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je suis assis sur le sol de mon salon, immobile et entouré d’objets, le tout sur d’importantes affaires sous-marines. Moi aussi, je suis dans la mer profonde et je dois y rester jusqu’à ce que de nouvelles instructions soient reçues. Après l’avoir jeté étant plus jeune, mon fils de quatre ans est revenu à Octonautes avec enthousiasme. Si vous n’êtes pas déjà fan, il s’agit d’une extravagance de divertissement éducatif toyétique produite en Irlande, dans laquelle une flotte d’animaux anthropomorphes joliment dessinés sauvent et recherchent des créatures marines.
À la suite de cette émission télévisée, mon fils sait tout ce qu’il y a à savoir sur les lamproies et la fosse des Mariannes, et pose des questions solennelles et approfondies sur le crabe yéti et les bouches hydrothermales. Lorsque nous avons eu des amis la semaine dernière, les questions sur ces fissures du fond marin sont devenues son ouverture de conversation standard, entraînant des regards perplexes d’adultes qui n’avaient aucune idée de ce qu’était un «évent hydro-fermal». La nuit, mon fils m’attire à lui et me dit d’un air endormi que les siphonophores ne sont pas du tout des animaux isolés, mais plusieurs organismes opérant à l’unisson.
Nous n’avons que deux jouets de son passage précédent au sein du fandom. Ceux-ci ont peu fait pour assouvir son appétit. Au lieu de cela, il a coopté tous ses autres jouets, et un nombre croissant d’objets tertiaires, dans un réseau complexe d’objets hors marque. Octo-marchandise. Pat’ Patrouille véhicules, cartons d’œufs en plastique, Rubik’s cubes, tous rassemblés dans une flottille alambiquée d’auxiliaires Octonaute des épaves, engagées dans des missions d’une telle abstrusité que leurs règles sont impossibles à suivre pour quiconque d’autre.
Prends cet objet sur mon genou, par exemple – ou plutôt, n’ose pas. Il ne faut pas le déplacer puisqu’il s’agit en fait du Gup-I, une station mobile de recherche sur la glace qui est actuellement stationnée avec moi en Antarctique. Ce n’est pas le cas, bien sûr. C’est la télécommande du téléviseur, et j’aimerais bien l’utiliser, ou du moins la déplacer, très bientôt. De telles chicanes ne le découragent pas.
Une fois qu’un objet se voit attribuer une nouvelle identité, il n’est jamais oublié. Il encercle sa pléthore de mandataires improvisés, menant des missions labyrinthiques d’une complexité déconcertante. Les idées rebondissent dans sa tête si vite qu’on peut le voir lutter pour les faire sortir, pris au piège de leur hâte comme les Trois Stooges coincés dans un cadre de porte. Il y a quelque chose d’euphorique, voire d’épuisant, à le regarder. Il dépense plus d’énergie mentale et physique dans le jeu que moi dans à peu près tout ce que j’ai fait au cours de la dernière décennie, y compris la parentalité. Je pense que je préfère passer mon temps libre à penser peu et à bouger moins.
Heureusement, cela lui convient pour l’instant. Tout mouvement de ma part déséquilibrerait simplement la hiérarchie trépidante de notre nouvel univers partagé. Comme j’apprends quand j’atteins de mon perchoir dans l’Antarctique pour la télécommande du téléviseur. Il me lance un regard depuis la mer de Chine méridionale. Châtié, je recule sous les profondeurs.
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