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Le pays le plus industrialisé d’Afrique est un pôle d’attraction pour les migrants économiques et les réfugiés, mais connaît des épisodes sporadiques de violence xénophobe.
La police sud-africaine a expulsé plus de 100 demandeurs d’asile campant depuis plus de trois ans devant les bureaux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Pretoria.
Les demandeurs d’asile ont commencé à vivre dans des tentes de fortune installées devant les bureaux du HCR alors qu’ils demandaient à être relocalisés dans d’autres pays après une vague de violences xénophobes en 2019.
La municipalité de Pretoria a obtenu la semaine dernière une ordonnance du tribunal de grande instance pour les expulser, et la police l’a fait vendredi.
Les documents judiciaires indiquaient que les réfugiés seraient expulsés et emmenés au centre de rapatriement de Lindela, un centre de détention temporaire pour les migrants sans papiers destinés à être expulsés vers leur pays d’origine.
Des dizaines de policiers dirigés par le département du shérif ont procédé à l’expulsion avec l’aide d’agents de l’immigration et d’autres agents.
À l’aide d’un mégaphone, le procureur Kobus Meijer a averti les personnes vivant dans le campement qu’elles seraient arrêtées et détenues si elles résistaient à leur expulsion.
Certaines familles ont quitté volontairement tandis que d’autres ont protesté.
« C’est mieux pour moi de mourir ici » parce que « je n’irai pas à Lindela », a crié une femme de la République démocratique du Congo.
La porte-parole du HCR, Laura Padoan, a déclaré à l’agence de presse AFP qu' »ils nous demandent de les transporter dans un camp de réfugiés dans un autre pays, mais cela ne relève pas de notre mandat ».
Le HCR a exhorté les autorités procédant aux expulsions à le faire « pacifiquement et à ce que les familles soient traitées avec humanité, dignité et respect », a déclaré Padoan.
L’Afrique du Sud a certaines des politiques d’asile les plus progressistes au monde, permettant aux étrangers de demander le statut de réfugié et de travailler. Mais les groupes de défense des droits de l’homme affirment que le système de demande est défectueux et en retard, laissant de nombreux demandeurs d’asile coincés dans les limbes pendant des années.
En tant qu’économie la plus industrialisée du continent, l’Afrique du Sud est également un pôle d’attraction pour les migrants économiques.
La situation a attisé le ressentiment des Sud-Africains sans emploi et alimenté des explosions sporadiques de violence xénophobe. La violence a été menée par des partis de droite et des milices anti-migration comme l’opération Dudula.