-t-il ajouté.
« Alors que les (migrants) se rapprochaient, la police les a bombardés de pierres, leur a tiré des gaz lacrymogènes dans des espaces clos. De nombreux blessés ont continué à être battus et à coups de pied alors qu’ils étaient allongés sur le sol, à moitié conscients, sans réaction ou luttant pour leur vie. haleine. »
Quelque 77 migrants sont toujours portés disparus, a-t-il ajouté.
« Certaines des actions des responsables espagnols et marocains (…) peuvent constituer des violations du droit de ne pas être soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements », a déclaré Amnesty.
Il a souligné des actions telles que « battre des personnes qui étaient déjà retenues ou qui ne réagissent pas en raison de blessures, refuser une assistance médicale d’urgence aux blessés, utiliser à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes contre des personnes qui n’ont aucun moyen de s’échapper et se trouvent dans un espace confiné ».
Manque de responsabilité « alarmant »
En octobre, des experts indépendants nommés par l’ONU ont déclaré qu’au moins 37 personnes étaient mortes, décrivant le manque de responsabilité du Maroc et de l’Espagne comme « alarmant ».
Des enquêtes publiées en novembre par la BBC et le consortium de médias européens Lighthouse Reports ont dénoncé la brutalité des forces marocaines et ont également remis en question les actions espagnoles.
Ils ont déclaré qu’au moins un migrant est mort sur le territoire espagnol, un fait démenti à plusieurs reprises par le ministre espagnol de l’Intérieur.
Le médiateur espagnol et son procureur enquêtent également sur la tragédie.
Dans une lettre envoyée vendredi à plusieurs ONG et consultée par l’AFP, le médiateur a estimé que les explications du ministère n’avaient « pas été suffisantes ».
© 2022 AFP
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