Customize this title in frenchLe transport maritime polluant pour faire face au climat

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Londres (AFP) – La lourde empreinte carbone des réseaux maritimes mondiaux qui sillonnent nos océans et maintiennent l’économie mondiale à flot sera examinée la semaine prochaine, alors que les pays se débattent pour prendre des mesures visant à réduire la pollution qui réchauffe la planète.

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Les nations sont sous pression pour convenir d’objectifs ambitieux de réduction des émissions et envisager une taxe sur la pollution par le secteur lors d’une réunion clé de l’Organisation maritime internationale. Actuellement, le transport maritime génère à peu près le même niveau de gaz à effet de serre que l’aviation.

La réunion de la Commission de protection de l’environnement marin (MEPC) de l’OMI, qui s’est tenue à Londres du lundi au vendredi, devrait opposer les pays vulnérables au climat – en particulier les îles du Pacifique – et certains pays plus riches aux grands exportateurs comme la Chine.

« La crise climatique est une menace existentielle pour les petits États insulaires en développement du Pacifique et de nombreux autres pays, mais peut être considérée comme moins urgente par les pays disposant de ressources supérieures », a déclaré à l’AFP Michael Prehn, délégué de l’OMI pour les Îles Salomon.

« C’est pourquoi le Pacifique n’a cessé de faire pression pour atteindre l’ambition la plus élevée possible en matière de régulation climatique. »

Net-zéro

Le transport maritime, qui est responsable d’environ 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est jugé en mauvaise voie dans la lutte contre le changement climatique.

Jusqu’à présent, les efforts de décarbonisation s’articulent autour d’une décision de l’OMI de 2018 qui ordonnait aux compagnies maritimes de réduire les émissions de CO2 de 50 % d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 2008.

Mais cet objectif est considéré comme insuffisant compte tenu du niveau des émissions mondiales et par rapport à d’autres industries, y compris l’aviation, qui vise le zéro net d’ici la même échéance du milieu du siècle.

Les nations favorables à des réductions plus ambitieuses veulent que l’OMI aligne ses objectifs sur la limite de réchauffement climatique de l’Accord de Paris de 1,5 degrés Celsius au-dessus de l’époque préindustrielle.

Quelque 45 pays – dont l’Union européenne, les États-Unis, la Grande-Bretagne, les Fidji, les Îles Marshall et la Norvège – soutiennent un objectif net zéro pour le secteur d’ici 2050.

La plupart soutiennent également un objectif intermédiaire pour 2030.

Mais les exportateurs des marchés émergents, en particulier le Brésil et la Chine, ont fortement résisté à un changement, selon les observateurs lors des pourparlers qui ont débuté fin juin avant la réunion décisionnelle du MEPC.

Une note d’information diffusée par la Chine, vue par l’AFP, a qualifié les propositions d' »irréalistes » et d’efforts des pays développés pour renforcer leur compétitivité économique en augmentant les coûts d’expédition.

Une « évidence »

Les navires transportent 90% des marchandises mondiales et le secteur émet environ un milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, l’équivalent de l’Allemagne ou du Japon.

Nicolas Entrup, directeur des relations internationales de l’organisation de protection marine OceanCare, a déclaré qu’un objectif de zéro émission absolue de gaz à effet de serre provenant du transport maritime d’ici le milieu du siècle, avec des objectifs intermédiaires, serait « le pas en avant nécessaire pour l’humanité ».

« Ce devrait être une évidence d’aligner les objectifs de l’OMI sur ceux de l’Accord de Paris », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre une autre voie moins ambitieuse. »

Un moyen immédiat de réduire les émissions serait simplement de ralentir les bateaux afin qu’ils consomment moins de carburant, a-t-il ajouté.

Parmi les propositions provenant de différents pays, l’UE veut zéro net d’ici 2050, avec des émissions réduites de 29 % d’ici 2030 et de 83 % d’ici 2040.

Des pays comme les États-Unis, le Canada et les Îles Marshall et les Îles Salomon, vulnérables au climat, veulent aller encore plus loin, avec une réduction de 96 % d’ici 2040.

Les observateurs disent que tandis que certains pays sont sur la clôture, les Émirats arabes unis – qui accueilleront cette année la conférence sur le climat COP28 des Nations Unies – ont basculé en faveur de l’objectif de zéro net d’ici 2050. Cela a fait naître l’espoir d’un accord sur le problème.

Prélèvement global

Mais un accord potentiel sur une autre proposition phare – introduire une taxe mondiale sur les émissions des navires – sera plus difficile à vendre.

Le président français Emmanuel Macron a apporté son soutien à l’idée lors d’un récent sommet sur le financement climatique à Paris, mais a déclaré qu’il aurait besoin du soutien de la Chine, des États-Unis et d’autres pays européens pour fonctionner.

Une source à la suite des négociations préliminaires de l’OMI a déclaré que le soutien était passé à 70 pays mais que les principaux exportateurs, dont le Brésil, la Chine et l’Australie, étaient contre. Le Brésil a fait valoir que cela nuirait à la sécurité alimentaire et pénaliserait les pays en développement.

Il y a aussi un désaccord sur l’endroit où les revenus seraient dépensés. Il y a des débats sur la question de savoir s’il doit être utilisé uniquement pour décarboner le secteur, ou si une partie de l’argent doit aller pour aider les pays à faire face aux impacts climatiques.

Les sommes pourraient être importantes.

Les Îles Marshall et les Îles Salomon, qui militent depuis une décennie pour une taxe, proposent un tarif de 100 dollars la tonne, l’argent aidant les pays vulnérables.

Selon la Banque mondiale, cela pourrait générer plus de 60 milliards de dollars par an.

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