La nouvelle directive européenne sur les emballages et les déchets d’emballages, présentée en novembre 2022 par la Commission européenne, fait l’objet de nombreux débats dans les milieux agricoles et industriels, ainsi qu’au sein des groupes écologistes. Son objectif est de lutter contre la quantité croissante de déchets d’emballages produits dans l’Union européenne en introduisant de nouveaux objectifs de réutilisation et de recyclage. La proposition de la Commission vise notamment un objectif de recyclage de 55 % des emballages en plastique pour les boissons et les plats à emporter, ainsi que de 85 % pour le papier et le carton d’ici 2030.
Un débat en cours
Le débat sur la nouvelle directive européenne sur les emballages et les déchets d’emballages implique différents acteurs, notamment les industries alimentaires, les agriculteurs et les groupes écologistes. Si ces acteurs sont d’accord sur la nécessité de réduire la quantité de déchets d’emballages, ils diffèrent en ce qui concerne les aspects environnementaux et socio-économiques liés à la proposition de la Commission européenne.
La commission de l’environnement du Parlement européen est en charge du dossier, mais la commission de l’agriculture a également décidé d’émettre un avis qui permettra d’orienter la proposition dans la bonne direction. Selon l’eurodéputée libérale allemande Ulrike Müller, « comme toujours, le diable est dans les détails » et plusieurs sujets devront être remis en question, notamment le rôle de l’emballage dans la chaîne alimentaire, la durée de conservation et la sécurité alimentaire.
La position de l’industrie
L’organisation d’agriculteurs de l’UE, Copa-Cogeca, et le secteur industriel remettent en question la science derrière les avantages environnementaux de la proposition par rapport à l’impact socio-économique attendu. Pour eux, il est primordial que la durabilité sociale et économique soit garantie, surtout si les mesures proposées auront un impact économique sur le secteur de l’emballage. Martin Engelmann, directeur de l’Association allemande des emballages plastiques, recommande de réduire la proposition de l’exécutif et de se concentrer sur ce qui est vraiment nécessaire, notamment en ce qui concerne la recyclabilité des emballages plastiques. Il affirme également que les règles actuelles « discriminent » les emballages plastiques.
L’aspect environnemental de la proposition
Les groupes écologistes approuvent globalement la proposition de la Commission européenne, mais mettent en garde contre une « approche à somme nulle ». Selon Marco Musso, responsable des politiques au sein de l’European Environmental Bureau, il y a un risque d’un débat qui oppose la sécurité alimentaire d’un côté, et les mesures nécessaires pour réduire l’impact environnemental des déchets d’emballages de l’autre. Plusieurs études ont montré que la vente d’articles en vrac est plus efficace pour réduire les déchets qu’un emballage. En outre, la dimension de l’hygiène doit être examinée pour la réutilisation des emballages.
Conclusion
La nouvelle directive européenne sur les emballages et les déchets d’emballages suscite de nombreux débats entre les groupes écologistes, l’industrie alimentaire et les agriculteurs. Si tous les acteurs s’accordent sur la nécessité de réduire la quantité de déchets d’emballages, ils diffèrent quant à la façon d’y parvenir. Les aspects environnementaux et socio-économiques sont au cœur des préoccupations des différents acteurs. Cependant, la directive vise un objectif ambitieux de réduction du taux de recyclage de certains matériaux d’emballage.
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