Customize this title in frenchEn France, la « souveraineté alimentaire » est au cœur d’une guerre politique

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Malgré l’intention du Premier ministre français Gabriel Attal d’incorporer le concept de « souveraineté alimentaire » dans la législation française, de fortes divergences subsistent quant à la signification de ce concept et à sa compatibilité avec la politique commerciale du gouvernement.

En réponse aux protestations généralisées des agriculteurs, Attal a annoncé le 1er février que la « souveraineté agricole » serait au cœur de la prochaine grande loi agricole française – une idée réclamée par la FNSEA, le principal syndicat d’agriculteurs du pays.

Il est cependant difficile de définir ce que signifie ce terme tant vanté. Certains y voient le pouvoir de fixer des normes de marché dans un ordre mondialisé et libre-échangiste ; d’autres y voient un synonyme d’autosuffisance.

Le terme est le slogan du Salon de l’agriculture et de l’alimentationla plus grande foire agricole grand public, qui s’ouvre samedi (24 février).

Mais le même jour, le syndicat agricole La Confédération Paysanne organise un contre-événement, le Salon à la ferme – également sous le slogan de la souveraineté alimentaire, mais proposant une compréhension très différente.

Lors de son contre-événement, le syndicat s’apprête à dénoncer l’appropriation et l’utilisation abusive de ce concept, qu’il prétend être enraciné dans le mouvement paysan opposé à la mondialisation.

« Aujourd’hui, le gouvernement français et la FNSEA ont une vision de la souveraineté alimentaire qui est aux antipodes de cette définition », indique le syndicat dans un communiqué.

De la Via Campesina à Emmanuel Macron

Le concept de souveraineté alimentaire a été utilisé pour la première fois au début des années 1990 par le mouvement altermondialiste Via Campesina, à une époque où les produits agricoles faisaient leur entrée sur le marché mondial. Il est défini comme « le droit de chaque pays de maintenir et de développer sa propre capacité à produire sa propre nourriture de base ».

La même définition est suivie dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres populations rurales (UNDROP), adoptée en 2018.

C’est en 2020, en pleine crise du COVID-19, que l’expression connaît un retour en force dans le monde politique.

Face aux pénuries émergentes et à la dépendance extérieure, le président Emmanuel Macron a déclaré que « déléguer notre alimentation » était une « folie » et a appelé à « une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin entre leurs mains ».

Le concept a été poussé à Bruxelles par la France ces dernières années, notamment lors de la présidence française du Conseil de l’UE en 2022. La même année, le ministère français de l’Agriculture devient le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Fin 2022, l’Italie a fait de même.

Changement de paradigme

Mais quelque part entre la Via Campesina et le gouvernement français, la définition a changé : dans une récente interview, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a défini le terme comme « plus de production française, ce qui conduira à plus de produits français ».

De la liberté des pays de choisir leur système alimentaire, la souveraineté est devenue une capacité de production, dont l’indicateur est la balance commerciale.

« Le problème de la souveraineté alimentaire et agricole réside dans le fait que nous importons 1/3 de notre alimentation », a récemment déclaré Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA. sur X.

La France exhorte l’UE à revoir les normes relatives aux prairies permanentes

La France va demander à la Commission européenne d’assouplir les contraintes sur les prairies permanentes, a annoncé le Premier ministre français Gabriel Attal, ajoutant qu’il prévoyait de présenter une proposition sur le sujet lors de la prochaine réunion ministérielle de lundi (26 février).

En septembre 2022, un rapport du Sénat français qui a largement guidé les choix du gouvernement a imputé la « perte de souveraineté alimentaire » à la baisse de compétitivité du pays.

Selon les sénateurs bipartites, le fait que le pays soit passé du deuxième rang mondial des exportateurs de produits alimentaires au sixième rang en quelques décennies seulement signifie que sa « souveraineté alimentaire » est mise à mal.

S’appuyer sur les importations pour évaluer la souveraineté peut être trompeur, comme l’expliquait Harold Levrel, professeur d’économie écologique à AgroParisTech, dans un récent éditorial.

Si la France importe les trois quarts du blé dur, plus d’un tiers de ses fruits tempérés (ceux que l’on peut cultiver en France), et un quart de ses pommes de terre et de sa viande de porc, elle exporte en même temps ces produits. « Le vrai problème, c’est que nous exportons ce que nous produisons, y compris ce dont nous avons besoin », a-t-il expliqué.

Le projet de loi de politique agricole de la France définit la souveraineté alimentaire comme « sa capacité à assurer son approvisionnement alimentaire dans le cadre du marché intérieur de l’Union européenne et de ses engagements internationaux ».

La France doit donc « maîtriser la dépendance nécessaire ou stratégique aux importations et aux exportations », précise-t-elle.

Cependant, la Confédération Paysanne a repoussé cet accord : « Cela donne la fausse impression que la souveraineté alimentaire et les accords de libre-échange sont compatibles », a-t-elle déclaré.

La souveraineté européenne ?

Une autre question controversée est celle de l’échelle. Pour le gouvernement de Paris, la « souveraineté » doit être française et européenne. Mais cela aussi entraîne un certain paradoxe.

« Cela est en totale contradiction avec le principe de souveraineté, qui est le droit de chaque pays à maintenir et développer sa propre capacité de production », a déclaré Grégoire de Fournas, député du Rassemblement national d’extrême droite, lors d’un débat parlementaire sur le projet de loi. concept de souveraineté alimentaire de l’UE.

De plus, pour les défenseurs de l’environnement, la souveraineté doit prendre en compte la durabilité des systèmes agricoles, des ressources en eau, de la qualité des sols et de l’accès des agriculteurs à la terre.

« Personne ne peut partir seul avec sa propre définition », a souligné Benoît Biteau, député européen (Verts/ALE). sur Arte jeudi. Selon lui, la seule définition qui compte est la définition originale de la Via Campesina : « Produire ici pour nourrir ici, produire là pour produire là ».

[Edited by Angelo Di Mambro/Nathalie Weatherald]

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