« Before » de Billy Crystal : Un drame stagne et se répète, critique.

"Before" de Billy Crystal : Un drame stagne et se répète, critique.

L’article critique la série « Before » d’Apple TV+, la qualifiant de thriller envahissant mais peu captivant. Bien que Billy Crystal, dans le rôle d’un psychologue en deuil, offre une performance prometteuse, le récit souffre de répétitions et d’un développement frustrant, manquant de dynamisme dans sa narration. Les thèmes visuels et les situations sont récurrents, menant à une conclusion insatisfaisante. Malgré une atmosphère intrigante, la série peine à engager véritablement son public. Les deux premiers épisodes sont disponibles en streaming.

Le matériel promotionnel de « Before » positionne cette production d’Apple TV+ comme un thriller « atmosphérique », une façon délicate de suggérer que cette série en dix épisodes n’apporte guère de résultats probants. Même si les épisodes sont relativement courts, certains durant moins de 25 minutes, la série s’étire, multipliant les répétitions d’intrigues et de motifs visuels qui n’ont pour effet que de prolonger un dénouement insatisfaisant. Dans le format sériel, une ambiance sans dynamique se transforme rapidement en un ennuyeux marécage.

On peut toutefois reconnaître « Before » pour son audace à privilégier une atmosphère sombre et mélancolique au détriment d’une performance centrale, une stratégie souvent exploitée par d’autres productions de ce type, espérant captiver le public grâce à des talents célèbres. Créée par Sarah Thorp (« Damien »), la série met en vedette Billy Crystal dans le rôle d’Eli Adler, un psychologue pour enfants convalescent après la perte de sa femme, Lynn (Judith Light), suite à une longue maladie. Néanmoins, malgré le fait que Crystal soit également producteur exécutif, ce rôle marque une utilisation médiocre de son charisme, étant son premier rôle principal depuis « The Comedians » en 2015.

La douleur d’Eli est perturbée par l’arrivée de Noah (Jacobi Jupe), un enfant de huit ans en détresse, qui semble déjà connecté à Eli avant même d’être placé sous sa responsabilité. Noah présente des comportements intrigants : il crée des dessins d’une ferme identique à une photo laissée par Lynn, et « Before » nous entraîne dans ses visions, avec des images désolantes et des eaux montantes évoquant le cadre tragique de la mort de Lynn. La réalisation d’Adam Bernstein, bien qu’efficace au départ pour instaurer une atmosphère troublante, finit par se perdre dans ses propres longueurs.

Pourtant, la performance de Crystal manque totalement de l’ironie qu’on associe souvent à sa carrière. Eli est d’abord décrit comme un sceptique réticent à accepter les dimensions potentiellement surnaturelles des événements qui l’entourent et des émotions qu’il ressasse. Ce contraste intéressant disparaît rapidement, laissant place à un crescendo d’hystérie et à des dialogues répétitifs avec Noah. Noah, poussé par Eli à se remémorer son passé mystérieux, entre dans un état de terreur silencieuse, tandis qu’Eli devient de plus en plus impatient.

La répétition est l’un des principaux maux de « Before », incitant à des performances monolithiques. Bien que Jacob Jupe réussisse à transmettre la détresse de son personnage, il se retrouve coincé à répéter les mêmes motifs : Noah hallucine, tremble de peur ou panique, dérangeant les adultes autour de lui. Rosie Perez, dans le rôle de Denise, la mère adoptive de Noah, fait preuve d’une seule note d’angoisse criarde, tandis que Judith Light, en tant qu’épouse décédée, n’apporte que peu de substance à l’intrigue en hantant Eli sans pouvoir s’exprimer. Ava Lalezarzadeh, qui joue Cleo, l’assistante de génération Z, sert principalement d’outil d’exposition.

Alors qu’Eli passe plus de temps avec Noah, il commence également à percevoir des choses étranges. L’une des manifestations les plus marquantes est le bruit irrégulier de l’eau, une sonorité liée à des souvenirs douloureux. À mesure que « Before » avance, le public se sent de plus en plus en phase avec l’angoisse d’Eli. En fin de compte, le plus grand suspense que la série parvient à créer réside dans son rythme incohérent de révélation, sans véritable contexte ni construction.

Les indices relatifs à Noah sont rares et dispersés. Lors d’une crise initiale, il commence à parler néerlandais, une curiosité qu’Eli ne suit que brièvement avant de l’ignorer. Eli suppose soudainement que les troubles de Noah pourraient être liés à l’ancien petit ami de Lynn, un personnage jusqu’alors méconnu qui émerge brusquement comme central au récit. Le dénouement de l’intrigue, tellement déconnecté des événements précédents, semble issu d’une série différente.

Tandis que certaines mini-séries exploitent l’histoire d’un long métrage pour s’adapter à ce format, comme « Disclaimer