Customize this title in french Une lignée glorieuse ou un désastre coûteux ? Paris est en guerre contre 300 lapins sauvages | Agnès Poirier

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P.Aris est le théâtre de nombreuses batailles, mais aucune n’a été plus burlesque que celle pour sauver ou anéantir – selon quel côté on se situe – les lapins sauvages vivant à l’ombre du tombeau de Napoléon. Environ trois cents de ces amis à quatre pattes, ou démons, ont creusé des milliers de tunnels sous la pelouse bien entretenue de l’esplanade des Invalides, ruinant le site de 16 hectares (40 acres) surveillé par l’armée française.

Rongant câbles électriques et tuyaux d’arrosage, ils ont transformé la parcelle d’herbe en gruyère, tout en laissant derrière eux des tonnes de leurs crottes rondes emblématiques. Les militaires doivent avoir le sentiment que leurs compétences sont gaspillées, passant des heures précieuses chaque jour, comme ils doivent le faire maintenant, à ramasser des lapins. caca.

La solution devrait être simple, pourrait-on dire : simplement les euthanasier sans cruauté. Une cinquantaine de lapins sauvages ont ainsi été retirés au printemps 2020, juste après le confinement dû au Covid en France, alors que personne ne semblait les surveiller. Sauf qu’une association de défense des droits des animaux s’en souciait – et tout à fait. Paris Animaux Zoopolis a porté en justice le sort des lapins et continue de le faire systématiquement à chaque fois que l’armée s’est adressée aux autorités parisiennes pour obtenir leur aide et leur autorisation pour expulser les intrus.

En conséquence, les lapins, sans se laisser décourager, se sont mis au travail – comme les lapins – et ont ainsi continué à se multiplier. Les autorités estiment qu’il en coûterait 366 000 € (313 000 £) pour annuler les destructions qu’elles ont provoquées. Alarmée par la hausse des coûts, et peut-être aussi par l’état de la pelouse à quelques mois des Jeux Olympiques, la municipalité a récemment autorisé le transfert des lapins parisiens à Bréau, un village de 360 ​​habitants situé à 70 km au sud. -à l’est de Paris. Chaque villageois recevra-t-il un lapin gratuit ? Le plan, jusqu’à présent, n’est pas clair. Cependant, Zoopolis n’est toujours pas satisfait de la solution non létale trouvée pour résoudre ce problème urgent.

Il y a trois semaines, des militants de Zoopolis portant des masques de lapin manifestaient près des Invalides, à l’entrée du musée de l’Armée. Ils mettent en garde contre la « violence » que pourraient subir les lapins lors de leur capture, avant d’être relâchés. Le stress peut provoquer un arrêt cardiaque, ont-ils soutenu. Quant à leur lâcher en campagne, « les chasseurs s’en prendront probablement à un moment ou à un autre », a déclaré la présidente de Zoopolis, Amandine Sanvisens.

« Un jardin sauvage où l’on voit des lapins sauvages naïfs sauter à travers le treillis comme dans une vieille tapisserie. » Le jardin du musée Rodin au 77 rue de Varenne, Paris, en 2020. Photographie : Gonzalo Fuentes/Reuters

Mais même avec des efforts humains pour les réinstaller, les lapins ne disparaîtront pas du site de si tôt. Il suffit de quelques personnes pour fonder une grande famille, et même l’armée risque de manquer une ou deux paires de longues oreilles poilues cachées dans un trou. Cette colonie possède en effet une glorieuse lignée. Ils ont participé à l’effort de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, se sacrifiant pour nourrir plus d’un aviateur britannique affamé, lorsque le résistant français George Morin et sa famille, cachés dans l’Hôtel des Invalides, supervisaient un réseau expatriant des soldats alliés bloqués vers Espagne et Grande-Bretagne.

Trente-cinq ans plus tôt, ils étaient la muse – et les amis de Rodin. Dans une lettre écrite le dernier jour d’août 1908, le poète autrichien Rainer Maria Rilke écrit à Auguste Rodin pour l’inciter à envisager d’ouvrir un atelier au 77 rue de Varenne, en face des Invalides. Là se dressait l’ancien hôtel Biron, décrépit, utilisé comme couvent entre 1820 et 1905, puis loué à des artistes. « Tu devrais, mon cher grand ami, venir voir ce bel immeuble et la chambre que j’ai louée aujourd’hui. Ses trois grandes portes-fenêtres donnent prodigieusement sur un jardin sauvage où l’on voit des lapins sauvages naïfs sauter à travers le treillis comme dans une vieille tapisserie.

Rodin accepta et fut tellement charmé par le lieu et les lapins qu’il loua par la suite quatre chambres au rez-de-chaussée pour y installer son atelier. Lorsque le gouvernement envisagea de démolir l’ensemble du bâtiment quelques années plus tard, Rodin proposa de léguer à la France l’intégralité de son œuvre ainsi que sa collection privée d’art, s’il pouvait séjourner à l’Hôtel Biron au milieu de ses lapins. Quelle bonne affaire – le gouvernement français n’aurait guère pu refuser.

Je parie que ces lapins continueront à survivre à chaque tentative d’abattage pour jouer fièrement leur rôle dans l’histoire de France. Et bien sûr, il existe peut-être d’autres moyens de réduire leur nombre et de limiter les dégâts qu’ils infligent à cette partie de Paris. Ce Parisien les verrait volontiers livrés au chef Alain Passard, dont le restaurant trois étoiles Michelin se trouve à seulement quelques mètres. On dit que ce célèbre amateur de légumes cuisine de temps en temps les meilleurs ragoûts de lapin. Problème résolu, non?

  • Agnès Poirier est commentatrice politique, écrivaine et critique pour la presse britannique, américaine et européenne.

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