Ava DuVernay évoque la réélection de Donald Trump et parle de son film ‘Origin’ lors du Festival du film de Marrakech : un projet personnel et complexe

Ava DuVernay évoque la réélection de Donald Trump et parle de son film 'Origin' lors du Festival du film de Marrakech : un projet personnel et complexe

Ava DuVernay a exprimé son indignation face à la réélection de Donald Trump, soulignant l’injustice du système pénal américain, où des Afro-Américains purgent des peines sévères pour des infractions mineures. Lors d’un échange au festival du film de Marrakech, elle a évoqué son parcours et son dernier film, Origin, abordant des thèmes de racisme et de systèmes de castes, tout en espérant une reconnaissance future malgré des défis au box-office.

Ava DuVernay et la Réélection de Donald Trump

Ava DuVernay a exprimé son indignation concernant la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, malgré les charges criminelles qui pèsent sur lui. Elle a souligné l’injustice du système pénal, évoquant le fait que des Afro-Américains purgent des peines de plusieurs années pour des délits mineurs. Ses commentaires ont été formulés lors d’une conversation captivante au festival du film de Marrakech, animée par Rosalie Varda, la fille de la célèbre réalisatrice Agnès Varda, amie de DuVernay, connue pour ses œuvres telles que Selma, 13th et A Wrinkle in Time.

Lors de la discussion, DuVernay a fait référence à son documentaire de 2016, 13th, qui examine les injustices raciales au sein du système pénal américain. Elle a déclaré : « Mon pays est dirigé par des criminels, mais cette criminalité est perçue comme complètement différente. Qu’un jeune Noir au coin de la rue puisse être incarcéré pendant des années pour avoir acheté de la marijuana, tandis que des criminels sont réélus, est profondément troublant. »

Un Voyage Personnel et Professionnel

Au cours de cet échange, DuVernay a également partagé des souvenirs de son enfance à Compton et a évoqué un tournant majeur dans sa carrière. En travaillant comme publiciste sur le film Collateral de Michael Mann, elle a découvert sa passion pour la réalisation. « J’observais Michael Mann diriger Tom Cruise et Javier Bardem, et je me suis dit que je voulais faire ce qu’il faisait. Je veux être Michael Mann », a-t-elle expliqué. Elle a également mentionné sa volonté d’apporter une clarté de communication sur le plateau, se souvenant d’un moment où elle pensait que Mann aurait pu mieux expliquer ses idées à l’équipe.

En ce qui concerne son dernier film, Origin, inspiré de la vie d’Isabel Wilkerson et interprété par Aunjanue Ellis-Taylor, DuVernay a abordé des thèmes complexes liés au racisme et aux systèmes de castes. Bien que le film ait été bien accueilli lors de sa première à Venise en 2023, il a rencontré des difficultés au box-office aux États-Unis, distribué par Neon, sans parvenir à une large diffusion internationale.

DuVernay a partagé ses réflexions sur le succès de Origin, déclarant : « Ce film est compliqué pour moi. Un cinéaste que je connais, Ed Zwick, a dit que le succès d’un film ne se mesure pas seulement au box-office, mais se révèle avec le temps. J’espère que ce film trouvera son audience et résonnera plus tard. » Elle a également évoqué les défis rencontrés lors de la distribution, notamment le sujet délicat abordé dans un contexte géopolitique tendu, et a mentionné que sa sortie coïncidait avec des événements tragiques au Moyen-Orient, ce qui a compliqué la réception du film.

DuVernay a conclu en exprimant sa déception face à la faible visibilité du film, tout en affirmant sa conviction que le temps pourrait jouer en faveur de Origin. « Il est douloureux de créer quelque chose avec tant d’amour et de voir qu’il peine à atteindre son public. Mais je dois garder espoir et croire que ce film sera découvert à l’avenir », a-t-elle affirmé.