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L’école du pouvoir avait provisoirement perdu sa tête depuis quelques semaines. Elle s’apprête à la récupérer lundi 29 janvier, lorsque Mathias Vicherat retrouvera son bureau de directeur de Sciences Po, a appris POLITICO de plusieurs sources concordantes.
Le numéro un de l’Institut d’études politiques parisien s’était lui-même mis en retrait de son prestigieux poste le 11 décembre, une semaine après une nuit en garde à vue, passée aux côtés de son ex-compagne, Anissa Bonnefont . Les deux se sont mutuellement accusés de violences conjugales, sans finalement déposer plainte. Ils ont signé un communiqué commun début décembre pour tenter de calmer le feu médiatique, mais une enquête préliminaire est toujours en cours.
La période des examens puis des vacances de Noël « a permis aux esprits de se refroidir et à la tension de baisser d’un crâne », constate un membre du comité exécutif de Sciences Po qui regrette « les gros titres sensationnels qui ont fait de [Mathias] un agresseur ».
Pour autant, son premier chantier sera de restaurer une confiance largement écornée en interne, et vite.
Mardi en fin de journée, une dernière réunion s’est éternisée pendant quatre heures entre les représentants des instances dirigeantes, des étudiants, des professeurs et des salariés. S’il n’a juridiquement aucun pouvoir réel, ce comité spécial, créé en réaction à la mise en retrait du directeur, a acte un retour de Mathias Vicherat sous « une vigilance accrue », selon une source étudiante.
Une formulation baroque, qui tente de réconcilier ceux qui souhaitent un retour sans plus tarder d’un directeur présumant innocent, et les organisations étudiantes, extrêmement sensibles aux actes de celui qui avait fait de la lutte contre les violences sexuelles un des piliers de son projet de candidature, en 2021.
Les syndicats étudiants à l’affût
Marquée à gauche, l’Union étudiante plaide toujours pour une démission pure et simple de Mathias Vicherat, et a déjà mobilisé une poignée de militants pour bloquer une fête du campus parisien en décembre. Nova, un syndicat maison qui compte tout autant d’élus, ne s’oppose pas au retour du directeur, mais n’aurait pas été contre un prolongement de la période de retrait en attendant la fin de l’enquête — qui peut s’ éterniser deux ans.
«On ne peut pas dire avec certitude ce qu’il va se passer lundi prochain, l’histoire nous a montré qu’il fallait rester prudent», commente le même membre du conseil exécutif en référence aux différentes crises de gouvernance qui ont déjà secoué l’établissement et à la mobilisation, par nature imprévisible, de ses quelque 15 000 étudiants.
Dans tous les cas, pas question de « scénariser » le retour de Mathias Vicherat, par ailleurs « bien éprouvé » par les événements, calcule un autre membre de la direction. Un retour par la petite porte pour tenter de retisser les liens et, parmi les pistes évoquées par un représentant étudiant, un déport du directeur de la cellule d’enquête interne préalable, qui gère les sujets de harcèlement et d’agressions. Et ce, bien que la cellule ait déjà été largement externalisée par la nomination d’un magistrat à sa tête, sous le mandat de Vicherat.
«Risque réputationnel»
«Il s’est retiré pour calmer les choses et son retour s’organise de manière sereine», affirme malgré tout Pascal Perrineau, président de l’association des anciens élèves et figure emblématique des près de 300 enseignants permanents de cette grande école.
« Le problème Vicherat a été jugé à l’ombre du scandale Duhamel, ou cela n’a rien à voir », arbitre le politologue, en référence aux accusations d’inceste contre Olivier Duhamel, ancien patron de la Fondation nationale des sciences politiques, qui gère la stratégie et tient les finances de Sciences Po (220 millions d’euros par an). L’affaire avait mené à la démission du précédent directeur, Frédéric Mion.
Preuve que la crise actuelle ne serait pas de même intensité que les précédentes : le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas nommé d’administrateur provisoire, comme ce fut le cas en 2012, après la mort subite de Richard Descoings et la controverse sur sa gestion de la rue Saint-Guillaume. Pas de désaveu en haut lieu, donc. «Le ministère est très attentif au bon fonctionnement de l’Institut, dans le respect du cadre réglementaire», indique sobrement le cabinet de Sylvie Retailleau.
Elu de manière écrasante en 2021 à la tête de Sciences Po, Mathias Vicherat a su facilement conquérir l’école du pouvoir. Il ne pensait sûrement pas devoir lutter pour s’y maintenir. «Il y a ceux qui servent l’institution et ceux qui font passer leur intérêt avant l’institution», cingle un chercheur qui déplore chez lui un manque d’esprit de sacrifice. Interrogé en 2023 par Le Figaro sur ce que veut dire être chef, le principal intéressé avait pourtant répondu : « C’est considéré que la responsabilité nous incombe en premier lieu et donc prendre sa part, pleinement. »