Bravo pour passer le mois de janvier sec. La modération sur la frénésie devrait être notre prochain objectif


UNEt donc le mois le plus long de l’année – du moins c’est comme ça – est enfin terminé. Mais alors que les jours s’allongent un peu plus et que les résolutions du nouvel an commencent à faiblir, que penser de ce programme d’abstinence d’un mois dans lequel tant de Britanniques semblaient s’engager ?

Dry January est une campagne de santé publique lancée en 2013 par Alcohol Change UK. Comme vous le savez peut-être, cela implique d’éviter tout alcool pendant le mois ; cela a des avantages individuels tels que des économies d’argent, la prévention de la gueule de bois, un meilleur sommeil, moins de calories vides et de meilleurs niveaux d’énergie globaux. Il survient à un moment où les jeunes générations ont connu une transition vers l’abstinence totale d’alcool, avec environ 20 % de la population qui ne consomment plus jamais d’alcool.

Cela peut sembler surprenant mais, en moyenne, les Britanniques consomment à peu près la même quantité d’alcool que leurs homologues européens, voire une quantité légèrement inférieure par habitant. Compte tenu de ces statistiques, pourquoi la Grande-Bretagne est-elle toujours considérée comme alcoolisée ? Ces moyennes cachent le fait que la consommation d’alcool n’est pas un problème généralisé à l’ensemble de la population, mais un problème concentré sur un petit groupe de personnes. Le problème, c’est la consommation excessive d’alcool : les plus gros buveurs d’Angleterre, qui ne représentent que 4 % de la population, consomment environ 30 % de l’alcool vendu et représentent près d’un quart des revenus de l’industrie. La pandémie n’a fait qu’exacerber cela : alors que la consommation globale d’alcool a diminué, la consommation à des niveaux nocifs a augmenté dans certains groupes.

Cette consommation excessive d’alcool a un impact évident sur notre santé et nos soins de santé. Le NHS a du mal à gérer le volume de soins qu’il est censé fournir. Les admissions liées à l’alcool s’y ajoutent. En Angleterre, en 2018-19, ils représentaient près de 6 % de toutes les admissions à l’hôpital (73 % des patients étant des hommes). Les admissions étaient liées aux maladies cardiovasculaires, aux troubles mentaux et comportementaux dus à l’alcool, au cancer, aux maladies du foie, aux maladies du système nerveux et à l’effet toxique aigu de l’alcool.

C’est encore plus élevé dans les services d’urgence, où l’on estime que 12 à 15 % des admissions sont dues à une intoxication aiguë à l’alcool, qui monte à 70 % les vendredis et samedis soirs. Simon Stevens, ancien chef du NHS England, l’a souligné un jour, affirmant que le NHS n’est pas le service national de la gueule de bois, même si cela peut sembler être à l’hôpital le week-end.

Bien qu’il soit universellement admis que la consommation excessive d’alcool est nocive, qu’en est-il d’une bière au pub ou d’être un buveur social ? Un verre de vin rouge pourrait-il même être bénéfique pour la santé ? À ce sujet, la science est claire : le mois dernier, l’Organisation mondiale de la santé a publié une déclaration ferme disant qu' »aucun niveau de consommation d’alcool n’est sans danger pour notre santé », notant que l’alcool cause au moins sept types de cancer, de maladies cardiovasculaires et diabète de type 2. Cela est vrai même pour les buveurs légers ou modérés. L’OMS a souligné des recherches indiquant que plus vous buvez, plus c’est nocif, tandis que moins vous buvez, mieux c’est.

Mais il est clair que la santé publique est un équilibre constant entre la régulation des facteurs de risque qui nuisent à notre santé et le fait de permettre aux individus de vivre une vie significative comme ils le souhaitent. Pour beaucoup de gens, le plaisir ou le plaisir de prendre un verre de vin ou une bière entre amis en vaut la peine. La vie est une question de modération.

La politique publique, cependant, doit intervenir lorsque cela se répercute sur les autres, sous la forme de conduite en état d’ébriété ou de se retrouver en A&E, ce qui peut mettre à rude épreuve les services de santé. Une priorité clé pour y remédier est d’aider les gros buveurs, ces 4 %, à consommer moins d’alcool et à adopter une consommation plus sûre. Un coup d’œil sur l’Écosse nous donne une idée de ce qui peut être réalisé grâce à la politique.

Au cours des 15 dernières années, son gouvernement décentralisé a tenté de réduire les méfaits liés à l’alcool en interdisant les promotions multi-achats sur l’alcool, les prix unitaires minimum, en réduisant la limite de conduite en état d’ébriété et en restreignant la commercialisation de l’alcool à la télévision. Et en partie grâce à ces efforts, les méfaits de l’alcool ont chuté en Écosse entre 2003 et 2012, avant de plafonner. En Écosse, l’accent continue d’être mis sur les groupes à haut risque.

Ainsi, bien que Dry January présente de nombreux avantages pour la santé, une résolution encore meilleure pour l’Angleterre serait un No Binge 2023.



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