La FIFA a alloué la Coupe du Monde 2030 à six nations et celle de 2034 à l’Arabie Saoudite, soulignant l’influence financière saoudienne. Cette décision, adoptée sans véritable vote lors d’un congrès virtuel, a suscité des critiques, notamment de la Norvège, qui remet en question le manque de transparence. Les réformes précédentes sont mises en danger, et des préoccupations persistent concernant les droits des travailleurs. Les modifications statutaires proposées renforcent le pouvoir du président de la FIFA, marquant un tournant controversé.
La FIFA a pris la décision d’attribuer la Coupe du Monde 2030 à six nations et la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite, ce qui marque un tournant significatif dans le monde du football, mettant en avant l’influence financière saoudienne. Cette situation aura des répercussions sur le paysage du football international.
Une des décisions les plus marquantes du football moderne a été adoptée sans véritable vote. Lors d’un congrès virtuel de la FIFA, l’approbation a été accueillie par des applaudissements. Ce geste, habituellement rare dans les discussions quotidiennes, est devenu un élément récurrent pour les fans de football, notamment à travers des instances comme la FIFA.
Le 11 décembre, la FIFA a officiellement attribué la Coupe du Monde 2030 et 2034. Bien que la double attribution soit normalement proscrite, des réformes cruciales ont été suspendues avec la collaboration de la DFB, ouvrant ainsi la voie à l’Arabie Saoudite. Chaled Nahar a expliqué dans le podcast Sport inside le fonctionnement de ce système controversé.
Les représentants des fédérations ont presque tous applaudi à la demande du président de la FIFA depuis leurs webcams, la secrétaire générale de la DFB, Heike Ullrich, faisant partie de ceux qui ont exprimé leur approbation. Le président Bernd Neuendorf était également présent en tant que membre du conseil, ajoutant son soutien. Ainsi, deux tournois de Coupe du Monde d’une valeur colossale ont été attribués sans concurrence, sans débat et sans transparence, des décisions qui étaient déjà en préparation depuis des mois.
Malgré de vives critiques, la FIFA a confirmé l’attribution de la Coupe du Monde à l’Arabie Saoudite. Le président Gianni Infantino, souvent décrit comme le ‘roi’, dirige un groupe qui suscite des interrogations, avec la DFB également impliquée dans cette controverse.
La Norvège exprime des réserves sur le processus d’attribution
‘Nous sommes bien conscients des critiques et des préoccupations’, a déclaré Gianni Infantino. ‘Je fais pleinement confiance à nos hôtes pour aborder toutes les questions ouvertes et offrir des tournois à la hauteur des attentes internationales’, a-t-il ajouté. ‘Nous nous engageons à fournir une Coupe du Monde mémorable’, a promis Yasser al-Misehal, président de la fédération saoudienne.
Un groupe d’organisations de défense des droits de l’homme, de syndicats et d’alliances de supporters a rapidement réagi, déclarant que ‘la FIFA et les fédérations nationales impliquées ne peuvent prétendre ignorer l’ampleur des risques’. Ils craignent des violations des droits des travailleurs, comme cela avait été observé lors des préparatifs de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Plusieurs demandes d’annulation de l’attribution ont été faites, mais sans succès.
L’argumentation de la fédération norvégienne concernant le processus d’attribution a été relayée par le secrétaire général Mattias Grafström. Lise Klaveness, présidente de la fédération norvégienne, a fait savoir que sa fédération avait des préoccupations sur la manière dont les décisions avaient été prises, estimant que cela contredisait les réformes établies après les scandales de 2016. Son objection a été consignée dans le protocole, et elle a choisi de ne pas applaudir, exprimant ainsi l’un des rares dissentiments.
Les réformes de la FIFA en danger avec l’attribution des Coupes du Monde
Le processus critiqué par la Norvège a été orchestré par le conseil de la FIFA, dont fait partie Bernd Neuendorf, président de la DFB, qui perçoit un salaire annuel de 250 000 dollars. En octobre 2023, les candidatures pour 2030, impliquant l’Amérique du Sud et l’Europe-Afrique, ont été fusionnées, excluant ces continents de l’attribution de 2034, tout comme l’Amérique du Nord à cause de la Coupe du Monde 2026. Cela a ouvert la voie à l’Arabie Saoudite sans compétition.
Le conseil de la FIFA a également proposé en mai 2024 des changements statutaires qui renforcent le pouvoir du président de la FIFA, un retour en arrière sur les réformes de 2016. Ces modifications permettent la réintroduction d’attributions doubles, comme celles pour les tournois de 2030 et 2034.
La Coupe du Monde 2030, qui sera attribuée par le congrès de la FIFA, impliquera six pays sur trois continents, résultant d’un accord avec l’Amérique du Sud et s’étalant sur six semaines. Ces attributions avaient été interdites pour des raisons de transparence et d’intégrité après les controverses entourant les attributions de 2010 à la Russie et au Qatar.
La FIFA prévoit de finaliser ses modifications statutaires lors de son congrès à Bangkok. Des experts y voient un recule par rapport aux réformes antérieures.
Les voix dissidentes face à la FIFA : un défi nécessaire
Bernd Neuendorf a précédemment annoncé son soutien aux deux candidatures. Il a aussi affirmé qu’il aurait voté pour l’Arabie Saoudite s’il n’y avait pas eu un vote groupé. Les décisions du conseil de la FIFA ont été prises à l’unanimité, et Neuendorf a exprimé son approbation pour tous les événements et la réintroduction de l’attribution.