*The Thing with Feathers* de Dylan Southern explore le chagrin à travers l’histoire d’un père veuf, interprété par Benedict Cumberbatch, hanté par un corbeau parlant. Adapté du roman de Max Porter, le film combine des éléments visuels captivants et une représentation poignante de la perte. Cependant, il souffre d’un rythme lent et d’une stagnation émotionnelle, malgré un tournant audacieux dans le récit. La conclusion optimiste semble décalée par rapport à la douleur prolongée, laissant une impression mitigée.
Une Exploration Sombre du Chagrin dans *The Thing with Feathers*
Le film fantastique à la fois sombre et mélancolique de Dylan Southern, *The Thing with Feathers*, n’a pas pour but de terrifier, mais il s’inspire de l’essence de films comme *The Babadook* et d’autres productions d’horreur qui exploitent la métaphore du chagrin. Adapté du roman acclamé de Max Porter, *Grief is the Thing with Feathers*, le film met en vedette Benedict Cumberbatch dans le rôle d’un père récemment veuf, englouti par une douleur si profonde qu’elle prend forme sous les traits d’un corbeau monstrueux et parlant, doublé par David Thewlis. Bien que la nature acerbe et le design du corbeau soient efficaces, la représentation du chagrin se perd parfois dans une tristesse qui semble interminable.
Un Voyage Émotionnel à Travers la Perte
L’intrigue suit un dessinateur de bandes dessinées, simplement nommé « Dad », qui fait face à un chagrin écrasant après la perte soudaine de sa femme. Cette absence crée un vide immense dans la vie de la famille, bouleversant leur quotidien de manière catastrophique. L’adaptation à la vie de parent seul et l’éducation de deux jeunes fils turbulents se révèlent être un défi de taille, amplifiant la douleur du père. Alors que le temps ne semble pas atténuer ses blessures, des visions d’un corbeau deviennent de plus en plus oppressantes. Dad, en quête d’évasion, se plonge dans son travail, tandis que le corbeau, omniprésent et menaçant, menace de détruire la famille déjà fragile.
Le film se distingue par ses éléments visuels captivants, avec le designer de créatures Conor O’Sullivan, qui s’inspire de l’esthétique de Tim Burton pour créer un corbeau parlant de huit pieds de haut, une créature sombre et sarcastique. Plus Dad sombre dans sa tristesse, plus le corbeau s’immisce dans leur quotidien de manière inconfortable. Malheureusement, le film privilégie des scènes lentes, où Dad s’enlise dans ses préoccupations parentales, nuisant à son rythme et à son dynamisme.
Bien que *Feathers* aborde le chagrin avec une profondeur émotionnelle authentique, il stagne dans cette représentation épuisante. Même un tournant surprenant et imaginatif au troisième acte, qui flirte avec l’horreur, ne parvient pas à revitaliser le récit. Bien que certaines séquences évoquent des frissons, elles arrivent trop tard pour changer la dynamique du film. La transformation du corbeau, malgré le talent de Thewlis, ne réussit pas à donner de la profondeur à cette créature complexe. De plus, les deux fils de Dad sont à peine développés, servant principalement de reflets de son parcours émotionnel.
À la fin, alors que *Feathers* s’apprête à conclure, il propose une résolution optimiste qui semble presque décalée par rapport à la représentation prolongée de la perte et du désespoir. Southern adapte le roman de Porter avec une touche poétique, et Cumberbatch livre une performance touchante en tant que veuf accablé. Cependant, *Feathers* semble trop replié sur lui-même, offrant une vision stagnante d’une famille aux prises avec le chagrin, transformé en un spectacle d’horreur. Bien que le film soit magnifiquement réalisé et sincèrement intentionné, il souffre du poids d’une métaphore de chagrin qui semble vide.
*The Thing with Feathers* a fait ses débuts au Festival du film de Sundance, avec des informations sur sa sortie à venir attendues prochainement.