Arno Del Curto, entraîneur légendaire du hockey sur glace, a marqué l’histoire du HC Davos pendant plus de 22 ans, remportant six championnats et cinq Spengler Cups. Son départ en 2018 a profondément choqué le monde du hockey suisse. À 68 ans, il reconnaît avoir été épuisé par la pression. Après un bref retour au ZSC, il a compris l’importance d’une pause. Del Curto évoque ses réflexions sur le stress d’entraîner, faisant un parallèle avec Jürgen Klopp.
En recherchant Arno Del Curto sur Google, on découvre une multitude de vidéos et d’articles célébrant cet entraîneur de hockey sur glace légendaire. Parmi ces contenus, une interview captivante le montre au zénith de sa carrière, en décembre 2015, après que son HC Davos ait remporté une victoire impressionnante de 4-1 en quart de finale de la Champions Hockey League contre l’équipe suédoise de Skelleftea. Avec un enthousiasme débordant, Del Curto s’est exprimé dans ce qu’il a qualifié d’« anglais de Bush », témoignant de sa passion pour le jeu de son équipe.
Cette saison de Champions Hockey League reste, à ce jour, un moment phare pour Del Curto, qui a observé son équipe pratiquer le hockey rapide qu’il recherchait tant. L’année précédente, le HCD avait célébré un titre de champion suisse, son dernier succès en date.
Le choc du 27 novembre 2018 : fin d’une ère pour Davos
Pour changer de décor, nous voilà un mercredi après-midi sombre de décembre 2024, alors que Noël approche. Arno Del Curto est installé dans un café près de la fosse aux ours à Berne, un lieu de passage prisé par les touristes. À proximité se trouve une autre « fosse aux ours », une zone de l’Arena Postfinance où entraîneurs et joueurs s’expriment après les matchs du SC Berne. Autrefois, cet endroit était le domaine de Del Curto, qui y était toujours accueilli chaleureusement.
À chaque visite avec le HC Davos, il promettait un spectacle captivant, non seulement grâce à sa philosophie de jeu, mais aussi grâce à son tempérament qui captivait même les supporters adverses.
Aujourd’hui âgé de 68 ans, Del Curto apparaît rarement sur le banc. Le 27 novembre 2018, l’annonce de son départ en tant qu’entraîneur principal du HC Davos a plongé une partie de la Suisse dans un choc profond. L’idée d’un HC Davos sans « ADC » semblait impensable, comme si la reine Elizabeth II avait décidé de renoncer à sa couronne.
Pendant plus de 22 ans, Del Curto a dirigé le HC Davos, remportant six titres de champion et cinq Spengler Cups. Il est devenu le symbole du renouveau du hockey suisse, inspirant de nombreux entraîneurs et joueurs. Une si longue carrière au sein d’une seule équipe est presque inimaginable dans le milieu du sport professionnel.
À présent, Del Curto admet que cela a duré bien trop longtemps. « À la fin, j’étais épuisé et je ne pouvais plus continuer. Peu de gens l’ont remarqué, ni moi ni mon entourage. Seuls quelques joueurs ont ressenti ma fatigue. Lorsque les premiers signes d’épuisement sont apparus, on m’a dissuadé de partir. On m’a encouragé en disant : ‘Allez Arno, tu peux le faire !’ »
Son amour pour le hockey a rythmé sa vie pendant des années, et alors qu’il s’exprime dans le café de Berne, ses gestes passionnés frappent la table, témoignant de la flamme qui brûle toujours en lui, le rendant ainsi emblématique bien au-delà des frontières de Davos.
Del Curto continue de susciter des réactions fortes. Quand il s’exprime, son feu intérieur se ravive. Au début de 2019, seul Walter Frey, président du ZSC, a compris qu’il avait besoin d’une pause. Lors de leur rencontre, Frey lui avait fait part de ses préoccupations : « Monsieur Del Curto, ce que nous faisons ici n’est bon ni pour nous ni pour vous. » Pourtant, les Lions de Zurich ont fait appel à lui en tant qu’entraîneur principal.
Peu après son départ de Davos, Del Curto a répondu à l’appel de cet ancien amour où sa carrière d’entraîneur avait débuté environ trente ans plus tôt. Son triomphe avec le ZSC contre le « Grand Lugano » au printemps 1992 reste gravé dans les mémoires comme l’une des plus grandes surprises des playoffs, une page d’histoire du hockey suisse.
Des réflexions sur Jürgen Klopp qui ont fait du bruit
Le retour au ZSC est une note de bas de page dans la carrière de Del Curto, mais il a laissé des séquelles. Cela a peut-être été nécessaire pour lui faire comprendre qu’il avait réellement besoin d’une pause. « J’avais peur, peur du hockey, peur des matchs. Je me tenais sur le banc, mais je n’étais pas vraiment là », confie-t-il. À la fin, il était malade sans le réaliser. « Tout le monde fait la même erreur : rester trop longtemps. Même Jürgen Klopp a connu cela à Liverpool. »
Del Curto admire ouvertement l’entraîneur de football allemand et plaisante en disant que c’est lui qui aurait inspiré Klopp. Lors des derniers mois de Klopp à Dortmund, alors qu’il peinait à motiver ses joueurs, Del Curto avait déclaré : « Chacun doit apprendre à perdre, mais aussi à gagner sans se laisser emporter. Prenez l’exemple de Klopp : il…