Customize this title in frenchL’alliance nucléaire dirigée par la France appelle à un traitement égal de l’UE avec les énergies renouvelables

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Bruxelles doit mettre les énergies nucléaires et renouvelables sur un pied d’égalité en matière de financement, de recherche et de développement de projets, ont déclaré les 14 membres de « l’alliance nucléaire » qui se sont réunis en Espagne mardi 11 juillet.

Lire l’article original en français ici.

Les membres de « l’alliance nucléaire » dirigée par la France se sont réunis pour la quatrième fois à Valladolid, en marge du premier Conseil informel de l’énergie convoqué sous la présidence espagnole du Conseil de l’UE.

Quatorze États membres de l’UE – dont l’Italie et la Belgique, qui ont participé en tant qu’observateurs – ont rejoint la réunion. Les deux « n’ont pas participé au débat ni à l’élaboration des conclusions » de la réunion, selon un communiqué du ministère français de l’Energie.

L’Estonie et le Royaume-Uni, qui ont rejoint la réunion à Paris à la mi-mai, n’ont pas participé cette fois.

La réunion a néanmoins été rejointe par une représentante de la Commission européenne et ministre espagnole de la Transition énergétique, Teresa Ribera, qui représentait la présidence de l’UE.

Sur un pied d’égalité

A l’issue de la réunion, l’alliance a adopté une feuille de route pour « une nouvelle stratégie sur l’utilisation de l’énergie nucléaire pour l’UE », appelant Bruxelles à promouvoir l’énergie nucléaire et les projets communs en cours au même titre que les projets d’énergie renouvelable.

« Avec ce document, nous encourageons la Commission européenne à établir une voie claire pour refléter de manière adéquate le rôle de l’énergie nucléaire dans toutes ses communications et propositions », indique la feuille de route.

Conformément au principe européen de « neutralité technologique », l’alliance demande à la Commission de veiller à ce que l’énergie nucléaire reçoive « le même soutien que les autres sources d’énergie à faible émission de carbone » dans toute future législation européenne relative à la transition énergétique.

Selon le groupe, la nécessité de mettre sur un pied d’égalité les projets nucléaires et renouvelables se justifie car de plus en plus de pays de l’UE relancent des projets de réacteurs de grande taille, de petits réacteurs modulaires ou des projets de recherche sur leur propre sol.

Suite à la réunion de Paris à la mi-mai, l’alliance a estimé que l’UE disposerait d’environ 150 gigawatts (GW) de capacité nucléaire installée d’ici 2050, contre plus de 100 GW en 2022.

Approche et incitations neutres sur le plan technologique

Il faudrait ainsi que les politiques et réglementations de l’UE garantissent « des incitations suffisantes pour promouvoir les énergies nucléaires en termes d’objectifs, d’efforts pour faciliter les procédures d’autorisation et l’accès aux financements », comme c’est le cas pour les énergies renouvelables, selon la déclaration adoptée par la Alliance.

Pour les signataires, la Commission doit « mettre en œuvre une approche neutre sur le plan technologique » dans l’élaboration des lois sur la transition énergétique – en se référant au plan industriel Green Deal actuellement débattu et à la réforme de l’électricité de l’UE.

Concernant la réforme du marché de l’électricité de l’UE, l’alliance a réaffirmé la « contribution essentielle » de l’énergie nucléaire à l’équilibre du réseau électrique.

Les signataires ont également souligné l’importance d’accorder au nucléaire une place équivalente à celle des autres sources d’énergie bas carbone dans la définition des systèmes de rémunération de la production d’électricité.

Financement et recherche

L’inclusion du nucléaire dans ces textes faciliterait et normaliserait son financement, notamment dans le cadre des règles européennes sur les aides d’Etat, a expliqué l’alliance.

Mais leur proposition va encore plus loin puisque les signataires demandent à la Commission d’établir des partenariats entre les États membres de l’UE, les investisseurs privés et les banques européennes pour financer l’énergie nucléaire.

Selon eux, Bruxelles devrait également inclure le nucléaire dans les capacités de tous les fonds d’investissement de l’UE.

Quant à la recherche, les membres de l’alliance demandent à la Commission d’apporter un soutien plus important, notamment à travers l’harmonisation des normes de sûreté nucléaire.

Pour cela, la Commission européenne doit répondre aux « besoins » des Autorités nationales de sûreté nucléaire « afin qu’elles puissent accomplir efficacement leurs missions », notamment en ce qui concerne « les instruments européens et les initiatives communes » comme les partenariats pour le développement de petites réacteurs modulaires (SMR), ajoute la déclaration.

Dans ce contexte, les membres de l’alliance veulent refondre le traité Euratom de 1957, qui vise à promouvoir la recherche nucléaire en Europe. Dans l’état actuel des choses, « le traité n’est plus économiquement viable », a déclaré le député français centriste Antoine Armand à EURACTIV après avoir publié un rapport sur la souveraineté énergétique de la France.

Les « amis des énergies renouvelables » se réunissent aussi

Pendant que se déroulait la réunion pro-nucléaire, l’Autriche a organisé une réunion du groupe de pays « favorables aux énergies renouvelables » visant à coordonner les positions sur la réforme en cours des règles du marché de l’électricité de l’UE.

La réunion a réuni l’Autriche, l’Allemagne, le Luxembourg et neuf autres États membres de l’UE mais pas la France – même si Paris a reçu l’assurance le mois dernier qu’il serait invité à toutes les réunions futures du groupe.

Les Pays-Bas, selon des sources de l’UE, ont participé aux deux réunions même si les deux alliances ont des points de vue différents sur la réforme du marché de l’électricité de l’UE.

> Lire ci-dessous la déclaration commune de l’alliance nucléaire, adoptée le 11 juillet 2023 :

23_07_11_CP-ALLIANCE-NUCLEAIRE_VALLADOLID_Feuille-de-route-1

[Edited by Frédéric Simon/Zoran Radosavljevic]

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