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La police kényane a tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants lors d’affrontements qui ont fait au moins 12 blessés mercredi alors que l’opposition organisait des manifestations appelant le gouvernement du président William Ruto à baisser le coût de la vie.
L’opposition a appelé à trois jours de manifestations dans tout le pays visant à forcer le président à abroger une loi de finances imposant de nouvelles taxes.
Ruto avait promis qu’aucune manifestation n’aurait lieu, affirmant qu’il prendrait « de front » le chef de l’opposition Raila Odinga.
Dans un communiqué, l’opposition a condamné l’arrestation de sept dirigeants élus et de deux proches collaborateurs d’Odinga, la qualifiant de « tentative désespérée » de l’administration Ruto de paralyser l’opposition.
Les entreprises et les écoles de Nairobi ont été fermées car la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants.
Des manifestations ont été signalées dans plusieurs autres régions du pays, notamment les comtés occidentaux de Kisumu, Migori et Kisii, où l’opposition bénéficie d’un énorme soutien.
La police avait déclaré que les manifestations étaient illégales car aucun permis n’avait été délivré, mais le droit de manifester pacifiquement est inscrit dans la constitution kenyane.
Les manifestations de la semaine dernière ont tué au moins 10 personnes. De nombreuses autres personnes ont été blessées, dont 53 enfants qui ont été en état de choc après que des gaz lacrymogènes ont été lancés à l’intérieur de l’enceinte de leur école.
Les chefs religieux ont appelé au dialogue entre le gouvernement et l’opposition pour mettre fin aux manifestations. Les évêques catholiques ont publié mercredi une déclaration réitérant qu' »il ne faut plus verser de sang » et ont exhorté le président à abroger la loi de finances récemment adoptée qui a agité de nombreux Kenyans.
La loi a relevé le prix du carburant à son plus haut niveau alors que le gouvernement met en œuvre un doublement de la taxe sur la valeur ajoutée sur les produits pétroliers à 16 %. Les prix ont pris effet malgré une décision de justice suspendant l’application des nouvelles taxes controversées.
Cette semaine, le Fonds monétaire international a qualifié l’approbation de la loi d’étape « cruciale » pour réduire les vulnérabilités de la dette du Kenya.
Des émissaires occidentaux de 13 pays ont publié mardi une déclaration conjointe appelant au dialogue et se sont dits préoccupés par les pertes en vies humaines et la destruction de biens.
Human Rights Watch a également exhorté les dirigeants politiques à cesser de qualifier les manifestants de « terroristes » et à respecter le droit de manifester pacifiquement. Le groupe a appelé la police pour avoir utilisé la force et des balles réelles pour affronter les manifestants.