Customize this title in frenchGifle à l’abîme

Make this article seo compatible,Let there be subheadings for the article, be in french, create at least 700 words »Alors je l’ai giflée et je suis parti. » C’est ce que dit le livre, dans « Fabian » d’Erich Kästner de 1931. Labude, le meilleur ami de Fabian, vient d’observer sa fiancée avec une autre fille et découvre qu’elle a avorté un enfant. Le sien ou celui de l’autre, il ne sait pas. Ce que Dominik Graf fait de cette scène montre de la plus belle manière comment il traite le grand, mais aussi délicat modèle classique. Le texte que Labude prononce d’emblée est le même que dans le livre. Mais ce que vous voyez est autre chose : Leda gifle Labude. Pas l’inverse.Il n’est pas loin de faire sortir le « Fabian » âgé de quatre-vingt-dix ans. Le présent est souvent comparé à la fin de la République de Weimar. La comparaison est généralement relativisée ou révisée, mais de prime abord elle paraît évidente : décadence, travail précaire, la droite se renforce en retrait.Ce que Dominik Graf a fait du classique d’Erich Kästner est un chef-d’œuvre. Ce qui, d’une part, n’est pas tout à fait surprenant compte tenu de ce réalisateur et de ses acteurs (Tom Schilling, Saskia Rosendahl, Albrecht Schuch). D’un autre côté, c’est surprenant. Car « Fabian » n’est pas un roman intemporel. Il y a beaucoup d’actualité, les Berlinois y recherchent le plaisir, les âmes perdues se produisent dans une boîte de nuit underground et sont lorgnées et réprimandées pour un peu d’attention. Certaines émissions de télévision font la même chose aujourd’hui. De plus, les sexes se battent. Et les nazis ont brutalement traversé la nuit avec leurs sifflets.Quand Fabian perd son emploi, il trouve l’amour, mais elle aussi est condamnéeKästner a naturellement décrit son monde avec la sensibilité de l’époque. Les hommes ne sont pas moins mauvais que les femmes, mais chez « Fabian » la moralité féminine dépend presque exclusivement de leur sexualité. Elles sont infidèles, tentatrices, se font avorter et n’aiment pas vraiment, mais d’une manière ou d’une autre faussement et mensongèrement. Ils se prostituent. Et sont giflés à juste titre. La claque inversée que met en scène Dominik Graf n’est donc pas qu’un bâillon. Cela montre que le réalisateur voit ce dilemme. Le problème n’est pas seulement les femmes, c’est aussi une vieille notion de masculinité. À cause de cela, Labude ment quand il dit à Fabian qu’il a frappé Leda.En général, les femmes sont beaucoup plus importantes pour Graf que pour Kästner. La nymphomane Irene Moll, jouée mi-intelligente, mi-perdue par Meret Becker, est non seulement un personnage pitoyable, mais transforme aussi son addiction en business et fonde une maison close pour hommes. La mère de Fabian est attentionnée mais aussi résolue. Et les pauvres artistes qui vendent leur corps ont formé une communauté semi-viable de protection mutuelle.Ouvrir la vue détailléeSaskia Rosendahl et Tom Schilling dans « Fabian ou la promenade aux chiens ». (Photo : MCD)Bien sûr, l’accent est toujours mis sur Fabian, le germaniste pessimiste et décent qui préfère observer qu’agir. Il s’engage dans le service publicité d’une compagnie de cigarettes. Tom Schilling était le candidat préféré de Graf pour le rôle et on comprend tout de suite pourquoi : son parler un peu râleur, sa tendresse tenace, son sérieux en font un Fabien qui ne s’aigrit pas avec la morale, mais qui désespère crédible du monde. Lorsque Fabian perd son emploi, il trouve l’amour. Elle se présente sous la forme de Saskia Rosendahl, qui joue Cornelia d’une manière merveilleusement moderne. Intelligent, confiant, vulnérable. Et elle montre cette surprise par l’amour qu’elle avait déjà voulu abandonner, cet être bouleversé si réel qu’on a envie de pleurer de joie avec elle et de sauter et de rigoler et de danser le Schuhplattler. Au lit, au repas post-coïtal du soir dans la chambre de Fabian et au lac, dans lequel elle peut nager mais pas Fabian.Dominik Graf donne à cette belle histoire d’amour plus de temps, plus d’air pour respirer et grandir que le roman avant qu’elle ne soit frappée du coup – peut-être – fatal : la liaison de Cornelia avec un producteur de cinéma qui lui promet une carrière d’actrice. En arrière-plan, dans les cafés et sur les piliers publicitaires, il est écrit encore et encore : « Apprends à nager ! » sur des affiches. C’est la sombre prémonition de la mort de Fabian, mais aussi une métaphore de sa souffrance dans le monde. Elle interpelle les gens : adaptez-vous, jouez le jeu de l’exploitation et du mensonge, même si vous le détestez. Sinon, vous irez chez les chiens. C’est ce que Graf trouve de si moderne chez « Fabian » par opposition à la morale sexuelle.Les temps se superposent dans ce film si habilement qu’ils deviennent transparents. Graf n’a pas fait un pur film de costumes, mais il ne déplace pas non plus l’intrigue au présent. Schilling, Rosendahl et le beau Schuch ont l’air intemporels, comme s’ils aimaient faire du shopping dans des magasins vintage mais se lancer dans des voitures vintage. Les pierres d’achoppement scintillant sourdement sous les pieds des dames du studio, qui commémorent aujourd’hui les victimes de l’Holocauste imminentes sur le trottoir de Berlin. Et le méchant membre du corps professoral responsable de la mort de Labude porte l’uniforme nazi dans une brève prévoyance.Finalement, alors que Fabian espère toujours que l’amour avec Cornelia pourrait les sauver tous les deux et fait son chemin de la région de Dresde à Berlin, il fait un détour par la gare. Elle traverse la forêt, car Fabian est un romantique après tout, et elle longe la rivière. Là, il saute à l’eau pour sauver un petit garçon, le garçon sait nager, Fabian ne sait pas. Dans un ultime aperçu silencieux et terrifiant, on voit son cahier, qui aurait dû devenir un roman, brûlé sur un bûcher, tout comme les œuvres de Kästner l’ont fait dans la réalité. On se dit presque : Mieux pour lui ainsi, Fabian s’épargne le pire. Mais l’été qui se passe maintenant sans lui rend les choses très, très difficiles.Fabian ou La Promenade des chiens, lundi, 22 h Cette critique a été publiée pour la première fois à temps pour la sortie en salles du film en août 2021.

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