Une réinterprétation sombre des contes de fées, Blanche-Neige : Un conte de terreur met en lumière des éléments tragiques souvent négligés dans les adaptations modernes. Sigourney Weaver incarne une belle-mère maléfique, Lady Claudia, qui tourmente sa belle-fille Lilliana, interprétée par Monica Keena. Le film explore la relation tendue entre les deux femmes, tout en plongeant dans un univers macabre, avec une intensité narrative qui souligne le contraste entre le conte traditionnel et cette version audacieuse.
Une Réinvention Sombre des Contes de Fées
Les contes de fées traditionnels sont souvent embellis, laissant de côté des éléments sinistres tels que les demi-sœurs de Cendrillon mutilant leurs pieds pour rentrer dans des pantoufles, une sirène au cœur brisé se donnant la mort, ou le Petit Chaperon Rouge ignorant qu’elle cannibalise sa grand-mère. Ces aspects troublants sont souvent omis dans les adaptations modernes, un phénomène communément désigné comme « Disneyfication ». Bien que cela puisse sembler problématique, il est intéressant de constater que ces versions édulcorées rendent les interprétations plus sombres encore plus percutantes.
Un exemple frappant de cette tendance est Blanche-Neige : Un conte de terreur, une adaptation audacieuse du célèbre conte. Dans les années 1990, les contes de fées ont connu un essor, principalement grâce au succès phénoménal de Disney. Les adaptations ne se limitaient pas aux films d’animation ; les versions live-action prenaient également de l’ampleur. Cependant, la vision de Michael Cohn de l’histoire intemporelle de Blanche-Neige se démarquait nettement des productions conventionnelles de l’époque. Ce choix audacieux pourrait expliquer pourquoi le film a été diffusé sur Showtime au lieu de sortir en salles de cinéma comme prévu.
Une Villainesse Éblouissante
Pour les téléspectateurs qui n’étaient pas au courant de la « vraie » histoire de Blanche-Neige telle que racontée par les frères Grimm, ce film aurait pu être un choc. Blanche-Neige : Un conte de terreur s’efforce de conserver les éléments tragiques que Disney a omis, tout en ajoutant une touche créative. Initialement intitulé « Blanche-Neige et la Forêt Noire », le film a été révisé pour abandonner son cadre moderne au profit d’une intrigue plus sombre, mettant en scène des membres de gangs au lieu des traditionnels sept nains.
Sigourney Weaver, connue pour son rôle d’héroïne dans la série Alien, a exprimé son enthousiasme à incarner une méchante. « Le côté maléfique d’elle est juste délicieux à jouer, » a-t-elle confié au Los Angeles Times en 1996. Dans cette réinterprétation, elle joue le rôle de Lilliana, la belle-mère malveillante, renommée Lady Claudia. Ce personnage, qui épouse le père veuf de Lilliana, interprété par Sam Neill, devient rapidement la source de tourments pour sa belle-fille.
En intégrant des éléments originaux, Blanche-Neige : Un conte de terreur réussit à enrichir son récit tout en plongeant dans le macabre. L’accent mis sur le personnage de Lady Claudia, au détriment de la protagoniste, se révèle être l’un des points forts du film, accompagné d’une production soignée qui met en valeur la performance de Weaver, qui s’approprie son rôle avec une intensité palpable.
Les épreuves que subit Lilliana, interprétée par Monica Keena, ne sont que le début de la noirceur qui imprègne cet univers. Le film débute avec la mort tragique de la mère de Lilliana et sa naissance tumultueuse, établissant un ton sombre dès le départ. La relation tendue entre Claudia et Lilli génère un malaise constant, un élément fondamental pour un film intitulé Un conte de terreur.
Deux transitions temporelles significatives dans le premier acte laissent le public dans l’incertitude quant à la dynamique conflictuelle entre Claudia et Lilli. Cependant, des scènes bien pensées, telles que Lilli rejetant le cadeau de sa belle-mère pour le bal, aident à combler ces lacunes. L’ironie de la situation culmine lorsque Lilli choisit de porter la robe de sa mère au bal, éclipsant ainsi Claudia et provoquant des conséquences dramatiques.
La question des origines des méchants divise souvent le public. Certains préfèrent des antagonistes sans justification claire, tandis que d’autres apprécient une exploration plus profonde. Ce film trouve un équilibre, offrant une motivation palpable à la méchante Claudia sans s’attarder indéfiniment sur son passé. Sa transformation en sorcière maléfique est rapide et frappante, renforcée par la perte tragique de son bébé, la poussant à adopter une attitude de plus en plus dure envers Lilli.