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Nairobi (AFP) – Dans le nord-est rural du Kenya, les bombes en bordure de route et les décapitations qui ont tué deux douzaines de personnes le mois dernier semblent faire partie d’une inquiétante escalade de la violence par des islamistes liés à Al-Qaïda, selon des analystes.
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Puissance économique régionale et attraction touristique populaire, le Kenya n’a pas subi d’attaque djihadiste de grande envergure depuis 2019, lorsque 21 personnes ont perdu la vie dans un hôtel et les bureaux environnants à Nairobi.
Les attaques récentes ont été à petite échelle et ciblées sur des cibles mineures, mais ont fait craindre que les djihadistes d’Al-Shabaab, qui ont été blâmés pour les agressions, tournent leur attention vers le Kenya alors qu’ils subissent des pertes dans leur Somalie natale.
Estimé avoir entre 7 000 et 12 000 combattants, Al-Shabaab a fait face ces derniers mois à une offensive antiterroriste à plusieurs volets menée par l’armée nationale somalienne et des commandos « éclairs » formés par les États-Unis et soutenus par des milices claniques connues sous le nom de « macawisley ».
Les militants, qui ont mené la guerre contre le fragile gouvernement de Mogadiscio pendant plus de 15 ans, ont récemment mené plusieurs attaques le long de la longue et poreuse frontière du Kenya avec la Somalie.
Vingt-quatre personnes, dont 15 agents de sécurité, ont été tuées dans six attaques distinctes le mois dernier seulement.
Dans l’un des assauts les plus macabres revendiqués par le groupe, environ 30 militants sont descendus sur deux villages peu peuplés du comté côtier de Lamu au Kenya le 24 juin et ont tué cinq civils, décapitant certains d’entre eux.
Un habitant, Hassan Abdul, a déclaré que « les femmes étaient enfermées dans les maisons et les hommes expulsés, où ils étaient attachés avec des cordes et massacrés ».
Le continent boisé éloigné n’est normalement pas une escale pour les touristes visitant l’île populaire voisine de Lamu dans l’océan Indien, mais les meurtres horribles sont un signal pour le Kenya, selon les analystes.
Les attaques sont une façon pour « Al-Shabaab de dire que malgré la pression qu’ils subissent, ils ont toujours la puissance de feu et sont une force avec laquelle il faut compter », a déclaré Nicolas Delaunay, directeur de l’International Crisis Group pour l’Afrique orientale et australe.
« Cela pourrait aussi être une façon d’avertir le Kenya qui s’est engagé à participer à l’offensive du gouvernement somalien contre Al-Shabaab », a-t-il déclaré à l’AFP.
Risque de débordement régional
Le Kenya n’est pas étranger à l’insurrection islamiste de longue date en Somalie et a été ciblé à plusieurs reprises par Al-Shabaab depuis qu’il a envoyé des troupes dans le pays en 2011 dans le cadre d’une force de l’Union africaine.
Les militants semblent avoir été enhardis par les changements intervenus dans la direction de la sécurité au Kenya après l’élection du président William Ruto en août dernier, a déclaré Roland Marchal, spécialiste de l’Afrique à l’université Sciences Po à Paris.
« Il y a une relative désorganisation à la frontière », a déclaré Marchal, ajoutant qu’Al-Shabaab saisissait l’occasion de se « venger » du Kenya pour avoir déployé des troupes dans les zones rurales du centre et du sud de la Somalie où les militants restent retranchés.
La violence a également menacé de se répandre en Éthiopie, alors que les militants tentent de faire sentir leur présence dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique.
Addis-Abeba a déclaré le mois dernier avoir déjoué une attaque des djihadistes dans la ville frontalière de Dollo.
Les combattants d’Al-Shabaab ont été chassés de Mogadiscio en 2011 par une mission de l’Union africaine présente en Somalie depuis 2007.
Les militants ont également perdu du terrain dans les campagnes après que le président somalien Hassan Sheikh Mohamud ait lancé l’année dernière une « guerre totale » contre le groupe, qualifiant les djihadistes de « punaises de lit ».
Mais alors que les gains de l’offensive somalienne ont été significatifs, « la situation reste encore très fragile », a averti le week-end dernier le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
Hassan Khannenje, directeur de l’Institut international d’études stratégiques The Horn à Nairobi, a déclaré à l’AFP qu’Al-Shabaab était « sur le dos en Somalie ».
« Il y a un désir de leur part de démontrer une pertinence et une résilience continues. »
« Manifestation de désespoir »
Le mois dernier, un responsable américain a déclaré à l’AFP que les récentes attaques transfrontalières d’Al-Shabaab étaient une « manifestation de désespoir ».
Mais le Kenya ne prend aucun risque.
Une série d’attaques majeures contre le centre commercial Westgate en 2013, l’université de Garissa deux ans plus tard et le complexe hôtelier Dusit en 2019 ont fait des centaines de morts parmi les Kényans et les étrangers.
La nation d’Afrique de l’Est a déclaré plus tôt ce mois-ci qu’elle retardait la réouverture prévue de sa frontière longtemps fermée avec la Somalie en raison des attaques meurtrières.
La réouverture progressive ne se poursuivra pas comme annoncé « tant que nous n’aurons pas résolu de manière concluante la récente vague d’attentats terroristes et de crimes transfrontaliers », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki.
L’analyste Khannenje a déclaré que la vague d’attaques « devrait servir d’avertissement » au Kenya.
« La vigilance est la clé. »
© 2023 AFP