Customize this title in french « Être écrivain, c’est découvrir une vérité » : Milan Kundera – une vie entre guillemets | Milan Kundera

Make this article seo compatible,Let there be subheadings for the article, be in french, create at least 700 wordsÊtre écrivain Quand j’étais petit garçon en culotte courte, je rêvais d’une pommade miraculeuse qui me rendrait invisible. Puis je suis devenu adulte, j’ai commencé à écrire et je voulais réussir. Maintenant, j’ai du succès et j’aimerais avoir la pommade qui me rendrait invisible. Pour un écrivain, l’expérience de vivre dans plusieurs pays est une énorme aubaine. Vous ne pouvez comprendre le monde que si vous le voyez de plusieurs côtés. Avec la première histoire des Amours risibles (je l’ai écrite en 1959), j’étais certain de m’être « trouvé ». Je suis devenu prosateur, romancier, et je ne suis rien d’autre. Depuis, mon esthétique n’a pas connu de transformations ; il évolue, pour reprendre votre mot, linéairement. J’ai vécu en Tchécoslovaquie jusqu’à mes 45 ans. Étant donné que ma véritable carrière d’écrivain a commencé à 30 ans, je peux dire que la plus grande partie de ma vie créative se déroulera en France. Je suis beaucoup plus lié à la France qu’on ne le pense. Être écrivain ne signifie pas prêcher une vérité, cela signifie découvrir une vérité. Milan Kundera avec sa femme Vera Kunderova à Prague en 1973. Photographie : AFP/Getty ImagesSur les romans La bêtise des gens vient du fait qu’ils ont réponse à tout. La sagesse du roman vient d’avoir une question pour tout Un roman n’affirme rien ; un roman cherche et pose des questions. Je ne sais pas si ma nation périra et je ne sais pas lequel de mes personnages a raison. J’invente des histoires, je les confronte, et par là je pose des questions. Je pense que l’importance du roman dans la culture européenne a été énorme ; L’homme européen est impensable sans le roman, il a été créé par lui. Pendant des siècles, c’était la première chose que l’on lisait. L’amour de l’aventure, si européen, l’aventure comprise comme une valeur. Si vous dites : « J’ai vécu ma vie sans aventure », alors c’est un échec, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est le roman qui nous a inspiré cet amour de l’aventure. Il y a quatre grands romanciers : Kafka, Broch, Musil, Gombrowicz. Je les appelle la « pléiade » des grands romanciers d’Europe centrale Un auteur, une fois cité par un journaliste, n’est plus maître de sa parole… Et cela, bien sûr, est inacceptable. Sur le sexe De nos jours, alors que la sexualité n’est plus taboue, la simple description, la simple confession sexuelle, est devenue visiblement ennuyeuse. Comme Lawrence semble daté, ou même Henry Miller, avec son lyrisme d’obscénité ! C’est le sexe des romans et non celui de leurs auteurs qui doit nous intéresser. Tous les grands romans, tous les vrais romans sont bisexuels. C’est dire qu’ils expriment à la fois une vision féminine et masculine du monde. Le sexe des auteurs en tant que personnes physiques est leur affaire privée. Sur l’Europe centrale Il serait insensé d’essayer d’en tracer exactement les frontières. L’Europe centrale n’est pas un État : c’est une culture ou un destin. En fait, que signifie l’Europe pour un Hongrois, un Tchèque, un Polonais ? Depuis mille ans, leurs nations appartiennent à la partie de l’Europe enracinée dans le christianisme romain. Ils ont participé à toutes les périodes de son histoire. Pour eux, le mot « Europe » ne représente pas un phénomène géographique mais une notion spirituelle. Ce n’est pas la Russie mais le communisme qui prive les nations de leur essence. J’ai appris la valeur de l’humour à l’époque de la terreur stalinienne… Le sens de l’humour était un signe de reconnaissance digne de confiance. Depuis, je suis terrifié par un monde qui perd son sens de l’humour.

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