Crise d’inflation : les étudiants français peinent à survivre

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20% des étudiants en France vivent en dessous du seuil de pauvreté. La hausse des prix alimentaires et la flambée des factures énergétiques aggravent leur situation.

Notre reporter Valérie Gauriat a rencontré certains de ceux qui peinent à joindre les deux bouts, ainsi que les associations qui les soutiennent à travers le pays.

Du COVID à la crise énergétique

Les yeux de Baptiste et Mustafa s’illuminent à la vue des kiwis dans leur cabas. « Les kiwis sont un luxe », explique Baptiste. Ils sont deux parmi le millier d’étudiants qui ont participé à la distribution alimentaire organisée à Paris par Cop1, une association étudiante créée pendant la pandémie de COVID 19 pour soutenir les étudiants dans le besoin.

JR A’Weng, le directeur général de Cop1, dit qu’il ne pensait pas qu’ils organiseraient des distributions de nourriture après les fermetures de COVID. Mais avec la hausse de l’inflation, « c’est de plus en plus difficile pour les étudiants de faire face, et il y a une vraie pauvreté ».

Un risque d’échec plus élevé

Elodie a échoué deux fois à ses examens à Lyon pendant les confinements liés au COVID, elle a donc perdu sa bourse. Elle a commencé une nouvelle vie à Rennes, dans le nord-ouest de la France. Elle a passé un mois dans sa voiture avant de pouvoir trouver un logement étudiant.

Souffrant de plusieurs handicaps, ses frais médicaux, pris en charge en partie seulement par l’assurance sociale maladie, grignotent – ​​dans son petit budget. Sa situation impacte ses études.

« Je m’endors pendant les cours, je sèche les cours pour voir une assistante sociale ou aller aux distributions alimentaires », raconte-t-elle.

A Lyon, troisième ville du sud-est de France et l’une des plus chères du pays, la fédération des associations étudiantes, Gaelis, gère un magasin dit solidaire où les étudiants peuvent acheter des biens à 10% du prix du marché.

Sa présidente, Laure Morin, explique : « Le manque de sécurité financière que l’on constate chez les étudiants est pour eux un énorme fardeau mental. Les étudiants sont obligés de travailler. Et si les étudiants travaillent plus de 12 heures en parallèle de leurs études, ils sont trois fois plus susceptible d’échouer. »

Le gouvernement envisage une réforme du système de bourses aux étudiants, mais un changement concret n’est pas attendu de sitôt.

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