Customize this title in frenchLa Commission européenne propose des règles sur les brevets « essentielles » pour les normes

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La Commission européenne a présenté jeudi 27 avril un paquet législatif comprenant des mesures visant à faciliter l’accès aux brevets nécessaires pour se conformer aux normes techniques.

La partie principale du paquet se concentre sur les brevets essentiels aux normes (SEP), des brevets couvrant des technologies qui sont essentielles pour la mise en œuvre d’une norme technique adoptée par un organisme de normalisation.

Les normes techniques sont essentielles pour la compatibilité technologique, garantissant, par exemple, qu’un produit peut se connecter à un réseau Wi-Fi ou 5G. L’exécutif européen veut s’assurer que ceux qui détiennent le monopole de ces SEP n’imposent pas de conditions déraisonnables telles que la surfacturation des redevances.

« Aujourd’hui, nous modernisons notre cadre pour les brevets essentiels aux normes, le rendant plus transparent, adapté aux PME et prêt pour l’économie de demain », a déclaré le commissaire au marché intérieur Thierry Breton dans un communiqué.

Pour la Commission, le régime actuel d’octroi de licences pour les brevets essentiels standard crée une incertitude pour les investissements technologiques dans l’UE, un déséquilibre qui affecte le plus les PME opérant dans le domaine émergent de l’internet des objets.

Portée

Alors que le règlement s’appliquera à toutes les normes techniques une fois qu’il sera en vigueur, la Commission pourrait décider d’exonérer des normes ou des cas d’utilisation spécifiques de la fixation des redevances globales et du processus de conciliation FRAND si l’exécutif européen considère qu’il n’affecte pas le marché intérieur.

A l’inverse, si une norme a été publiée avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles mais crée une distorsion importante en termes d’octroi de licences, la Commission pourrait l’inclure dans le champ d’application du règlement.

Inscription

La proposition vise à rationaliser et à centraliser le processus d’enregistrement des certificats de brevet nationaux via une demande unique qui sera évaluée par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), une agence de l’UE et des examinateurs nationaux.

Le registre SEP détaillera les normes pertinentes, les produits utilisés, les politiques de redevances des propriétaires, les informations sur le titulaire du brevet et le raisonnement derrière la classification comme essentielle.

Contrôles d’essentialité

Le nouveau centre de compétences de l’EUIPO administrera également le contrôle d’essentialité, qui sera effectué par un évaluateur agréé. Par rapport à une première version vue par EURACTIV, le projet de loi permet désormais au titulaire du brevet de demander un examen par les pairs.

Le centre effectuera ensuite des contrôles par sondage sur ces contrôles d’essentialité, à l’exception des brevets détenus par les micro et petites entreprises. Même la constitution d’un échantillon représentatif pour ces contrôles pourrait s’avérer une tâche audacieuse. Par exemple, plus de 50 000 familles de brevets sont estimées comme essentielles pour la seule 5G.

Les détracteurs soulignent également que si l’EUIPO a traité des marques et des dessins et modèles enregistrés dans le passé, il n’a aucune expérience en matière de brevets.

Détermination FRAND

La détermination de la manière dont les conditions FRAND s’appliquent au brevet essentiel standard peut être initiée volontairement par un titulaire de brevet ou une organisation qui souhaite utiliser le brevet ou via une action en justice.

Lorsque les deux parties ne parviennent pas à s’entendre, un conciliateur sera désigné pour proposer un accord dans un délai de neuf mois. Cette procédure est destinée à régler les litiges en évitant de coûteuses procédures judiciaires.

La proposition stipule que la détermination FRAND concernerait une licence globale, sauf indication contraire.

Les résultats de la procédure de détermination doivent être communiqués dans un délai de six mois au centre de compétence, qui les inclura dans une base de données électronique. Sur demande, ces informations seront mises à la disposition des autorités publiques, y compris les juridictions nationales.

Redevances globales

La Commission souhaite rendre publiques les redevances agrégées, qui incluent les redevances totales potentielles pour tous les BEN couvrant une norme. Lorsqu’une norme est publiée, les titulaires de brevets doivent informer le centre de compétence de la redevance globale qu’ils ont convenue.

S’il n’y a pas d’accord, les titulaires de brevets représentant des SEP représentant au moins 20 % d’une norme peuvent demander au centre de compétence de nommer un conciliateur pour discuter d’une redevance globale. Le pourcentage a été augmenté par rapport aux 10% de la version précédente.

« La Commission envisage que l’EUIPO évalue les taux de redevance globaux globaux et les conditions des licences FRAND mondiales. Il a également introduit des mesures apparemment pour encourager les parties à accepter d’être liées par la décision FRAND », a déclaré Andrew Sharples, avocat au cabinet d’avocats EIP, à EURACTIV.

« Il semble donc que la Commission cherche à faire de l’UE un (sinon le) déterminant mondial des taux FRAND », a ajouté Sharples.

Un avis non contraignant peut être demandé sur une redevance globale, pour laquelle le centre de compétence nommerait un collège de trois experts.

Licence obligatoire

Une autre partie du paquet est une proposition introduisant des dispositions de licence obligatoire qui permettent l’autorisation de l’utilisation d’un brevet sans le consentement du titulaire du brevet.

Alors que les accords de licence sont normalement volontaires, les pays de l’UE ont des régimes nationaux de licences d’urgence obligatoires.

L’idée de la Commission est de créer une licence obligatoire applicable à l’ensemble du bloc en plus des systèmes nationaux, qui resteront en place. L’outil complète d’autres instruments de l’UE pour les crises de la chaîne d’approvisionnement, tels que la loi sur les puces et l’instrument d’urgence du marché unique.

Certificats Complémentaires de Protection

Le troisième volet du paquet concerne les certificats complémentaires de protection, qui permettent de prolonger la durée du brevet pour les produits pharmaceutiques et les produits phytopharmaceutiques jusqu’à cinq années supplémentaires.

Ces régimes n’existent actuellement qu’au niveau national. Par conséquent, la Commission souhaite les rationaliser au niveau de l’UE avec un certificat complémentaire de protection unitaire obtenu via une procédure d’examen centralisée gérée par l’EUIPO.

[Edited by Alice Taylor]

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