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je Je me souviens du moment où mon colocataire écossais m’a montré un extrait de Gérard Depardieu dans Le Camion de Marguerite Duras de 1977, preuve de son attrait juvénile. En tant que femme née en France dans les années 1980, ma mémoire récente le représentait comme une figure plus imposante, encline à débordements dans le sens de la démesure – un trésor national : symbole d’un certain rabelaisien laisser allerune indulgence excessive des appétits de l’homme.
Je ne mentirai pas et ne dirai pas que la dernière polémique sur Depardieu – les accusations de viol et d’agression sexuelle passées – a été un choc dans la maison de mes parents au nord de Paris, où je passe les journées tranquilles entre Noël et le nouvel an.
En effet, ni son comportement problématique, souvent ostensiblement sexiste, ni la ferveur de ses soutiens dans l’industrie n’ont surpris une grande partie du public français. Même la publication d’une lettre de 56 sympathisants dans la presse française déclarant leur solidarité avec lui, face à une annulation sociale imminente, semblait être une vieille nouvelle ; car il y avait eu un événement similaire en 2018 et à plus grande échelle. Ensuite, l’actrice Catherine Deneuve et l’écrivaine Catherine Millet faisaient partie des 100 signataires d’un texte du Monde appelant à une autre parole (un autre discours) sur le mouvement #MeToo, au moment où il gagne du terrain en France. La différence est que cette fois, les signataires se sont portés à la défense d’un seul homme (puissant).
Pourtant, comme pour cette première lettre ouverte anti-#MeToo, le langage de celle-ci semble passer à côté de l’essentiel. Le titre de ce texte, publié par le journal de droite Le Figaro le 25 décembre, est un plaidoyer pour ne pas « effacer » Depardieu. Vraisemblablement, cela s’adresse au public français. Mais ses auteurs – pour l’essentiel des acteurs de l’industrie cinématographique et médiatique française – supposent-ils qu’une réponse publique aux allégations de viol et d’inconduite sexuelle ait, à elle seule, le pouvoir d’« effacer » une superstar du paysage culturel ?
La lettre salue Depardieu comme « probablement le plus grand acteur français vivant » et « l’un des derniers géants sacrés du cinéma français ». C’est, semble-t-il, ce statut – qu’il convient de protéger.
Dans sa réponse aux allégations de Depardieu le 20 décembre, le président français Emmanuel Macron a affirmé que l’égalité entre les hommes et les femmes était la bataille centrale de sa présidence depuis le début de son premier mandat en 2017, et il a imploré un panel de journalistes de laisser la justice fait son travail. « Je ne supporte pas une chasse à l’homme », a-t-il déclaré, saluant l’acteur comme une fierté pour la France. Cela me fait penser que l’histoire de Depardieu est plus qu’un simple exemple de plus du positionnement de guerre culturelle d’une génération plus âgée de Français et de Françaises : il s’agit en réalité d’un protectionnisme réactionnaire de la présence culturelle de la France dans le monde.
On a demandé à Macron s’il soutenait le retrait de Depardieu de sa Légion d’honneur, la plus haute distinction française, fondée par Napoléon en 1802 en récompense de services éminents rendu au pays. Parmi les services éminents que peut rendre le récipiendaire de la Légion d’honneur figure la participation à le rayonnement culturel de la France. Cette phrase emprunte à la métaphore du soleil, ses rayons rayonnant sur le monde environnant, et c’est, disent ses partisans, Depardieu, dont l’art reflète bien la France, ses valeurs et son art de vivre. Mais toutes les personnalités publiques n’en profitent pas autant. L’auteur autrefois célébré Gabriel Matzneff n’a recueilli aucun soutien public lorsqu’il a été dénoncé comme pédophile en 2020.
En France, notamment dans la France conservatrice, il existe un fort attachement à l’idée de prestige culturel. C’est un attribut que beaucoup pensent que le reste du monde envie encore. Le problème réside dans l’idée persistante selon laquelle la culture française, dans son essence, ne peut être qu’une seule chose : un écho du passé. C’est à cette tendance conservatrice que Macron cherche à faire appel avec ses paroles de soutien à Depardieu. Ils détournent également utilement la conversation des problèmes politiques actuels du président en matière d’immigration.
Je déplore les représentations paresseuses d’une France dépravée par une presse britannique et américaine qui s’empare de chaque nouveau cas de harcèlement sexuel avec empressement. Je note, par exemple, qu’aucun effort n’a été fait pour présenter le comportement présumé du prince Andrew comme un phénomène intrinsèquement britannique.
Pourtant, qui peut contredire Annie Ernaux – l’auteure lauréate du prix Nobel – qui a récemment décrit la France comme un « pays véritablement sexiste ». Étant donné le manque persistant d’intérêt pour la voix des femmes dans le discours public aujourd’hui – du moins dans les sphères supérieures du pouvoir – c’est certainement le cas.
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Elsa Court est maître de conférences en français à l’Université d’Oxford
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