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Alors que l’euthanasie est légale en Belgique, de plus en plus de patients venus des pays voisins, notamment de France, cherchent à y finir leur vie.
La loi belge sur l’euthanasie, introduite en 2002, permet aux étrangers de déposer une demande pour mettre fin à leurs jours dans le pays. Cette particularité attire des patients des pays voisins, dont beaucoup de France.
En 2022, plus de 70 Français ont traversé la frontière pour mourir en Belgique. Mais la décision n’est pas sans conditions.
Sabine souffre d’arthrite chronique depuis l’âge de cinq ans. Après deux arrêts cardiaques, une détresse respiratoire, des douleurs intenses et continues et les doses de morphine qui vont avec, elle décide de mourir à l’âge de 56 ans.
Habitant la périphérie lilloise, sa demande a été acceptée grâce à l’aide d’un groupe de médecins retraités. Dans les prochaines semaines, Sabine décèdera en Belgique à la date de son choix.
« J’ai repris le contrôle de ma vie. J’ai choisi comment elle se terminerait. Je préfère sortir dignement, en paix et tranquille, entourée de mes proches, plutôt qu’à l’hôpital », a-t-elle déclaré au témoin.
Comme Sabine, 71 Français se sont déjà rendus en Belgique pour mourir cette année.
Les patients étrangers restent minoritaires et ne surchargent pas les services concernés. Pourtant, les demandes d’euthanasie se multiplient.
« Nous devons nous rappeler qu’il y a des conditions »
Cependant, les médecins et les hôpitaux doivent filtrer les demandes en fonction de leur mérite. Jacqueline Herremans est présidente de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. Elle dénonce une image trop permissive véhiculée à l’étranger.
« En raison de la caricature qui en est faite en France, certains Français pensent qu’il suffit de venir en Belgique, de demander l’euthanasie et de l’obtenir, alors que même si notre loi est souple, il faut rappeler qu’il y a des conditions », Jacqueline expliqué.
Pour obtenir l’euthanasie, la loi belge précise trois conditions importantes : la demande doit être volontaire, réfléchie et répétée, le patient doit vivre des souffrances insupportables et ces souffrances doivent être le résultat d’une maladie incurable et grave.
L’euthanasie « une possibilité pour le patient, pas un droit »
Deux médecins différents doivent vérifier que ces critères sont remplis. Marc Decroly, médecin généraliste à Bruxelles, souligne que l’euthanasie est « une possibilité pour le patient, pas un droit. C’est une possibilité pour le médecin, pas un devoir ».
Dans l’Union européenne, la Belgique et les Pays-Bas ont été les premiers pays à autoriser l’euthanasie en 2002. Ils ont ensuite été rejoints par le Luxembourg en 2009, l’Espagne en 2021 et le Portugal en 2023. En France, la réflexion sur le projet de loi sur la fin de vie a été reporté à 2024.