Joe Biden et son administration mettent en avant leurs efforts en matière d’immigration, soulignant une augmentation des effectifs aux frontières et des succès dans la lutte contre les traversées illégales. Malgré ces affirmations, des critiques subsistent quant à leur gestion, surtout avec des déclarations inexactes sur la baisse des traversées. Un projet de loi bipartisan sur les frontières a échoué au Congrès, illustrant les tensions persistantes entre démocrates et républicains sur la réforme migratoire.
Le président Joe Biden et son administration s’efforcent de promouvoir les réalisations de leur mandat en matière d’immigration, cherchant à démontrer une gestion des frontières qui contraste avec les préoccupations exprimées par de nombreux électeurs au cours des quatre dernières années.
Dans une publication sur les réseaux sociaux mardi, la Maison Blanche a également critiqué les républicains au Congrès pour leur incapacité à faire progresser un projet de loi bipartisan sur les frontières, tout en mettant en avant l’augmentation des effectifs des forces de l’ordre à la frontière entre les États-Unis et le Mexique pour répondre à la montée des traversées durant les premières années de la présidence de Biden.
Peu de temps avant, Biden avait fait une déclaration erronée en affirmant que le nombre de traversées avait diminué depuis le début de son mandat.
Importance des déclarations de l’administration
Les affirmations de la Maison Blanche et du président interviennent alors qu’il ne reste que quelques jours avant une administration qui, malgré ses efforts, peine à convaincre les électeurs qu’elle a réussi à gérer à la fois l’immigration légale et illégale.
La seconde élection de Trump a été perçue comme un rejet des politiques d’immigration de l’administration actuelle, parmi d’autres problématiques.
Points clés à retenir
La Maison Blanche a rappelé qu’au premier jour de la présidence de Biden, il avait demandé au Congrès de sécuriser la frontière et de s’attaquer aux dysfonctionnements du système d’immigration américain.
Dans son message, il a déclaré : ‘Alors que les républicains au Congrès ont refusé de faire avancer un accord bipartisan sur la sécurité des frontières, le président Biden a pris des mesures et les rencontres aujourd’hui sont les plus basses depuis juillet 2020.’
Il a également souligné que l’administration Biden-Harris avait renforcé les effectifs des forces de l’ordre à la frontière sud, saisi des quantités record de fentanyl aux points d’entrée, expulsé plus d’individus en un an que toutes les administrations depuis 2010, élargi les voies légales pour ceux désirant immigrer légalement, et rassemblé des dirigeants mondiaux pour aborder la question de la migration irrégulière.
En outre, le président a pris des initiatives historiques pour rendre le système d’immigration plus équitable, y compris la proposition d’une législation visant à moderniser le système et le soutien aux Dreamers.
Biden affirme une baisse des traversées
Lundi, Biden a également déclaré une affirmation similaire lors d’une rencontre avec des journalistes avant de prononcer un discours sur la politique étrangère. Il a indiqué : ‘Gardons à l’esprit quelque chose au sujet de la frontière. Lorsque je suis devenu président, les chiffres ont chuté considérablement.’
Cependant, cette affirmation est inexacte.
Biden a pris ses fonctions en pleine pandémie de COVID-19, période durant laquelle les mesures de santé publique de l’administration précédente maintenaient les traversées à un faible niveau. À mesure que l’urgence sanitaire s’est apaisée, les traversées illégales ont augmenté entre la fin de 2021 et le début de 2024, atteignant un pic de 370 883 en décembre 2023.
Biden a redirigé certaines ressources vers la frontière, y compris des agents de la TSA, pour faire face à l’augmentation des traversées. Plus tard dans son mandat, alors que la question de l’immigration illégale devenait cruciale dans le cadre de l’élection présidentielle imminente, il a mis en place deux interdictions effectives sur l’asile en mai 2023 et juin 2024.
Cette dernière ordonnance, adoptée en pleine saison électorale, a entraîné une baisse notable des traversées, atteignant leur niveau le plus bas depuis janvier 2021 en novembre 2024. Les expulsions ont également connu une hausse ces derniers mois.
Actions de Biden dès le premier jour
Dès son entrée en fonction le 20 janvier 2021, Biden a pris des mesures immédiates sur l’immigration, notamment en présentant le projet de loi sur la citoyenneté américaine de 2021.
Ce projet visait à ‘établir un nouveau système pour gérer et sécuriser de manière responsable’ la frontière américaine, en intégrant de nouvelles technologies permettant aux agents de la patrouille frontalière de contrôler les arrivées et des dispositions pour s’attaquer aux causes profondes de l’immigration.
Les objectifs de ce projet comprenaient :
- Créer un chemin vers la citoyenneté pour les migrants sans papiers
- Maintenir les familles unies en attendant la résolution des cas d’immigration
- Éliminer les arriérés de visas basés sur l’emploi et élargir les permis de travail pour les membres de la famille arrivant via les visas H-1B et autres
- Accroître le soutien aux demandeurs d’asile et aux populations vulnérables
Bien que le projet de loi ait été déposé au Congrès le 18 février 2021, il n’a pas été adopté et est resté inactif en commission.
Plusieurs éléments de ce projet ont été mis en œuvre par le biais d’ordres exécutifs émis par le président au cours de son mandat.
Projet de loi bipartisan sur les frontières
Ce projet bipartisan représentait une nouvelle tentative d’obtenir une réforme globale de l’immigration, introduite au début de 2024. Cette fois-ci, démocrates et républicains ont collaboré pour rédiger une législation qui adoptait des positions plus fermes sur les traversées illégales que les précédentes initiatives de Biden, tout en cherchant à augmenter le financement pour les douanes et la protection des frontières des États-Unis (CBP).
Le projet de loi proposait également des améliorations à l’immigration légale, marquant la réforme la plus significative du système en près de 40 ans.
Cependant, le soutien massif des républicains a fait défaut lors de son passage au Congrès, avec seulement quatre sénateurs votant en faveur en février. Il a de nouveau été bloqué en mai, après l’intervention de Trump, malgré des signaux clairs des électeurs indiquant qu’ils souhaitaient des changements significatifs.