Analyse du rapport sur les subventions inappropriées et le clientélisme politique

Les économistes critiquent le document d’exploration noir-rouge de l’Union et du SPD, soulignant des risques de favoritisme et de dépenses excessives. Friedrich Heinemann du ZEW met en garde contre l’impact potentiel d’une augmentation du salaire minimum sur l’emploi peu qualifié. En revanche, l’association des villes et des communes approuve les mesures proposées, notamment pour alléger les charges liées à la migration. Des inquiétudes persistent quant à l’approbation d’un fonds spécial de 500 milliards d’euros pour les infrastructures.

Les économistes portent un regard critique sur le document d’exploration noir-rouge, tandis que l’association des villes et des communes exprime son soutien. Le candidat chancelier de l’Union, Merz, souligne qu’il n’y a pas de ‘frénésie de consommation’.

Lors de la présentation du document d’exploration élaboré par l’Union et le SPD, les économistes ont fait entendre des critiques parfois acerbes. Cependant, des institutions comme la Confédération allemande de l’artisanat et l’association des villes et des communes ont exprimé leur approbation. Le CSU de l’Union et le SPD ont déjà donné leur feu vert pour avancer dans les négociations de coalition.

Voici un aperçu des principales réactions :

Friedrich Heinemann du Centre de recherche économique européenne (ZEW) a déclaré que le paquet, élaboré en seulement huit jours, montre que ‘la fin de la règle d’or budgétaire visée par les deux partenaires pourrait conduire à des subventions démesurées et à une politique de favoritisme’. Il a qualifié la réduction de la TVA pour la restauration de ‘cadeau pour les ménages aisés’, le retour du diesel agricole subventionné de ‘scandale écologique’, et l’extension de la rente pour les mères d’une ‘mesure mal ciblée au détriment des contribuables’.

Selon Heinemann, l’accord ne répond pas aux véritables besoins de l’Allemagne, notamment en matière de retraite, d’augmentation du temps de travail hebdomadaire, de responsabilité personnelle en cas de maladie et de soins, de flexibilité sur le marché du travail et de réduction drastique des subventions.

Le chômage demeure à un niveau élevé, et la demande de main-d’œuvre continue de décliner.

Préoccupations sur un ‘marché du travail affaibli’

Heinemann a également noté que les deux partenaires semblent vouloir ‘élégamment’ détourner une part significative des dettes vers des dépenses militaires et des investissements, ‘afin de satisfaire des groupes influents’. Il s’est montré sceptique quant à l’augmentation prévue du salaire minimum à 15 euros, qui pourrait entraîner ‘une forte hausse des coûts salariaux pour les travailleurs peu qualifiés dans des régions économiquement fragiles, et cela dans un marché du travail déjà affaibli’.

Des critiques ont également émergé de l’Institut de l’économie mondiale. Stefan Kooths, directeur du centre de recherche sur la conjoncture et la croissance, a déclaré qu’il était difficile de trouver des efforts significatifs pour la consolidation. Au lieu de cela, de nouveaux projets de consommation sont envisagés. ‘Il existe un risque que les marges d’endettement élargies étouffent l’élan réformateur’, a-t-il averti. ‘En définitive, les déficits permanents prévus pour l’armée ne financeront que ce qui ne sera plus soumis à un examen fiscal’.

La CDU, la CSU et le SPD ont abordé divers sujets tels que la migration, les finances, le travail, les affaires sociales et l’économie. Voici un aperçu de leurs discussions.

Une conclusion rapide conforme aux attentes

‘La conclusion rapide des discussions exploratoires correspond aux attentes du secteur économique, qui désire un gouvernement opérationnel dans les plus brefs délais’, a déclaré Jörg Dittrich, président du Centralverband des Deutschen Handwerks (ZDH). Il a salué les mesures d’allégement en matière de bureaucratie, d’impôts et de coûts énergétiques. Cependant, il a souligné le besoin urgent de réformer les systèmes de sécurité sociale.

Rainer Dulger, président des employeurs, a déclaré qu’il était essentiel de rendre l’économie allemande plus compétitive et d’aspirer à une croissance potentielle supérieure à 1%. Bien qu’il ait loué le ‘courage’ de définir des objectifs clairs, il a précisé que des programmes financés par la dette ne suffiront pas à engendrer un ‘vrai changement politique’.

Le ministre fédéral du Travail, Heil, a plaidé pour un salaire minimum de 15 euros à l’avenir.

Encouragements du secteur de l’énergie

L’augmentation proposée du salaire minimum à 15 euros de l’heure a également suscité des critiques, notamment du syndicat des agriculteurs allemands. Le président de l’association, Joachim Rukwied, a déclaré que cela pourrait rendre la culture des fruits, légumes et vin ‘non compétitive’ en Allemagne, tout en saluant le retour des subventions pour le diesel agricole.

Les villes et communes ont besoin de fonds

L’association des villes et des communes a exprimé des avis positifs. Son directeur général, André Berghegger, a affirmé que les mesures convenues aideraient à alléger la charge des communes, notamment en matière de migration. ‘La limitation stricte de la migration illégale et l’accélération des retours sont des mesures appropriées’, a-t-il déclaré. ‘Le maintien de la carte de paiement et la réintroduction des crèches linguistiques sont également cruciaux du point de vue municipal.’

Berghegger a appelé le gouvernement fédéral et les États à mettre en œuvre les modifications constitutionnelles nécessaires pour renforcer la sécurité ainsi qu’à soutenir le projet de fonds spécial de plusieurs milliards d’euros au Bundestag et au Bundesrat. ‘Nous avons besoin de cette aide financière pour réaliser des investissements urgents dans les écoles, les routes et les ponts. Les villes et les communes retardent déjà trop longtemps ces investissements nécessaires en raison du manque de fonds.’

Le projet de paquet financier de l’Union et du SPD pourrait rencontrer des obstacles : les majorités sont incertaines et des recours sont à prévoir.

Vote en suspens sur les paquets financiers ?

L’Union et le SPD ont déjà convenu d’un fonds spécial de 500 milliards d’euros pour les infrastructures et d’assouplir la règle d’or budgétaire pour la défense. Cependant, les dirigeants des Verts ont remis en question leur approbation de cet assouplissement après la présentation du document d’exploration.