Chambres fleuries : le château fleuri d’un artiste français | Intérieurs

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Je château de l’artiste Claire Basler, niché dans les collines languissantes du centre de la France, est rempli de fleurs à l’intérieur et entouré par elles à l’extérieur. Non seulement les fleurs sont les sujets préférés de ses peintures, mais elles sont aussi son décor préféré, et elle les dispose comme des installations dans chaque pièce pour compléter les peintures murales qu’elle peint sur les murs, les plafonds et les portes. Être à l’intérieur de la maison qu’elle partage avec son mari, Pierre Imhof, c’est comme être à l’intérieur d’un de ses tableaux – fascinant, magique et d’un autre monde.

La capacité de Claire à créer des environnements intérieurs uniques et profondément émouvants vient, en partie, de son désir de partager le pouvoir de plusieurs expériences d’enfance marquantes. À 12 ans, elle a eu une épiphanie dans un palais gothique d’Avignon. Alors que d’autres jeunes tiraient peut-être sur les manches de leurs parents pour demander une libération anticipée des visites au Palais des Papes, Claire était immobile à l’intérieur de ses murs du XIVe siècle. Enveloppée de toutes parts par d’anciennes fresques à l’intérieur de l’étude privée du pape Clément VI, la chambre du cerf, elle a été vaincue. « J’avais la forte impression que je ne regardais pas seulement le tableau », se souvient-elle, « mais que je faisais partie du tableau ».

Vernis français : une vue sur l'une des granges et le jardin de la cour.
Vernis français : une vue sur l’une des granges et le jardin de la cour. Photographie: Robyn Lea / Vivre à l’intérieur

La vision unique du monde de Claire a été héritée de ses parents. Son père, l’architecte moderniste français Jean-Jacques Basler, et sa mère, Bernadette Basler, ont refusé de souscrire aux tendances de leur époque. Son père avait une passion pour les fleurs sauvages et il a non seulement partagé son intérêt avec Claire, mais lui a appris à vraiment les voir. L’influence de ses enseignements sur ses œuvres d’art, les intérieurs de sa maison et sa vision a duré toute sa vie. « Nous vivons dans un monde visuellement très stimulant et pourtant nous passons désormais moins de temps à voir les choses », explique-t-elle. « Vous pouvez passer toute votre vie à penser que tout va mal, parce qu’on ne vous a pas appris à bien ouvrir les yeux. »

Pour Claire, une simple fleur a un sens accru. Son utilisation des fleurs comme sujets dans ses peintures et installations intérieures chez elle offre au spectateur une nouvelle façon d’expérimenter la couleur, la structure, la forme et l’espace. Elle pense que les mots « décor » et « décoratif » ont été abusés, ce qui a entraîné une disparition de l’appréciation des fleurs en tant que sujet d’art. « Une fleur n’est pas simplement un élément de décor, elle est vivante », explique-t-elle. « Le décor peut être une expression fondamentale de la beauté, et la beauté est intelligente – le moteur de la sagesse et de la compréhension. »

Claire a trouvé son cœur au Château de Beauvoir, dans la commune d’Échassières dans le centre de la France. Elle a également trouvé un grand amour et partenaire en Pierre, qu’elle a rencontré en 2006.

chambres peintes
« Une fleur n’est pas simplement un élément de décor – elle est vivante. Photographie: Robyn Lea / Vivre à l’intérieur

Lorsque Claire et Pierre ont acheté le Château de Beauvoir en 2011, il n’y avait ni eau chaude, ni chauffage, ni électricité, mais cela leur a fourni un projet commun dans un avenir prévisible. La propriété semblait parfaite, avec des arbres rares et un grand espace pour les zones d’herbe douce et de trèfle. Il y avait aussi une serre et de grands bâtiments supplémentaires, dont les anciennes écuries, qui fourniraient à Claire des ateliers et des espaces d’exposition baignés de lumière naturelle. Pierre, un bâtisseur passionné avec des compétences en soudure, menuiserie et maçonnerie, a prévu de se lancer dans une restauration de trois ans du château.

Pleine de romantisme, la réalité de la vie de château s’est avérée brutale. En octobre 2011, peu après avoir emménagé, la température a chuté. En oscillant entre -10C et -20C pour le mois, cela les a confinés dans deux pièces et a rendu le studio inutilisable. L’avantage était que Claire s’est sentie obligée de commencer à peindre sur les murs intérieurs des deux pièces qu’elles habitaient.

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Claire Basler et son mari ont entièrement restauré l’ancien château. Quand ils ont emménagé, il n’y avait pas de chauffage. Photographie: Robyn Lea / Vivre à l’intérieur

Désormais, des peintures murales recouvrent les murs de nombreuses pièces, avec la nature comme thème singulier. La croyance de Claire en la nature en tant que guérisseuse, muse et protectrice s’exprime dans chaque œuvre. Utilisant des peintures comme toile de fond, elle installe ensuite des arrangements floraux audacieux, utilisant souvent les mêmes fleurs que celles représentées sur les murs. Vus dans la pénombre du petit matin ou dans la pénombre d’un crépuscule d’hiver, le peint et le réel ne font plus qu’un.

Tout comme Claire au Palais des Papes, les hôtes de la maison ont souvent l’impression d’être à l’intérieur de son œuvre. Le brouillage des frontières entre l’extérieur et l’intérieur transporte les visiteurs dans un monde plus merveilleux que le nôtre. Le rêve de Claire d’exister non pas avec ses peintures mais à l’intérieur d’elles s’est réalisé, et elle partage ce rêve avec d’autres.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur fr.clairebasler.com

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