[ad_1]
La Commission européenne fait pression pour créer des lignes directrices pour les bateaux des ONG qui sauvent les migrants au large des côtes européennes dans le cadre d’un plan visant à réduire le nombre de demandeurs d’asile se dirigeant vers le continent.
Le plan, présenté lundi par la Commission européenne, le bras exécutif de l’UE, intervient au milieu d’une querelle publique entre le nouveau gouvernement de droite français et italien au sujet des migrants arrivant et des bateaux des ONG qui les sauvent souvent en mer.
Après avoir plaidé pendant des jours pour être autorisé à accoster en Italie, l’un de ces navires de sauvetage de migrants s’est rendu en France à la place, déclenchant l’acrimonie avec Paris et une discussion sur le rôle des ONG dans le processus.
Le plan de la Commission n’innove pas nécessairement, mais il vise à concentrer les conversations de l’UE. En plus d’une proposition visant à établir des lignes directrices pour les bateaux des ONG, il suggère également de coordonner davantage avec les pays africains et asiatiques pour renvoyer les migrants ainsi que d’accroître le rôle de l’UE dans ce processus. Il exhorte également les pays de l’UE à mettre en œuvre un plan naissant de relocalisation volontaire des migrants au sein du bloc après leur arrivée.
La vice-présidente de la Commission, Margaritis Schinas, a révélé pour la première fois que le plan était en préparation au début du mois dans une interview avec POLITICO.
Les ministres de l’intérieur de l’UE se réuniront désormais lors d’une session d’urgence vendredi après-midi pour discuter des propositions. Alors que le rassemblement a été convoqué en raison de la prise de bec entre Paris et Rome, les ministres de l’Intérieur devraient aborder plusieurs autres questions, notamment une augmentation des migrants traversant les Balkans occidentaux et les centres de migration bondés dans des pays comme la Belgique et l’Autriche.
La migration est l’un des dossiers les plus épineux pour l’UE : le bloc a tenté à plusieurs reprises et échoué de réformer la procédure d’asile depuis la crise migratoire de 2015-2016.
De nombreux diplomates étaient sceptiques quant au fait que cette fois serait différente, étant donné que le « plan d’action » de la Commission a été élaboré à court préavis et comprend principalement des idées déjà à l’étude depuis longtemps.
Le document, a déclaré un diplomate, est « une resucée de choses qui devraient déjà se produire ».
La missive mentionne que dans la région de la Méditerranée centrale, plus de 90 000 migrants et réfugiés sont arrivés jusqu’à présent en 2022, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2021. Ces personnes, selon le document, sont pour la plupart au départ de Libye et de Tunisie et originaires principalement de Égypte, Tunisie et Bangladesh.
Beaucoup de ces personnes, a déclaré lundi la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, ne sont pas automatiquement éligibles à la protection internationale – une norme basée sur le fait qu’elles courent ou non un « risque réel de subir un préjudice grave » dans leur pays d’origine.
Pour cette raison, le dernier plan propose de renforcer les liens avec les pays non membres de l’UE en coordonnant les efforts diplomatiques conjoints pour faciliter le retour des migrants qui ne recevront pas de statut de protection internationale. En 2021, seuls 20 % des migrants ont été renvoyés dans leur pays d’origine après leur arrivée dans l’UE.
Certains diplomates pensent que cette proposition pourrait être un pas en avant, notant qu’un plan similaire visant à mieux coordonner les efforts diplomatiques a récemment aidé à endiguer un flux de migrants poussés à travers la frontière de l’UE depuis la Biélorussie.
Mais sur la question la plus controversée, le rôle des navires des ONG, le plan n’offre pas beaucoup d’espoir. L’Italie et la France se chamaillent sur le sujet depuis le début du mois, lorsque Rome a interdit au navire Ocean Viking, exploité par une ONG française, d’accoster et de décharger ses 230 migrants.
En fin de compte, la France a laissé le navire accoster dans l’un de ses propres ports, mais elle a également suspendu un plan d’accueil de 3 500 demandeurs d’asile en provenance d’Italie, ce qui a encore aggravé les relations entre les deux pays.
Au cœur du désaccord est de savoir si les pays devraient assumer la responsabilité des navires des ONG enregistrés sous leur domaine – et des migrants qu’ils sauvent. Des pays méditerranéens comme la Grèce, Chypre et Malte, ainsi que l’Italie, soutiennent que les « États du pavillon » de ces ONG devraient en effet jouer un rôle.
Le plan d’action de la Commission fait un clin d’œil à ce rôle possible dans son appel à « des discussions au sein de l’Organisation maritime internationale sur la nécessité d’un cadre et de lignes directrices spécifiques pour les navires se concentrant particulièrement sur les activités de recherche et de sauvetage », tout en appelant également à une meilleure coordination « entre États côtiers et États du pavillon.
Johansson a déclaré que les pourparlers sont nécessaires, notant que le rôle des « navires privés opérant en mer est un scénario qui manque encore de clarté », et ajoutant que « ces défis actuels n’avaient pas été pris en compte lorsque le droit maritime a été convenu pour la première fois ».
Pourtant, elle a également souligné qu’il s’agissait d’un sujet à débattre pour les pays de l’UE, et non pour l’exécutif européen.
Le plan d’action appelle également les membres de l’UE à accélérer un pacte de relocalisation volontaire que plusieurs pays ont convenu en juin dernier. Elle a souligné que jusqu’à présent, seuls une centaine de migrants ont été effectivement relocalisés, bien que divers pays se soient engagés à en accueillir 8 000.
Le document propose également un financement d’environ 600 millions d’euros pour les pays d’Afrique du Nord afin de les aider à endiguer le flux de migrants se dirigeant vers l’UE.
[ad_2]
Source link -44