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La collaboration du Welsh National Opera avec le cirque NoFitState dans le dernier opéra de Benjamin Britten a créé un spectacle époustouflant. Basée sur la nouvelle de Thomas Mann, l’œuvre impose d’énormes exigences au ténor qui interprète le rôle de Gustav von Aschenbach – chanté ici héroïquement par Mark Le Brocq – mais c’est un opéra qui dépend du casting de la belle vision qu’est Tadzio. Il est le garçon polonais retenu de plus en plus obsessionnellement par Aschenbach, à la recherche d’une libération bénie de la douleur du blocage de l’écrivain. Tadzio est un rôle non parlant normalement confié à un danseur, mais la réalisatrice Olivia Fuchs introduit ici une toute nouvelle dimension spatiale sous la forme du voltigeur belge Antony César. C’est en effet sa grâce suprême et son athlétisme qui tiennent tout le public sous son emprise.
Pour aller plus loin, Fuchs fait des acrobates toute la famille polonaise de Tadzio – Diana Salles, la mère funambule et acrobate – et plusieurs interventions animent ce qui est parfois considéré comme les longueurs de la partition de Britten. Les séquences de gestes aériens et de cirque apportent un élément distinctif du film Les Enfants du Paradis de Marcel Carné. Ceci, associé aux allusions aux anges de lumière, constitue un contrepoids aux sept rôles chantés par le baryton Roderick Williams, différentes manifestations d’un personnage unique dont la nature sinistre sous-jacente – son vieux gondolier, signe avant-coureur de la mort – en fait plus l’ennemi juré d’Aschenbach que l’altérer. ego. Les caractérisations de Williams sont brillantes et agiles, certaines projetées vocalement avec plus de robustesse que d’autres.
Le décor de la designer Nicola Turner est principalement monochrome, une boîte noire avec une vidéo diffusant lentement de l’eau clapotant dans des images de cyclorama évocatrices sur le mur du fond. Les clients du Grand Hôtel des Bains du Lido sont toute en élégance édouardienne en blanc ; la population porte du gris foncé, sur lequel se détachent les ailes blanches et plus tard les masques vénitiens. L’ambiance sombre et crépusculaire symbolisant le besoin désespéré d’Aschenbach de retrouver la lumière de l’inspiration suggère également l’apparition insidieuse du choléra. Basée à nouveau sur l’expérience de Mann lors de l’épidémie de 1911 à Venise, sa menace semble bien réelle à la suite du Covid.
Les couleurs vives viennent avec l’Apollon doré d’Alexander Chance, présidant les jeux olympiques qui font comprendre à Aschenbach qu’il aime Tadzio, puis rivalisant avec Dionysius en costume écarlate de Williams – beauté contre passion – pour l’âme de l’écrivain endormi. Il y a moins d’érotisme dans ce rêve que dans le pas de deux combatif final du Tadzio avec Jaschiu de Riccardo Saggese, qui joue également le rôle de gouvernante polonaise. La tête de Tadzio n’est pas enfoncée dans le sable comme Britten l’a ordonné mais, cédant à la force supérieure de son adversaire, il lève ses lèvres vers lui pour un baiser. C’est le moment de la disparition d’Aschenbach.
Forte présence partout, Le Brocq transmet à la fois par une voix profondément sympathique et par son langage corporel l’angoisse d’Aschenbach. Leo Hussain dirige d’une main sûre, le chœur du WNO est formidable, tout comme les nombreux rôles de camée, l’orchestre du WNO savourant les textures, avec un jeu de percussions scintillant, des lignes de vent et une résonance périodique des cuivres. La brève mélodie finale est un déchirement, mais elle sert aussi en fin de compte à renforcer le soupçon selon lequel l’élément cirque, aussi passionnant soit-il, a refusé à la merveilleuse musique de Britten sa primauté. Ce n’est pas une réserve anodine dans une mise en scène par ailleurs captivante.
Au Venue Cymru, Llandudno le 13 mars et en tournée jusqu’au 11 mai.