[ad_1]
Cette photo a été prise sur le boulevard Saint-Martin dans le 10e arrondissement de Paris le 15 avril 2022, entre les deux tours de l’élection présidentielle.
Il existe une tradition française immuable selon laquelle, une fois tous les cinq ans, Marine Le Pen est autorisée à sortir en journée pour perdre cette élection face à un adversaire qu’elle présentera comme un « initié », tout en négligeant allègrement le moteur dynastique qui la propulse – mais seulement jusqu’à présent. Peu importe à quel point elle dilue son shtick avec des euphémismes, il est évident que les seules personnes qui votent pour elle sont les personnes qui votent pour elle.
Même si cette circonscription des secrètement fidèles et des fanatiques discrets était plus importante en 2022 qu’elle ne l’était en 2017, elle n’a pas suffi à alarmer Emmanuel Macron, qui a obtenu un peu moins de 60 % des suffrages au second tour. Le Pen a été moins gêné qu’on aurait pu s’y attendre par le petit Éric Zemmour, le candidat exagérément impudique de droite, vilainement nationaliste et farouchement eurosceptique qui a suscité l’intérêt des journalistes simplement parce qu’il était journaliste. Le public, conscient des avantages conférés par l’adhésion à l’UE et également averti que les voitures ne roulent pas sur la souveraineté, a été moins impressionné.
Il est peu probable que Le Pen ait été le récipiendaire au second tour de tous les suffrages exprimés pour Zemmour au premier. Beaucoup seront allés vers le titulaire quasi-centriste en sachant avec certitude que le centre n’est ni de la gauche ni de la gauche (le terrain central n’est ni à gauche ni à gauche), un bâillon de Mitterrandesque qui pourrait résonner en Grande-Bretagne depuis les années au pouvoir de Tony Blair.
A l’heure des élections en France, de tous niveaux, des panneaux publicitaires temporaires en métal aux pieds en parpaing apparaissent à travers le pays prêts à recevoir les affiches des candidats. Les chances qu’ils restent intacts sont minces. Ce sont des palimpsestes de trottoir qui existent pour être moqués, dégradés, continuellement modifiés. Sur la droite de l’image ci-dessus, il y a une affiche largement déchirée qui montrait Le Pen portant le hijab. C’était l’une des nombreuses œuvres stylistiquement plausibles et pleines d’humour qui ont empiété sur les panneaux d’affichage. Leur auteur était Jaëraymie, un artiste de rue dans le moule mononymique Stewy ou Banksy.
Ils ont aussi montré : Macron dans un gilet jaune, son œil droit horriblement abattu par, vraisemblablement, un LBD (une balle en caoutchouc); la socialement conservatrice stridente Valérie Pécresse en tant que mariée lesbienne; Zemmour en tant que musulman. Celle de Macron exceptée, ce ne sont guère les images les plus sauvages. Ils sont parodiques des affiches plutôt que satiriques de leurs sujets.
Il est à noter que l’éminemment caricaturable Jean-Luc Mélenchon ne fait pas partie de l’œuvre de Jaëraymie filleavant. Lui, seul, est sanctionné – par son absence. Ce qui donne une certaine indication du vote « dans la rue ». Ou sans vote.
Les deux tours des élections ont été caractérisés par une abstention massive née d’une indifférence nihiliste, de véritables craintes d’agences gouvernementales violentes et de craintes injustifiées de scrutins truqués : la France n’est pas encore un pays comme la Grande-Bretagne dont les élections exigeront bientôt des surveillants fair-play du People’s Democratic Anti -Autocratie tyrannique de la Guinée équatoriale.
-
Jonathan Meades vit à Marseille. Il fait du crowdfunding pour son mégafiction, perruques vides
-
Avez-vous une opinion sur les questions soulevées dans cet article? Si vous souhaitez soumettre une réponse de 300 mots maximum par e-mail pour être considérée pour publication dans notre section de lettres, veuillez cliquer ici.
[ad_2]
Source link -8