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La police néerlandaise a arrêté mercredi deux manifestants qui se sont précipités vers le président français Emmanuel Macron à Amsterdam alors que ses problèmes domestiques empiétaient à nouveau sur sa visite d’État aux Pays-Bas.
Les arrestations dramatiques devant l’Université d’Amsterdam sont intervenues un jour après que des manifestants contre les réformes controversées des retraites de Macron ont perturbé l’homme de 45 ans lors d’un discours très suivi à La Haye.
Macron effectue la première visite d’État aux Pays-Bas d’un président français en 23 ans, mais cela ne lui a pas donné de répit à la vague de protestations contre ses mesures visant à augmenter l’âge de la retraite française de 62 à 64 ans.
« Pour l’honneur des travailleurs et un monde meilleur – même si Macron ne l’aime pas, nous sommes là », a scandé un manifestant, utilisant les mots d’une chanson de protestation française, alors qu’il était coincé par plusieurs responsables de la sécurité dans Amsterdam.
L’homme a couru vers Macron et a été plaqué au sol, renversant un homme en uniforme et atterrissant dans un tas de personnes, ont montré des images de la télévision de la piscine et des médias sociaux.
L’incident s’est produit juste après que le président français soit sorti d’une limousine avec le roi néerlandais Willem-Alexander et ait été accueilli par le maire d’Amsterdam, Femke Halsema.
« Nous avons arrêté deux manifestants pour avoir couru vers le président. Pour trouble à l’ordre public et menaces », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police d’Amsterdam, Lex van Liebergen.
« C’était un homme et une femme, des manifestants. L’un d’eux avait une banderole. »
Une quarantaine de personnes manifestaient encore lorsque Macron a quitté la faculté des sciences de l’université, où il a organisé une table ronde avec le roi des Pays-Bas et des chefs d’entreprise locaux.
Il a ensuite signé un « pacte pour l’innovation » avec les Pays-Bas axé sur la coopération dans les semi-conducteurs, la physique quantique et l’énergie.
Trump désigne Macron
Mais les manifestations aux Pays-Bas ont souligné l’énorme défi auquel le président français du second mandat est confronté après avoir fait passer sa refonte phare des retraites, avec des grèves de masse et des manifestations parfois violentes.
Mardi à La Haye, des manifestants ont crié : « Où est la démocratie française ? » et déployé une banderole disant « Président de la violence et de l’hypocrisie » alors que Macron prononçait un discours sur la souveraineté européenne.
La visite de Macron aux Pays-Bas se termine mercredi soir après une visite à l’exposition à guichets fermés des œuvres du peintre Johannes Vermeer au Rijksmuseum d’Amsterdam, et des entretiens avec le Premier ministre Mark Rutte sur un bateau fluvial.
Plus tôt, l’épouse de Macron, Brigitte, et la reine néerlandaise Maxima ont visité la maison d’Anne Frank à Amsterdam, où le tragique journaliste juif adolescent s’est caché des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le président français et le Premier ministre néerlandais donneront une conférence de presse à 15 h 45 GMT, où Macron devrait répondre à des questions sur des commentaires controversés qu’il a tenus à propos de Taïwan.
>> En savoir plus: Les retombées de la visite de Macron en Chine se répercutent sur l’Atlantique et l’Indo-Pacifique
Macron a déclaré dans une interview accordée à des médias, dont Politico et le quotidien économique français Les Echos, que l’Europe ne devrait pas être « des suiveurs » des États-Unis ou de la Chine lorsqu’il s’agit de Taïwan.
Les remarques ont suscité des éloges comme étant « brillantes » en Chine – qui se hérisse du soutien américain à ce qu’elle considère comme une province séparatiste – mais ont soulevé des sourcils parmi les alliés occidentaux.
Et l’ancien président Donald Trump a déclaré que les États-Unis avaient tellement perdu d’influence dans le monde depuis qu’il avait quitté ses fonctions que « Macron, qui est un de mes amis, en a fini avec la Chine, en lui embrassant le cul ».
(AFP)