Bill Browder exhorte l’UE à imposer des sanctions à la Géorgie pour violation des droits de l’homme
Dans une interview avec le podcast EU Confidential de POLITICO, le milliardaire et critique du Kremlin, Bill Browder, a appelé l’Union européenne à étendre la portée de ses sanctions en matière de droits de l’homme pour couvrir les personnes en Géorgie, toutes personnes impliquées dans la détention de l’ancien président Mikheil Saakashvili. Alors que son état de santé continue de s’aggraver, des rapports médicaux ont révélé des traces de « mercure et d’arsenic » dans les cheveux et les ongles de Saakashvili, ainsi que des lacérations « dans tout son corps ». Browder, qui a mené une campagne mondiale pour imposer des gels d’avoirs et des sanctions contre les atteintes aux droits de l’homme, cherche à rassembler des informations sur ceux qui, selon lui, empoisonnent, torturent et empêchent Saakachvili de recevoir des soins médicaux. Le gouvernement géorgien a finalement suspendu un projet de loi qui obligeait certains médias et organisations de la société civile à s’inscrire en tant qu’agents étrangers. Les critiques estiment que cette décision a été prise pour empêcher Saakashvili de poursuivre ses aspirations européennes et pour éviter de faire chavirer le bateau avec Moscou.
Sanctions Magnitsky de l’UE et les réformes nécessaires en Géorgie
L’Union européenne a mis en place son propre régime de sanctions ciblées de style Magnitsky pour sanctionner les auteurs d’infractions aux droits de l’homme – plutôt que des sanctions géographiques ou sectorielles – en 2020. Toutefois, Browder estime que l’UE traîne les pieds en matière de sanctions. Le Premier ministre géorgien, Irakli Garibashvili, estime quant à lui que les partisans radicaux de Saakashvili essaient intentionnellement d’aggraver son état de santé pour ouvrir la voie à sa libération. En juin dernier, l’UE a refusé d’accorder à la Géorgie le statut de candidat à l’UE, arguant que Tbilissi devait mettre en œuvre plusieurs réformes, notamment le renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire, en dépit de l’assistance technique et financière annuelle de plus de 100 millions d’euros versée à la Géorgie.
Les sanctions Magnitsky contre la Russie
La loi Magnitsky a été adoptée aux États-Unis en 2012 à l’initiative d’un groupe de travail dirigé par le financier et militant des droits de l’homme Bill Browder, en réponse au décès en prison de l’avocat Sergei Magnitsky. Cette loi permet de sanctionner les auteurs de crimes contre l’humanité, notamment des atteintes aux droits de l’homme et à la liberté d’expression. Les enquêteurs auraient découvert que Magnitsky avait dans un premier temps été arrêté pour avoir dénoncé une évasion fiscale de 230 millions de dollars perpétrée par des fonctionnaires du Kremlin. La loi s’applique à travers le monde.
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