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La migration est devenue si politisée au cours des dernières décennies que même l’intégration réussie des réfugiés ukrainiens ne changera pas l’approche européenne vis-à-vis des personnes d’autres continents, selon les prévisions des experts basés à Prague.
La directive sur la protection temporaire a été activée pour la première fois depuis son adoption après le début de la guerre en Ukraine, et elle a donné un certain élan à la résolution de la crise des réfugiés et à la satisfaction des besoins des réfugiés. En République tchèque, en particulier, la phase initiale d’assistance aux réfugiés s’est bien déroulée.
Cependant, cet élan n’a que partiellement fonctionné en termes de politique migratoire plus large car la guerre en Ukraine est considérée comme une situation exceptionnelle.
Dans un double entretien avec EURACTIV République tchèque, la directrice de l’Association pour l’intégration et la migration Magda Faltová et le directeur adjoint du groupe de réflexion EUROPEUM basé à Prague, Christian Kvorning Lassen, ont souligné ce point.
Les experts soulignent que l’UE et ses États appliquent un double standard lorsqu’il s’agit d’aider les réfugiés d’Ukraine et d’autres continents, principalement d’Afrique et du Moyen-Orient. Par exemple, la durée de la procédure d’asile est complètement différente.
Selon Faltová et Lassen, c’est la politisation du sujet de la migration au cours des dernières décennies et sa perception uniquement à travers le prisme de la sécurité. Il est peu probable que cela change de sitôt et cela est également évident dans la prochaine réforme du nouveau pacte sur la migration et l’asile, qui se concentre principalement sur la protection des frontières, le renforcement de Frontex et les politiques de retour.
Ces aspects liés à la sécurité continueront de jouer un rôle majeur, même au détriment des droits de l’homme, prédisent les experts. En effet, il n’y a pas de consensus sur la solidarité entre les États membres de l’UE et cela ne peut probablement pas l’être à moins que tout le récit ne soit modifié. Mais quelque chose comme ça est fondamentalement irréaliste dans un avenir prévisible, avertissent les experts.
(Ondřej Plevák | EURACTIV.cz)