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WAlors que le monde se concentre sur les nombreuses façons dont la guerre entre Israël et le Hamas remodèle la géopolitique du Moyen-Orient, les puissances occidentales sont également confrontées à son impact sur leurs sociétés et leur politique intérieure. L’inquiétude ne porte pas seulement sur les répercussions régionales immédiates, mais aussi sur les répercussions à Paris, Berlin, Londres et au-delà.
Compte tenu de l’histoire tortueuse de la France et de l’Allemagne, la montée de l’antisémitisme dans les deux pays est particulièrement préoccupante à la suite du massacre du Hamas en Israël le 7 octobre et de la guerre de représailles menée par le gouvernement israélien. En France, qui compte les plus grandes communautés juive et musulmane d’Europe, les événements pourraient potentiellement opposer deux minorités – qui ont toutes deux des raisons de se sentir systématiquement et historiquement victimisées et persécutées – l’une contre l’autre. En Allemagne, le poids de la Seconde Guerre mondiale n’a pas besoin d’être expliqué.
Les dirigeants des deux pays ont réagi à la montée inacceptable des actes antisémites. Le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, a enregistré une déclaration vidéo directe et sans faille de 10 minutes. Il affirmait que la sécurité d’Israël faisait partie de la mission de l’Allemagne. Staatsräson, mettant l’accent sur une responsabilité à la fois collective et profondément individuelle envers chaque personne en Allemagne. Habeck a rappelé aux Allemands – à trois reprises – que l’Holocauste s’était produit de mémoire d’homme. Il s’agissait d’une mise en garde contre le fait que ces événements ne doivent pas sombrer dans le flou du temps historique – mais rester réels et présents.
En France, Emmanuel Macron a lancé un avertissement similaire, mais a choisi de le faire au sein de la loge maçonnique la plus prestigieuse de France, Le Grand Orient de France, connue pour son anticléricalisme et son dévouement à la raison et aux valeurs des Lumières. C’est un lieu d’intellectualisme pur, d’idées et de rhétorique, déconnecté des formes incarnées d’appartenance. Lorsque le mot « juif » fut finalement prononcé, c’était pour souligner que « persécuter un juif est toujours une forme de persécution contre la république ». C’était l’inverse de la tentative de Habeck de rapprocher les auditeurs de l’expérience humaine : Macron parlait de la persécution comme d’une abstraction.
La honte partagée qui suscite ces différents avertissements révèle les angles morts et les rendements décroissants de ces appels aujourd’hui. Peut-être surtout, il révèle les crises d’identité au cœur des pays les plus puissants de l’UE.
Au cours des deux dernières années, l’Allemagne a vu sa confiance dans le mercantilisme comme outil de démocratie exposée comme immorale, sa confiance dans le confort comme gage de réussite remise en question, ses prouesses industrielles mises à l’épreuve par sa dépendance à l’égard de la Chine et son caractère pacifiste remanié par les nécessités de la guerre. . Une résurgence de l’antisémitisme peut ressembler à une remise en question de sa dernière vérité fondamentale. Les réaffirmations brutales de ces vérités par Habeck étaient donc nécessaires, mais aussi désespérées.
Les propos de Macron ont révélé les limites d’un universalisme qui, parce qu’il affirme des valeurs républicaines intemporelles, ne peut permettre une revisitation du passé comme un lieu réel, avec de réelles souffrances. D’où la difficulté de composer avec l’antisémitisme et le colonialisme, réduits à des atteintes aux idéaux de la République française plutôt qu’à des crimes contre les peuples. Cette fétichisation des mots au détriment de la vérité est en partie ce qui permet à un parti comme le Rassemblement national de Marine Le Pen de marcher sans vergogne contre l’antisémitisme.
Lorsque la république devient une abstraction, elle devient un espace vide sur lequel chacun peut projeter les fantasmes les plus ignobles ; lorsque les victimes de la persécution ne seront plus de chair et de sang, elles pourront être embrassés ou rejetés, tout comme les persécuteurs. Le Pen et son équipe (comme de nombreux autres partis d’extrême droite) redéfinissent ce qui constitue un crime et ce qui constitue une victime. Les Juifs (que le Rassemblement national et son prédécesseur, le Front national, ont persécutés depuis leur création) se voient accorder le statut de victime par le Rassemblement national lorsqu’il peut trouver des boucs émissaires plus commodes – en l’occurrence, des musulmans.
Il y a un paradoxe dans tout cela. Le choix par Habeck des mots les plus simples et les plus directs traduisait l’autorité et l’honnêteté. Mais cela a également servi à souligner que ces mots ne peuvent plus faire le travail à eux seuls sans une nouvelle histoire nationale. dans lequel l’Allemagne se redéfinit comme un autre type de réussite – éloignée à la fois du cauchemar de l’Holocauste et de la paix mercantiliste qui a soutenu le pays pendant la guerre froide et la réunification, mais qui semble désormais usée.
Le récit de Macron, quant à lui, montre les limites du récit lorsqu’il n’est pas disposé à aborder des vérités dures. Là où Habeck manque d’histoire, Macron manque de vérité. Et aucun des deux pays ne peut avancer : l’Allemagne parce qu’elle est piégée par les vérités du passé, et la France parce qu’elle refuse de les reconnaître en s’en tenant à une histoire de plus en plus creuse.
Dans ce contexte, il est difficile de convaincre que de nouveaux récits émergent – des récits qui intègrent le passé mais permettent également de forger de nouvelles identités nationales. Avec une guerre qui fait rage en Europe elle-même et la résurgence des partis d’extrême droite au sein des démocraties du continent, de tels « échecs identitaires » menacent la cohésion et la capacité de l’UE.
Aujourd’hui, la guerre au Moyen-Orient rend cette menace encore plus pressante. Les dirigeants français et allemands permettent à ceux qui ont tout à gagner de ce vide d’utiliser leurs défauts comme une arme. On a beaucoup écrit sur l’échec de l’UE à jouer un rôle au Moyen-Orient – mais le leadership ne peut pas émerger de Bruxelles tant que ses démocraties fondatrices hésitent à entreprendre leur propre reconstruction.
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Catherine Fieschi est analyste politique. Elle est membre du Centre Robert Schuman de l’Institut universitaire européen de Florence et auteur de Populocracy.
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