C’est ainsi que l’UE veut détourner le clearing de Londres


Le bâtiment Berlaymont à Bruxelles

Au siège de la Commission européenne, ils espèrent un renforcement des places financières au sein de l’Union européenne.

(Photo : imago images/ZUMA Press)

Bruxelles L’UE veut réduire sa dépendance vis-à-vis de la place financière de Londres. Pour cette raison, les entreprises vont être obligées pour la première fois de régler une partie de leurs transactions sur dérivés en euros avec des chambres de compensation dans l’UE. Cela ressort du projet de règlement révisé de l’UE sur les infrastructures de marché (Emir), qui est à la disposition du Handelsblatt.

Selon le document de 84 pages, la réforme vise à renforcer la capacité de compensation dans l’UE et ainsi à accroître la liquidité dans les chambres de compensation européennes. L’objectif est de « réduire les risques pour la stabilité financière qui découlent d’une dépendance excessive à l’égard des chambres de compensation des pays tiers ».

Le règlement Emir a été adopté après la crise financière de 2009 pour réduire les risques liés au trading de produits dérivés. Depuis lors, les chambres de compensation centrales ont dû traiter chaque transaction en tant qu’intermédiaires entre acheteurs et vendeurs. Ce faisant, ils assument le risque de défaut de l’entreprise et augmentent la transparence du marché.

Avec la réforme, la Commission réagit à l’évolution de la situation après le Brexit. La majorité de la compensation en euros continue d’être gérée par le leader du marché londonien LCH – et donc en dehors de la sphère d’influence de Bruxelles. La commissaire européenne aux finances, Mairead McGuinness, craint de ne pas avoir accès aux institutions d’importance systémique en cas de crise.

Top jobs du jour

Trouvez les meilleurs emplois maintenant et
être prévenu par email.

>> Lire ici : Le commissaire européen aux finances, McGuinness, parle de compensation dans un entretien avec le Handelsblatt

Selon le projet, à l’avenir, tous les acteurs du marché devront conserver un compte actif pour certains produits systémiques auprès d’une chambre de compensation dans l’UE. Il s’agit notamment des dérivés de taux d’intérêt en euros et en zloty ainsi que des credit default swaps (CDS) et des futures en euros. Selon la Commission européenne, environ 60 % des utilisateurs européens de la compensation ont actuellement un compte pour les dérivés de taux d’intérêt auprès d’une chambre de compensation de l’UE. Environ 85% en ont un pour les transactions CDS.

Les sociétés de compensation sont favorables à Londres

Esma, la Securities and Exchange Commission, doit développer les détails des comptes. L’agence se verra également accorder de nouveaux pouvoirs pour superviser les chambres de compensation afin de gérer les risques supplémentaires posés par le déplacement des activités hors de Londres.

Les banques européennes sont tenues d’informer leurs clients qu’elles peuvent également traiter certains contrats avec un fournisseur de l’UE. De même, toutes les activités de compensation dans des pays tiers doivent être déclarées à l’autorité de contrôle.

En revanche, les exigences imposées aux prestataires de compensation doivent être réduites. Selon le projet, les procédures d’homologation des nouveaux produits sont « inutilement longues et fastidieuses ». Il est donc difficile pour les entreprises d’attirer de nouvelles entreprises de l’étranger. Par conséquent, à l’avenir, ils devraient être autorisés à proposer certains produits sans autorisation préalable. Le projet indique que la simplification des processus réduirait les coûts. Globalement, la compensation deviendrait « plus efficace ».

Cependant, de nombreuses entreprises contestent cela. Ils soutiennent que l’emplacement de Londres offre la plus grande liquidité et donc les coûts les plus bas. La fragmentation du marché à travers l’Europe, d’autre part, augmenterait les coûts pour tout le monde.

Pour d’autres détracteurs, la réforme ne va pas assez loin. « On peut se demander si les nouvelles mesures suffisent à elles seules à briser la suprématie de Londres dans la compensation en euros », a déclaré l’eurodéputé CSU Markus Ferber. Lors de la présentation de sa proposition la semaine prochaine, la Commission doit envoyer un « signal sans équivoque » au marché « que 2025 mettra définitivement fin à la compensation en euros à Londres ». Jusque-là, l’exception qui permet aux entreprises de l’UE de faire des affaires à Londres s’appliquera toujours.

Suite: La Commission veut obliger les entreprises à se dédouaner dans l’UE



Source link -48