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‘TLes féministes révolutionnaires d’aujourd’hui ne sont pas sans précédent », l’observateur » notée en 1976, replaçant le féminisme de la deuxième vague dans son contexte historique avec un hommage aux femmes qui se sont battues « pour la révolution politique et pour la révolution socio-sexuelle ». (L’article a été écrit par un homme.)
Opposant implacable au régime mandchou chinois, Ch’iu Chin (1875-1907) « montait à cheval, excellait dans le combat à l’épée, fabriquait des bombes, entraînait des combattantes et organisait des armées secrètes ». Elle a consacré une grande partie de son énergie au sort des femmes, en fondant un journal féministe et en protestant contre les mariages forcés, le concubinage (« véritablement un enfer sur terre ») et les pieds bandés.
Sa carrière révolutionnaire a culminé lorsqu’elle « a orchestré à elle seule l’insurrection d’une province entière ». Ça a échoué; elle a été torturée et exécutée, saluant sa condamnation à mort par un vers de poésie : « La pluie d’automne et le vent d’automne me feront mourir de chagrin ».
Louise Michel (1830-1905), héroïne de la Commune de Paris de 1871, s’est radicalisée en voyant les tirs de l’armée sur les Parisiens alors qu’ils protestaient contre la capitulation du régime dans la guerre franco-prussienne. « Comment elle n’a pas été tuée 100 fois sous mes yeux, je ne comprends pas », a déclaré avec admiration l’homme d’État Georges Clemenceau à propos de ses combats en première ligne dans les mois qui ont suivi, et notamment lors de la « Semaine sanglante » en mai. Capturée et déportée en Nouvelle-Calédonie, « elle ressemblait à une vieille paysanne épuisée par le travail de la terre », à son retour neuf ans plus tard, mais stoppa la circulation à la gare Saint-Lazare où une foule scandait «Vive Louise Michel‘; ses funérailles ont réuni les plus grandes foules depuis celles de Victor Hugo.
Alexandra Kollontai (1872-1952) était autrefois décrite comme l’une des « deux seules communistes de Russie » ; l’autre était Lénine. Mais son objectif de libérer les femmes et de forger une nouvelle moralité sexuelle était trop révolutionnaire, même pour les bolcheviks. Elle a réussi à introduire certaines dispositions sur la maternité et a aidé à rédiger des lois légalisant l’avortement avant de perdre la faveur politique. Fréquemment amoureux et souvent déçu, Kollontaï rêvait d’un nouvel « amour solidaire » et de relations sexuelles « aussi simples et aussi simples que de boire un verre d’eau ». À l’image de la société égalitaire dont elle rêvait, on a l’impression que nous attendons toujours que cela se produise.