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Paris (AFP)- Le magazine satirique français Charlie Hebdo fait à nouveau la une des journaux en suscitant l’indignation en Iran, démontrant qu’il n’a rien perdu de son appétit de provocation ni de sa capacité à attiser les problèmes diplomatiques à l’étranger.
La publication irrévérencieuse et athée militante fonctionne aujourd’hui avec une protection policière 24 heures sur 24 et depuis un lieu secret, sept ans après avoir été attaquée par des hommes armés islamistes.
Douze personnes sont mortes dans cet assaut, dont certains de ses dessinateurs les plus célèbres, mais il continue de caricaturer et de se moquer des politiciens et des personnalités publiques dans un style délibérément vulgaire et irrespectueux.
Le plus controversé de tous, c’est qu’il a publié à plusieurs reprises des caricatures du prophète Mahomet – des actes considérés comme blasphématoires par de nombreux musulmans et qui ont servi de justification à l’attaque de 2015 contre son personnel.
« Il n’y a rien à regretter », a déclaré le directeur de Charlie Hebdo, Laurent Sourisseau, dit « Riss », devant un tribunal français en 2020 lors d’un procès de complices des hommes armés de 2015.
« Ce que je regrette, c’est de voir à quel point peu de gens se battent pour défendre la liberté. Si on ne se bat pas pour notre liberté, on vit comme un esclave et on fait la promotion d’une idéologie meurtrière », a ajouté le dessinateur, lui-même blessé dans l’attentat.
Les meurtres ont déclenché un élan mondial de solidarité avec la France et la liberté d’expression sous le slogan « Je suis Charlie », mais la publication rend également beaucoup de gens mal à l’aise, y compris en France.
Les critiques le considèrent comme inutilement provocateur envers les musulmans et même islamophobe, même s’il a fréquemment offensé d’autres groupes religieux, y compris les catholiques avec ses représentations crues du pape.
« Nous défendrons toujours la liberté d’expression », a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau à propos du magazine en 2020. « Mais la liberté d’expression n’est pas sans limites. »
femmes iraniennes
Riss était à l’origine de la dernière publication qui a exaspéré le gouvernement iranien. Il est apparu dans les kiosques français mercredi.
Des caricaturistes ont été invités à représenter le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le contexte des manifestations en cours contre son régime théocratique, notamment des femmes.
La couverture graphique cherchait à mettre en évidence la lutte pour les droits des femmes, tandis que d’autres étaient sexuellement explicites et insultantes envers Khamenei et ses collègues religieux.
De nombreuses caricatures ont souligné l’utilisation par les autorités de la peine capitale comme tactique pour réprimer les manifestations.
« C’était une façon de montrer notre soutien aux Iraniens et aux Iraniennes qui risquent leur vie pour défendre leur liberté contre la théocratie qui les opprime depuis 1979 », a écrit Riss dans un éditorial.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a promis une « réponse efficace et décisive » et les autorités ont fermé jeudi un institut de recherche français basé à Téhéran.
« Nous ne permettrons pas au gouvernement français d’aller au-delà de ses limites. Ils ont définitivement choisi la mauvaise voie », a écrit Amir-Abdollahian sur Twitter.
La dernière ligne fait écho à une autre en octobre 2020 dans laquelle la Turquie a accusé Charlie Hebdo de « racisme culturel » et de servir le soi-disant « agenda anti-musulman » du président français Emmanuel Macron.
Le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan était apparu en première page représenté en t-shirt et en slip, buvant une canette de bière tout en soulevant la jupe d’une femme portant le hijab.
– Discours de haine ? –
Charlie Hebdo a causé à plusieurs reprises des problèmes diplomatiques à l’étranger pour le gouvernement français, qui n’a aucun lien avec la publication mais fait face à des pressions intérieures pour défendre son droit à la liberté d’expression dans un pays officiellement laïc.
La France a des lois strictes sur le discours de haine qui criminalisent les commentaires discriminatoires ou incitatifs à l’égard de groupes raciaux ou religieux, mais elle n’impose pas de limites à ce qui peut être dit – ou dessiné – sur les religions ou les personnalités religieuses.
Cette liberté protégée par la Constitution est enracinée dans la lutte séculaire du pays contre le pouvoir de l’Église catholique.
De même, les dirigeants politiques et les personnalités publiques sont protégés contre les mensonges par les lois sur la diffamation et la diffamation, mais pas contre les moqueries ou les critiques.
Des manifestations anti-France et des appels au boycott des produits français ont balayé de nombreux pays à majorité musulmane en 2020 après que Macron a défendu le droit des caricaturistes à être blasphématoires.
En octobre de la même année, un enseignant français a été décapité pour avoir montré des caricatures du Prophète dans sa classe dans le cadre d’une discussion sur la liberté d’expression.
Le meurtre en plein jour dans une banlieue calme du nord-est de Paris a profondément choqué la France.
Macron a dénoncé « une confusion qui a été alimentée par de nombreux médias – et parfois des responsables politiques et religieux – qui consiste à dire que ces caricatures sont en quelque sorte le projet ou la création du gouvernement français ou du président ».
© 2023 AFP
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