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Riyad (AFP) – L’Arabie saoudite devrait revoir ses objectifs de réduction des émissions de carbone et envisager d’adopter des objectifs à atteindre dès 2030, a déclaré à l’AFP le ministre français de la transition énergétique dans le royaume.
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Agnès Pannier-Runacher a quitté le premier exportateur mondial de pétrole tôt dimanche matin après avoir rencontré son homologue saoudien et des hommes d’affaires français et saoudiens.
Les objectifs de réduction des émissions peuvent être plus crédibles « lorsque nous nous donnons des objectifs à court terme – 2030-2035 – et donc ne reportons pas le sujet à 2050 », a déclaré Pannier-Runacher dans une interview samedi soir.
L’Arabie saoudite s’est engagée en 2021 à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2060.
Le voyage du ministre français intervient alors que les Émirats arabes unis se préparent à accueillir le sommet sur le climat COP28 à partir de novembre, un événement au cours duquel l’Arabie saoudite voisine peut jouer « un rôle de leadership », a déclaré Pannier-Runacher.
Les pourparlers sur le climat représentent un « moment pour faire le point sur nos trajectoires respectives », a-t-elle ajouté. La France le fera, « et encourage évidemment tous les pays et en particulier l’Arabie saoudite à revoir également sa trajectoire », a-t-elle ajouté.
La société d’énergie largement détenue par l’État Saudi Aramco, principal générateur de revenus du royaume, vise des émissions de carbone « opérationnelles nettes nulles » d’ici 2050, ce qui s’applique aux émissions produites directement par les sites industriels de l’entreprise.
Les militants écologistes ont été profondément sceptiques quant aux objectifs de Riyad, que Greenpeace a décrits comme « rien d’autre que de la propagande sur les combustibles fossiles ».
Les responsables de l’Arabie saoudite, le plus grand exportateur mondial de pétrole qui tente de diversifier son économie, continuent d’appeler à davantage d’investissements dans la production de combustibles fossiles. Aramco prévoit d’augmenter sa capacité de production de 12 à 13 millions de barils de brut par jour d’ici 2027.
Les militants du climat et certains législateurs occidentaux ont déjà critiqué les pourparlers de la COP28, en particulier après que Sultan al-Jaber, chef de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi, a été sollicité pour les diriger.
Mais Jaber a le soutien des partis de la COP, dont l’envoyé américain pour le climat John Kerry.
Jaber a appelé au développement rapide des énergies renouvelables et a reconnu que « la réduction progressive des combustibles fossiles est inévitable ».
L’Arabie saoudite développe également des sources d’énergie renouvelables, notamment un projet d’hydrogène vert dans la mégapole futuriste de 500 milliards de dollars connue sous le nom de Neom.
Pannier-Runacher a assisté samedi à une table ronde sur l’hydrogène et a déclaré plus tard à l’AFP que la France était impatiente de travailler avec le royaume pour développer son secteur de l’énergie nucléaire.
« L’Arabie saoudite a lancé un concours pour un projet de réacteur nucléaire de grande puissance et nous voulons faire partie de ce concours et montrer les qualités de l’industrie nucléaire française pour répondre aux attentes saoudiennes », a-t-elle déclaré.
© 2023 AFP