Coups, famine et abus sexuels : l’augmentation des incarcerations de Palestiniens par Israël dans des conditions souvent inhumaines

Coups, famine et abus sexuels : l'augmentation des incarcerations de Palestiniens par Israël dans des conditions souvent inhumaines

Fadi Bakr, un Palestinien de 26 ans, détaille son expérience traumatisante après avoir été blessé et arrêté par l’armée israélienne. Interrogé dans des conditions inhumaines, il décrit des actes de torture à Sde Teiman, une prison militaire improvisée. Depuis l’escalade du conflit après l’attaque du Hamas en octobre 2023, Israël a adopté des mesures sévères contre les Palestiniens, entraînant des abus de droits humains, selon plusieurs témoignages et rapports d’organisations de défense des droits.

Fadi Bakr parle d’une manière posée, mais son récit est marqué par la douleur et la peur. Ce jeune homme de 26 ans se remémore le 5 janvier 2024, jour où il recherchait de la farine et a été pris dans une fusillade qui lui a coûté une balle dans la jambe gauche. Après avoir été secouru par des soldats israéliens, il a été emmené hors de la bande de Gaza, les yeux bandés et menotté.

Une fois en Israël, Bakr a subi des interrogatoires dans divers lieux. Il affirme avoir été victime de chocs électriques, de traitements humiliants et de torture, avec des questions répétées sur ses liens avec le Hamas. Son récit le mène à la tristement célèbre prison de Sde Teiman, qu’il décrit ainsi : « Ce n’est pas une prison. Ce sont des baraques ouvertes où nous devons nous agenouiller, attachés, toute la journée. Nous étions régulièrement battus. »

Une nouvelle dureté en Israël

Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, qui a fait 1200 victimes israéliennes et provoqué plus de 250 kidnappings, Israël a intensifié sa répression envers les Palestiniens, notamment en milieu carcéral. Si la plupart des personnes arrêtées sont liées au Hamas, des civils innocents se retrouvent parfois également derrière les barreaux en raison de circonstances malheureuses.

Environ un an après le début du conflit, Israël a interpellé environ 4600 Palestiniens de Gaza. Parmi eux, 2000 ont été libérés faute de preuves les liant à des activités terroristes, Fadi Bakr inclut. Bien que ses déclarations ne puissent être vérifiées de manière indépendante, ses expériences rejoignent celles d’autres anciens prisonniers libérés.

Les abus signalés dans les prisons israéliennes sont souvent exploités par le Hamas à des fins de propagande, tandis que des groupes israéliens dénoncent les conditions inhumaines qui prévalent dans ces centres de détention surpeuplés. Selon des lanceurs d’alerte, la violence est en hausse, la nourriture est insuffisante et les humiliations sont fréquentes.

Conditions de détention déplorables

Les arrestations massives qui ont eu lieu dans la bande de Gaza à partir de décembre 2023 ont conduit de nombreux détenus à Sde Teiman, une ancienne base militaire réaménagée en prison. Les cellules sont décrites comme de grandes salles ouvertes, souvent surpeuplées, où les détenus sont maintenus dans des conditions précaires. Un témoignage d’un sous-officier anonyme témoigne d’un environnement semblable à une étable, éclairé nuit et jour.

Les prisonniers, yeux bandés et attachés, doivent rester assis sans bouger, sous peine de sanctions. Les abus physique, comme des coups, sont également alarmants, rapportés par des soldats témoins. Selon la législation israélienne, ces détenus sont considérés comme des « combattants illégaux », ce qui leur retire certains droits accordés aux prisonniers de guerre. Bien que les règles aient été révisées pour certains aspects des délais de détention, la situation demeure préoccupante.

Violences sexuelles haussent l’alarme

Des allégations de violences sexuelles à Sde Teiman ont suscité une attention médiatique considérable, notamment après la diffusion d’une vidéo révélant un viol présumé d’un détenu. D’anciens prisonniers évoquent des actes de violence sexuelle, dont des coups sur les parties génitales. Bakr affirme également avoir été témoin d’un incident similaire au sein de la prison.

Les conditions médicales sont alarmantes, comme l’indique un médecin ayant visité le camp militaire ; plusieurs détenus étaient dans un état critique. Le manque d’équipement médical essentiel et de soins appropriés pour les blessures par balle est flagrant, provoquant des inquiétudes quant à la manière dont ces individus sont traités.

Un impact politique sur les conditions de détention

Une augmentation des arrestations a également été observée en Cisjordanie, où le nombre de détenus a récemment augmenté. Un ancien prisonnier, Omar Asaf, illustre la détérioration des conditions de vie en prison. Selon lui, de nombreux prisonniers souffrent de mauvais traitements, allant de l’insuffisance alimentaire à des